La 2ème république (1848-1852) et le 2nd Empire (1852-1870) : la difficile entrée de la France dans l’âge démocratique

La 2ème république (1848-1852) et le 2nd Empire (1852-1870) : la difficile entrée de la France dans l’âge démocratique

En 1848, la France est une monarchie constitutionnelle dirigée par Louis Philippe 1er, un mouvement révolutionnaire va le renverser

Problématique : En quoi la 2e République est-elle un héritage de la République française? En quoi marque-t-elle l'entrée de la France dans l'âge démocratique ? Quelles évolutions et pourquoi le basculement vers un régime impérial à nouveau ?

1. La 2ème république (1848-1852)

        Contexte du début d'année 1848 en France : difficultés économiques et montée d'une opposition républicaine dont le roi veut réduire la liberté d'expression et de réunion ; les républicains contournent ces restrictions par la « campagne des banquets » (organisation par les républicains de banquet au cours desquelles il discute de réforme politique ); pas dupe, le roi les interdits : un mouvement révolutionnaire éclate.

1. L'affirmation de la démocratie politique

        Le 24 février 1848 : proclamation de la République dans un climat d'effervescence rappelant la République française : plantation d'arbres de la liberté ; soutien de nombreux artistes : Baudelaire, une femme : George Sand et surtout : Lamartine.

PPO pages 84-85 : répondre aux questions 1,2 pages 85

1. Les principales actions d’Alphonse de Lamartine sont :

• Une opposition au régime monarchique
• Un poste à la chambre des députés
• Sa participation à la proclamation de la 2ème république
• Milite pour le maintien du drapeau tricolore, symbole de la révolution de 1789
• Refuse le drapeau rouge

1. A travers son texte, Lamartine représente le suffrage universel

• Un des acteurs clés du gouvernement provisoire (11 membres dont le socialiste = partisan de la doctrine critiquant les inégalités sociales nées des transformations liées à l'industrialisation : Louis Blanc ).

        L'attachement au drapeau tricolore montre l'attachement à une République démocratique ; il ne faut pas associer République et terreur (pas évident ), d'où:

Les premières mesures :

• adoption du suffrage universel masculin dès l'âge de 21 ans: principes de souveraineté du peuple
• abolition de l'esclavage dans les colonies (grâce à V. Schoelcher pages 82 ): principes d'égalité
• liberté de la presse et des réunions publiques : principes de liberté ; cela stimule la production de journaux et naissance de club comme en 1789, y compris les caricatures (document 2 pages 90 )
• abolition de la peine de mort pour motif politique et libération des prisonniers politiques
• séparation des pouvoirs :

• Pouvoir législatif confié à une assemblée législative pour 4 ans
• Pouvoir exécutif confié pour la première fois de l'histoire De France un président élu pour 4 ans non rééligible immédiatement

• Les principes révolutionnaires de la DDHC se mettent en place.

        Enfin, on y ajoute le droit au travail (sur demande de Louis blanc )dès le 25 février avec mise en place des ateliers nationaux (grand chantier organisé et financé par l'état pour les gens sans emploi ); le 2 mars, la durée de travail est limitée à 10h00 à Paris et à 11h en province.

• Donc fraternité ? (Ajout à la devise républicaine )évolution vers une démocratique sociale ?

1. De la théorie à la pratique : le premier vote SU masculin du 23/4/1848

        Corps électoral de 9 millions d'électeurs, mais: les électeurs vont voter encadré par les nobles car la majorité de la population vient des campagnes et n'a pas de culture politique ; pas de vote des femmes, ce qui ne suscite que peu de débats, y compris parmi les femmes.

PPO pages 90-91 : quelle action pour les femmes ?

• Les femmes étant exclues, seuls les hommes vont voter et élire une assemblée très modérée : 500 sièges pour républicains modérés (comme Lamartine ), 300 monarchistes! Et très peu de socialistes, les grands perdants du scrutin ! Que devient la démocratie sociale?

1. L'échec de la démocratie sociale

        Face aux résultats du scrutin, des manifestants socialistes envahissent l'assemblée en mai, mené par Blanqui et Barbès qui sont arrêtés (première contradiction : total opposition au principe de la liberté d'opinion ); mais une révolte de plus grande ampleur éclate lorsque le gouvernement annonce la fermeture des ateliers nationaux, au nom du refus de l'intervention de l'état dans l'économie.

• Le droit au travail n'est plus garanti et c'est la fin des espoirs de fraternité et de démocratie sociale point tout l'est de Paris se couvre de barricades (blocage des rues par des révolutionnaires avec des pavés, des arbres , … voir page 83 ).

Ce sont les journées de juin, réprimées violemment par le général Cavaignac.

• Plus de 3000 insurgés meurent ;11 1000 emprisonnés et 4348 Déporté en Algérie (conquise en 1830 par la France ).

• Rupture définitive entre les ouvriers la 2e République, d'autant plus que le corps électoral va être réduit de 30%, contre les ouvriers (par exemple sont exclues les personnes n'ayant pas un lieu de résidence fixe : les ouvriers du bâtiment qui se déplacent de chantier en chantier ).

1. La République réactionnaire

        Reste le pouvoir exécutif, que la constitution du 04 novembre 1848 a prévu de confier à un président de la République (le premier en France )pour 4 ans et non rééligible. Afin d’éviter une prise de pouvoir par un seul homme, une dictature ; en souvenir de Robespierre et Bonaparte.

        Plusieurs candidats : Lamartine, le général Cavaignac, le neuve de Bonaparte 1er : Louis Napoléon Bonaparte ( il se présente comme l’héritier de son oncle) ; ce dernier obtient 75% des suffrages, grâce au monde rural, attaché au maintien de l’ordre (face à la révolution ouvrière et parisienne).

PPO pages 88-89 : répondre à la question 4 page 89

1. Louis Napoléon Bonaparte :

• A une conception très ferme de son pouvoir
• Parle beaucoup de lui
• Flatte l’armée car il en a besoin
• Qualifie lui-même le régime de forme
• Veut s’assurer d’une certaine maitrise des lois

• A peine élu, va entrer en conflit avec l’assemblée : il espère faire voter une révision de la Constitution qui lui permettrait de se faire réélire ; c’est refusé !

• Le président entreprend des voyages en province afin de se faire connaître, se fait acclamer par l’armée et envisage un coup d’Etat : celui-ci a lieu le 2 décembre 1851, date d’anniversaire du sacre de Napoléon 1er en 1804 et de la victoire d’Austerlitz en 1805 ; les opposants sont arrêtés, déportés ou contraints à l’exil (V. Hugo et V. Schoelcher). LNB rétablit le SU masculin total pour légitimer son coup d’Etat par un plébiscite (organisation d’un vote sur une question particulière où le peuple doit voter oui ou non).

C’est l’échec du régime républicain, l’expérience républicaine la plus courte que la France ait connue. Même si à ses débuts, la 2nde République a eu une véritable portée démocratique.

1. Le 2nd empire (1852-1870) : le régime d’un seul homme

1. Un seul homme au pouvoir

        Le 14 juillet 1852 est mise en place une nouvelle constitution ; sous une apparence démocratique le « prince-président » nommé pour 10 ans concentre tous les pouvoirs.

• A l’initiative des lois
• Nomme les membres du conseil d’état et du Sénat

Plus de séparation des pouvoirs.

• La justice est rendue en son nom et il a le droit de grâce
• Choisit ses ministres

        Utilise massivement les plébiscites ce qui lui permet de rétablir l’Empire le 2 décembre 1852, sous le nom de Napoléon III. Les votes se déroulent avec une fraude massive.