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La culture matérielle grecque

Dissertation : La culture matérielle grecque. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  9 Octobre 2022  •  Dissertation  •  1 496 Mots (6 Pages)  •  393 Vues

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Les statues grecques sont la source de nombreuses traces matérielles fondamentales pour comprendre le fonctionnement des sociétés grecques antiques. La statuaire grec, dépourvue de valeur artistique à l’origine, était pourtant voué à des fonctions précises et distinctes. C’est pourquoi son étude est révélatrice des pratiques des sociétés grecques antiques et l’étude de la technique et de l’iconographie replacée dans son contexte constitue ainsi un instrument matériel relatif a l’étude de l’histoire humaine. Or, les traces matérielles fondamentales du statuaire grec remontées a notre époque sont essentiellement des copies romaines et des écrits de témoins ayant vu les originaux, ce qui n‘empêtre pas pour autant leur validité en tant qu’instruments archéologiques. Sur la base de ces traces matérielles, nous retracerons certaines croyances, pratiques structurant les communautés grecques dans leur organisation politique, sociale, commerciale et cultuelle.

L’une des caractéristiques du culte grecque est la récurrence de l’offrande ou agalma, désignant tout type d’objet déposé par un citoyen au temple comme hommage au dieu ou au cas échéant par toute une cité comme don. Les statues et statuettes sont les plus prestigieuses et remplissent une fonction dite votive et en l’occurrence individuelle. Celle-ci n’est que d’une part liée au culte mais permet surtout au commanditaire d’affirmer son prestige social en offrant a la divinité une statue de manufacture unique et originale, constituée de matériaux onéreux ou de grande taille. Plus ces caractéristiques sont remplies, plus le prestige social du commanditaire est important. La cité grecque est en effet caractérisée par une double hiérarchie: d’une part la distinction entre citoyens et non citoyens (métèques et esclaves), mais aussi au sein du corps citoyen lui-même, dont les objets possédés ou commandés sont l’expression directe. L’artisan ou le sculpteur n’a en effet qu’un rôle d’exécution de la commande, ce qui révèle que ce qui est perçu comme objet d’art dans nos sociétés contemporaines avait toute autre fonction dans les sociétés grecques antiques. A Delphes par exemple, l’une des offrandes les plus courantes est la statue d’Apollon. Grace à Pausinias, voyageur ayant parcouru toute la Grèce au 1er siècle après JC, nous avons accès à de nombreux écrits relatant des descriptions de nombreuses statues grecques. Ainsi, il cite plus de 10 statues a l’effigie du Dieu Grec qu’il a pu observer au temple d’Apollon, de toutes tailles et en matériaux différents. Parmi celles-ci, certaines empruntent certains traits a des figures politiques importantes et ont la particularité de représenter des serpents aux cotes de la divinité. Cela nous montre que chaque cite a une iconographie qui lui est propre mais aussi que la volonté des commanditaires n’est pas celle d’offrir a la divinité un objet au sujet original mais de se démarquer des autres citoyens dédiants pour affirmer leur prestige social.

Le temple, n’est pas le seul lieux d’expression du culte grec. Les tombes sont d’une part révélatrices des croyances religieuses propres à chaque cité mais révèlent également une manière d’honorer la richesse et le prestige social du défunt et de sa famille. Ainsi, dans certaines cités grecques telles que Thasos et Clazomenes on retrouve des stèles sculptées ou des rondes bosses remplaçant les monuments funéraires remontant a partir de la fin du VIe siècle avant JC, marquant l’emplacement de la tombe. Celles-ci n’ont pas pour fonction de représenter fidèlement le mort en reproduisant ses traits, mais plutôt de lui rendre hommage et substituer sa présence sur terre, donc une portée commémorative. Cet élément statuaire peut aussi être accompagné d’une épitaphe, une inscription gravée désignant le défunt par son nom ou éventuellement une dédicace. De même que pour les offrandes individuelles, les caractéristiques de la statue révèlent un prestige social plus ou moins important. Il est parfois difficile pour les archéologues de rattacher une statue définitivement à une fonction votive ou funéraire si aucune inscription ne livre cette information. La stèle funéraire gravée de Philis datée au Ve siècle avant Jesus Christ, marque un renouveau dans la sculpture funéraire. La défunte est représentée assise et le monument adopte la forme d’un petit temple quadrangulaire plus large de façon a accueillir une représentation plus imposante du sujet. La représentation est très idéalisée et renvoie au rôle domestique de la femme dans les sociétés grecques. Les femmes ne sont pas des citoyennes, mais le prestige et la monumentalité du monument funéraire révèle la richesse et la puissance de la famille de la défunte. Ce sarcophage démontre donc que la fonction des monuments funéraires est de révéler le rôle occupé par le défunt dans la société et d’affirmer son prestige social en fonction des caractéristiques plastiques du monument funéraire et de la représentation du défunt (par l’iconographie et l’épitaphe).

Les statues honorifiques incarnent une forme d’expression civique, moyens par lesquels les cités honorent les individus. C’est pourquoi leur étude à travers les rares vestiges et les écrits les décrivant permettent de retransmettre l’idéologie des différentes cités. La statue représente en effet le plus important des honneurs accordés par la cité a ses bienfaiteurs ou « élites ». Ces statues renseignent donc sur les rapports qu’entretiennent les rois et les autres figures assurant des fonctions publiques (notables, officiers…) mais aussi sur l’influence de ces figures sur les communautés. Il faut remarquer que certaines statues honorifiques sont de nature privée mais imitent la forme du monument public et partage souvent les mêmes espaces publics

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