Le Printemps des peuples

Les révolutions parisiennes de 1848 ont eu un impact immense en Europe parmi les élites. Elles ont déclenché des soulèvements libéraux cherchant à affirmer les valeurs de liberté, de souveraineté et d’indépendance des peuples.

Mouvement libéral : Mouvement d’idées qui défend les libertés et la démocratie, et s’oppose à la monarchie absolue.

Les soulèvements et leurs objectifs

Toute l’Europe n’a pas été touchée par ces soulèvements, certains États y échappant, tels que l’Angleterre, la Belgique, l’Empire de Russie, l’Empire Ottoman, les États scandinaves et la péninsule ibérique. Les zones concernées sont principalement l’Europe centrale, l’Allemagne, l’Empire austro-hongrois et l’Italie.

La fièvre révolutionnaire a gagné l’Europe à partir de mars 1848. L’impact de la révolution en France en février explique cette agitation, mais un autre facteur crucial est la chute de Metternich le 13 mars 1848. Le prince de Metternich, chancelier d’Autriche, instigateur du Congrès de Vienne et gardien de cet ordre conservateur européen favorable aux monarchies, a été évincé, favorisant ainsi l’essor des mouvements nationaux.

Mouvement national : Mouvement d’idées œuvrant à faire correspondre les limites des États avec celles des nationalités et à créer des États-Nations. Une Nation est une communauté dont les membres souhaitent vivre ensemble, partageant histoire, traditions et langue.

L’expression de Printemps des peuples désigne donc des mouvements ayant un double objectif :

Affirmer la reconnaissance du principe de liberté comme condition essentielle au bon fonctionnement de la société. Ce principe de liberté doit guider le fonctionnement politique et économique.

Faire reconnaître l’indépendance des nationalités.

Le découpage des frontières issu du Congrès de Vienne génère des tensions. L’Italie est morcelée en sept États et l’Allemagne en trente-neuf. À l’inverse, dans l’Empire austro-hongrois, de nombreuses nationalités, telles que les Tchèques, les Hongrois et les Slaves du sud, sont dominées.

Les soulèvements sont donc basés sur les principes du libéralisme et du nationalisme. La dimension sociale de la révolution est surtout présente en France.

Dans un premier temps, ces insurrections remportent des succès. L’empereur d’Autriche est contraint d’accorder une constitution en avril 1848 et des parlements permettent l’expression politique des différentes nationalités. En Italie, la domination autrichienne est la cible des révolutionnaires. Les Autrichiens sont chassés de Milan et de Venise et le roi du Piémont déclare la guerre à l’Autriche