Quels usages les groupes terroristes islamistes font ils d’internet ?

GRAND ORAL – HGGSP

Quels usages les groupes terroristes islamistes font ils d’internet ?

        « Le recours à l’Internet illustre bien la manière dont les terroristes peuvent adopter un mode opératoire réellement transnational. » disait Ban Ki-moon, l’ancien secrétaire général de l’ONU de 2007 à 2016. Le terrorisme se définit par l’utilisation illégale de la force et de la violence contre des personnes ou des biens pour intimider ou contraindre un gouvernement, la population civile ou toute partie de celle-ci afin d’atteindre des objectifs politiques ou sociaux. Avec le développement d’Internet de plus en plus marqué, le XXIe siècle connaît de nombreuses attaques terroristes sur tout les fronts, au-delà même des frontières géographiques. Nous allons donc voir quels usages les groupes terroristes islamistes font ils d’internet ? Nous allons aborder dans un premier temps les principaux acteurs du terrorisme islamistes puis nous verrons de quelle manière ces derniers instrumentalisent Internet afin de diffuser leur idéologie.

        Parmi les groupes terroristes islamistes majeurs de notre époque, on retrouve d’abord Al-Qaida, fondé en 1987 par Abdallah Azzam et Oussama Ben Laden ; mais également Daech issu d’une scission avec Al-Qaida, crée en 2006 par Abou Bark Al-Baghdadi qui s’en est suivi par la création d’un califat en 2014. Ces deux groupes sont nés de la même idéologie : celle du djihad qui se définit par une guerre dite sainte menée contre les infidèles pour imposer un prétendu retour au véritable islam.

Dans les années qui ont suivit la création d’Al-Qaida, de nombreux mouvements lui ont fait allégeance et désormais le groupe terroriste comprend de nombreuses filiales présentes au Moyen Orient, en Asie du Sud-Est mais également en Afrique avec notamment Boko Haram au Nigeria. Si l’émergence de ces groupes provoque l’apparition d’un nouveau type de guerre dit asymétrique et différent du modèle de Clausewitz, force est de constater que les théâtres d’opérations de ces guerres sont inédits. En effet, les attaques terroristes frappent physiquement le monde comme par exemple lors de l’attentat des tours jumelles à NY en 2001 revendiqué par Al-Qaida, cependant elles débutent avant tout par la diffusion de l’idéologie et le recrutement des djihadistes au sein du cyberespace.

        De part leur mise en place d’une liberté d’expression publique et immédiate, les médias sociaux sont devenus les principales plateformes instrumentalisées par les djihadistes. Twitter à été notamment énormément utilisé par ces derniers et selon une étude le nombre de comptes de la plateforme reliés à l’État islamique était estimé à 46 000 en 2014. De plus on peut compter d’autres centres médiatiques d’activistes autoproclamés n’étant pas directement rattachés à l’État Islamique, luttant également pour le djihad. Certains dirigeants d’al-Qaida ont déclaré qu’une bonne partie de leur combat se passait sur le « champs de bataille des médias ». Sur ces plateformes, la propagande de l’idéologie passe particulièrement par la diffusion de vidéos d’actes meurtriers, de violences ou encore de tortures et de mutilations sur des civils et des occidentaux dits « infidèles », qui prônent la terreur. On retrouve aussi des vidéos de propagande plus traditionnelle avec la diffusion de messages faisants l’apologie du terrorisme et incitant à rejoindre les groupes et organisations islamistes. Internet devient leur principal moyen de recrutement, mais il est aussi un moyen efficace pour organiser leurs attaques. En effet, les informations sur le cyberespace se diffusent rapidement, ce qui contribue à l’efficacité de l’exécution des ordres par les djihadistes. Enfin, il peut être également un moyen pour l’État islamique de diffuser des messages de menaces ou de revendications d’attaques afin d’affirmer une certaine puissance et de dissuader la coalition internationale d’agir à leur encontre.