Trente glorieuses, aspects, facteurs d'apparition et limites
Dissertation : Trente glorieuses, aspects, facteurs d'apparition et limites. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Claire Heppa • 18 Janvier 2018 • Dissertation • 1 572 Mots (7 Pages) • 3 395 Vues
Après la fin de la seconde guerre mondiale, et jusqu’au premier choc pétrolier en 1973, le monde occidental connaît une période de croissance sans précédent. La croissance économique se définit comme l’augmentation du PIB (Produit Intérieur Brut), c’est-à-dire l’augmentation de la production de biens et de services sur une année. Les pays occidentaux réussissent à maintenir pendant trente une croissance économique relativement régulière. L’expression de « Trente Glorieuses » vient du livre éponyme de Jean Fourastié, un économiste français du XXème siècle qui mis en relief les différentes causes et effets d’une croissance tellement fulgurante. Quels aspects prend cette forte croissance ? Quels sont les facteurs qui l’ont permise ? Et enfin, quelles en sont les limites ?
La forte croissance prend plusieurs aspects qui bouleversent le quotidien : si la croissance est avant tout économique, on assiste également à une évolution de mœurs ainsi qu’à une nouvelle révolution industrielle.
Ce qui maque avant tout la période des Trente Glorieuses, c’est une croissance économique fulgurante dans les pays occidentaux avoisinant les 5% par an. En trois décennies, malgré quelques ralentissements au milieu des années 50, on estime que le niveau de vie a triplé. Des accords de libre-échange visant à faciliter le commerce international sont signés comme c’est le cas pour le GATT en 1947 qui baisse les taxes à l’importation. Dix-huit pays européens fondent d’abord l’OEDE (Organisation Européenne de Développement Economique) en 1948, pour mettre en œuvre le plan Marshall, puis ils sont rejoints par d’autres pays comme les Etats-Unis, le Canada puis le Japon et fondent en 1961 l’OCDE (Organisation de Coopération au Développement Economique) qui fait la promotion du libéralisme économique. Les accords de Bretton Woods de 1944 assurent quant à eux une plus grande stabilité monétaire internationale avec le dollar comme valeur de référence.
Le système capitaliste semble prospérer et on entre dans une société de consommation. La vie du foyer moyen évolue rapidement après la fin de la guerre. Les pays sont en situation de plein-emploi et font appel à de la main d’œuvre étrangère, l’immigration augmente. Les employés libérés par le secteur primaire (la pêche et l’agriculture) sont embauchés par le secteur secondaire (l’industrie et le bâtiment) et par le secteur tertiaire (les services) en plein développement : c’est l’exode rural. L’éducation et la santé deviennent plus importantes et les gouvernements en font une priorité. C’est aussi l’émancipation de la femme, qui peut voter, travailler, et surtout consommer. Elle devient même une cible privilégiée de la publicité et doit s’équiper de machines révolutionnaires pour gagner du temps. Car la société de loisirs se développent également, on part en vacances, on a des activités sportives et on sort davantage au cinéma ou au théâtre par exemple.
Technologiquement, l’industrie connait une nouvelle révolution. Les inventions sont nombreuses et leur commercialisation beaucoup plus rapide qu’au début du siècle. En quelques années, la majorité des foyers sont équipés d’un réfrigérateur, d’une télévision et d’un téléphone. La publicité les encourage à se moderniser par tous les moyens. Au travail également, de véritables prouesses technologiques viennent changer les habitudes et en peu de temps, les agriculteurs s’équipent de tracteurs et on travaille à la chaîne dans les usines. La rentabilité est augmentée et les prix baissent. Un peu sur le même système, et pour proposer des produits moins chers, les premiers supermarchés voient le jour et le « self-service » devient plus commun. La recherche pharmaceutique fait des avancées considérables et on s’intéresse déjà à la conquête de l’Espace.
Pendant les Trente Glorieuses, la croissance économique est en plein essor, les mœurs évoluent rapidement vers la société de consommation et de loisirs et les évolutions technologiques sont pleines de promesses pour l’avenir. Mais quels sont les facteurs qui le permettent ?
Premièrement, une fois la seconde guerre mondiale terminée en 1945, le monde est dévasté et la majorité des pays occidentaux sont endettés. Les Etats-Unis, qui possèdent alors les deux tiers de l’or mondial et n’ont subi que très peu de pertes, propose leur aide aux pays européens : c’est le plan Marshall. Il s’agit de donner de l’argent aux pays en reconstruction en échange de l’importation d’un montant équivalent en produits américains. Il a pour effet de doper considérablement les échanges internationaux et les économies des différents pays. Mais la fin de la guerre entraîne également une explosion démographique avec le « baby-boom » et l’augmentation de l’espérance de vie. Entre 1945 et 1975, la population mondiale double et passe de 2 à 4 milliards. Autant de nouveaux consommateurs qui ont évidemment leur rôle dans l’augmentation du PIB.
Ensuite, cette époque voit aussi la généralisation du fordisme et du taylorisme (ou OST : Organisation Scientifique du Travail) qui démocratise le travail à la chaîne. Les employés ont une tâche spécifique et répétitive ce qui réduit de manière conséquente le temps de réalisation en usine. Selon Ford, cette augmentation de la rentabilité se répercute sur le prix du produit et permet d'augmenter les bénéfices ainsi que les salaires. Les employés, qui consomment donc plus, entraînent la croissance économique du pays. Étant donné les avancées technologiques de l'époque, chaque foyer moyen souhaite posséder une nouvelle télévision, un réfrigérateur et les consommateurs sont de plus en plus nombreux. L'offre et la demande augmentent régulièrement. Grâce au fordisme, les objets sont réalisés plus rapidement et en plus grand nombre et les prix de production baissent d'autant plus que le coût des matières premières est faible.
Afin de maintenir cette croissance politique, l'État intervient régulièrement dans l'économie. On parle d'Etat-Providence. L’Etat nationalise de nombreuses institutions comme les transports ou la communication. Il met en place le système des retraites, de la sécurité sociale et du chômage, qui garantit à chaque citoyen un niveau de vie décent malgré ses éventuels problèmes personnels. Un salaire minimum est défini, le temps de travail par semaine réduit et on augmente les congés payés. L’Etat recrute des fonctionnaires dans l’éducation et la santé. Cet interventionnisme de l'état permet de maintenir une croissance positive pendant ces trente ans.
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