Bird
Commentaires Composés : Bird. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresus été des Américains et aucun d’entre eux n’était un expert en développement économique, le mandat principal de la Banque, ou eu une carrière axée sur la lutte contre la pauvreté ou sur la promotion d’un environnement durable. Les Etats-Unis ont préféré nommer des politiciens ou des banquiers de Wall Street, sans doute pour s’assurer que les politiques de la Banque mondiale soient conformes aux intérêts politiques et commerciaux américains.
Cette approche a pourtant des effets pervers pour les Etats-Unis aujourd’hui, et des conséquences néfastes pour le reste du monde. En raison d’une absence persistante d’expertise au sommet, la Banque mondiale n’a pas de direction claire. Plusieurs projets ont servis les intérêts des grandes entreprises américaines plutôt que ceux d’un développement durable. La Banque a inauguré en fanfare de nombreux projets de développement, mais n’a jusqu’à présent résolu que trop peu des grands problèmes mondiaux.
La direction de la Banque mondiale a depuis trop longtemps imposé des concepts américains, la plupart du temps totalement inadéquats pour les pays et les populations les plus pauvres. La Banque mondiale a par exemple complètement raté le coche lors des pandémies de sida, de la tuberculose et du paludisme dans les années 1990, en ne faisant pas parvenir les soins là où ils étaient nécessaires pour limiter l’expansion de ces maladies et sauver des millions de vies.
Pire encore, la Banque mondiale a défendu le modèle de soins de santé payants et privatisés, avec une politique de tarification aux usagers, plaçant ces soins hors de portée pour les plus pauvres d’entre les pauvres, précisément ceux qui en ont le plus besoin. Lors du sommet mondial sur le sida à Durban en 2000, j’ai recommandé la création d’un nouveau « Fonds mondial » pour combattre ces pandémies, une proposition motivée par le fait que la Banque mondiale ne faisait pas son travail. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a été créé en 2002 et a depuis lors sauvé des millions de personnes, avec une baisse d’au moins 30 pour cent des décès dus au paludisme, rien qu’en Afrique.
De même, la Banque mondiale a raté des occasions cruciales de venir en aide aux petits exploitants agricoles et de promouvoir un développement rural intégré, surtout dans les communautés rurales pauvres d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Pendant près de vingt ans, de 1985 à 2005 environ, la Banque a résisté à l’idée d’un soutien ciblé, qui a pourtant fait ses preuves, à l’attention des petits propriétaires terriens et qui aurait permis aux agriculteurs de subsistance de ces pays d’améliorer leurs récoltes et de sortir de la pauvreté. La Banque mondiale a plus récemment commencé à intensifier son soutien aux petits exploitants, mais elle peut et doit faire bien plus encore.
Le personnel de la Banque mondiale est extrêmement qualifié et pourrait accomplir bien plus s’il n’avait pas à subir la dominance des intérêts et étroits points de vue américains. La Banque a le potentiel d’être le catalyseur de progrès dans des domaines clés qui détermineront l’avenir de notre planète. Ses priorités doivent comprendre la productivité agricole ; la mobilisation des technologies de l’information pour un développement durable ; l’adoption de systèmes énergétiques à faible émission de carbone ; et une éducation de qualité pour tous, en mettant l’accent sur les nouvelles formes de communication pour aider des centaines de millions d’étudiants sous-équipés.
Les activités actuelles de la Banque mondiale portent sur tous ces domaines, mais elle ne montre la voie dans aucun d’entre eux. Malgré l’excellence de son personnel, la Banque mondiale n’a eu ni la souplesse, ni la stratégie suffisante pour être un agent effectif du changement. Redéfinir le rôle de la Banque mondiale ne sera pas une tâche aisée et nécessitera une expertise au
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