DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Economie Informel

Rapports de Stage : Economie Informel. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 16

s liées à l’emploi informel tend à augmenter en période de crise économique, car le travail informel peut constituer une sécurité pour les personnes mises à pied dans le secteur formel. Bien qu’il offre une solution de repli pour gagner sa vie, l’emploi informel a un coût. Tout d’abord, le travail informel est précaire. En période de crise, les travailleurs informels risquent de voir baisser leurs salaires par suite de l’afflux de travailleurs licenciés venant du secteur formel et d’immigrants rentrant dans leur pays. Ils sont aussi les premiers à perdre leur emploi. En second lieu, l’accroissement potentiel de l’emploi informel les piège dans une situation vulnérable. L’absence de protection sociale formelle en cas de problèmes de santé et face aux risques professionnels et la non-protection des droits des travailleurs exposent de nombreux travailleurs informels à un risque de pauvreté plus élevé que ce ne devrait être le cas et pourraient faire sensiblement augmenter les niveaux de pauvreté. La présente Synthèse examine le phénomène de l’emploi informel et son impact sur les individus et la société, en particulier dans le contexte d’une récession économique mondiale. n

© OCDE 2009

Synthèses

L’emploi informel est-il normal ?

L’EMPLOI INFORMEL DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT : UNE NORMALITÉ INDÉPASSABLE ?

L’emploi informel est la norme, et non l’exception, dans de nombreuses régions du monde. Ainsi, plus de la moitié de tous les emplois dans les secteurs autres que l’agriculture des pays en développement – plus de 900 millions de travailleurs – peuvent être considérés comme informels. Si l’on inclut les travailleurs agricoles des pays en développement, cette estimation est proche de deux milliards. Le travail non déclaré est donc une réalité pour les deux tiers de la population active mondiale. Dans certaines régions, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, plus de 80 % des emplois non agricoles sont informels. De surcroît, la majorité des emplois agricoles sont informels eux aussi, notamment ceux des agriculteurs indépendants ainsi que de la grande majorité des travailleurs journaliers et occasionnels. Lorsque l’existence de l’emploi informel a été admise pour la première fois dans les années 70, le débat sur ce sujet s’est focalisé sur un petit groupe de pays à faible revenu. Des institutions publiques inefficientes, des procédures d’enregistrement compliquées et une défiance généralisée à l’égard des pouvoirs publics – autant de facteurs qui favorisent la création d’un marché en dehors des structures formelles d’un pays – passaient pour des signes incontestables de sousdéveloppement. On présume souvent que ces facteurs, et donc l’emploi informel, disparaîtront pendant le processus de développement économique. La réalité ne justifie pas un tel optimisme. Le travail informel est de plus en plus la norme, en particulier dans les pays à revenu intermédiaire, et il n’est pas négligeable même dans certains pays à revenu élevé. Dans certains cas, la part des emplois exercés en dehors des structures formelles d’un pays peut représenter plus de la moitié de tous les emplois non agricoles, et elle peut atteindre 90 % si on y inclut les emplois agricoles. La prévalence de l’emploi informel a marqué le pas, voire a augmenté, malgré la croissance économique. En Asie du Sud-Est et en Amérique latine, la croissance économique de ces vingt dernières années s’est accompagnée en moyenne d’une hausse, et non d’une baisse, des taux d’emploi informel.

Graphique 1. PART DE L’EMPLOI INFORMEL DANS L’EMPLOI NON AGRICOLE TOTAL

Part de l’emploi informel dans l’emploi non agricole total Afrique subsaharienne Asie du Sud et de l’Est Amérique latine Asie de l’Ouest Afrique du Nord Pays en transition 0 20 40 60 80 100

Note : Ce diagramme en boîte à moustaches montre dans quelle fourchette se situe l’emploi informel mesuré en proportion de l’emploi non agricole total par région, sur la base des observations les plus récentes disponibles pour chaque pays. Les bords de chaque boîte correspondent aux quartiles supérieur et inférieur, la ligne verticale à l’intérieur indiquant la valeur médiane pour chaque région. Les « moustaches » en dehors de la boîte indiquent les valeurs adjacentes supérieure et inférieure des données. La valeur atypique en Amérique latine correspond à Haïti.

2 n © OCDE 2009

Synthèses

L’EMPLOI INFORMEL DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT : UNE NORMALITÉ INDÉPASSABLE ?

La plupart des travailleurs informels dans les pays en développement sont indépendants et ils travaillent à leur compte ou possèdent et gèrent de très petites entreprises. Le travail non déclaré est souvent un moyen d’abaisser les coûts de main-d’œuvre. Du fait que la concurrence internationale s’intensifie et que l’environnement des entreprises devient trop coûteux, il se peut que certaines protections statutaires des travailleurs dans le secteur formel, notamment dans certains pays de l’OCDE, commencent à être grignotées, créant ainsi de fait une main d’œuvre informelle. Par exemple, dans ce que l’on appelle désormais le faux travail indépendant, les individus louent leurs services chaque jour au même employeur – volontairement ou non – et travaillent donc comme sous-traitants indépendants afin de contourner les obligations légales découlant d’une relation de travail normale. n

Pourquoi travailler dans le secteur informel ?

Il existe divers types d’emploi informel, ce qui complique l’évaluation de ce phénomène complexe. Les niveaux d’emploi informel varient considérablement selon les pays, les taux les plus élevés étant enregistrés en Afrique subsaharienne, où près de 80 % de toutes les personnes occupées travaillent dans le secteur informel, puis en Asie du Sud-Est et en Amérique latine. Une personne peut travailler dans le secteur informel soit parce qu’elle n’a pas accès aux emplois formels, soit parce qu’elle a volontairement choisi de quitter les structures formelles. Dans de nombreux pays à revenu intermédiaire, par exemple, les incitations structurelles poussent les individus et les entreprises à sortir du secteur formel. En Amérique latine, les travailleurs occupant des emplois formels sont souvent tenus de cotiser pour des prestations obligatoires groupées, même s’ils ne veulent pas de certaines d’entre elles. De la même manière, de nombreuses entreprises choisissent de sortir du secteur formel car l’inefficience des procédures d’enregistrement des entreprises et de gestion de la sécurité sociale fait augmenter leurs coûts si elles restent dans l’économie formelle.

Graphique 2. L’EMPLOI INFORMEL ET LE PIB EN AMÉRIQUE LATINE ET EN ASIE DU SUD-EST

PIB réel par habitant (World Penn Tables) 58 57 56 Emploi informel 55 54 53 52 51 50 1990-94 1995-99 2000-07 Amérique latine 6.2 6.0 PIB réel par habitant (milliers) 5.8 5.6 5.4 5.2 5.0 4.8 75 70 Emploi informel 65 60 55 50

Part de l’emploi informel dans l’emploi non agricole total Asie du Sud-Est 3.9 3.7 3.5 3.3 3.1 2.9 2.7 1985-89 1990-94 1995-99 2.5 PIB réel par habitant (milliers)

Source : Basé sur les moyennes non pondérées des pays, extrait de L’emploi informel dans les pays en développement : Une normalité indépassable ?, OCDE, 2009.

© OCDE 2009 n 3

Synthèses

L’EMPLOI INFORMEL DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT : UNE NORMALITÉ INDÉPASSABLE ?

Le développement économique contribue aussi de manière importante à déterminer la prévalence de l’emploi informel. Les périodes d’expansion économique rapide coïncident souvent avec une forte progression du travail informel. Le développement économique durable peut cependant aider à faire baisser les niveaux d’emploi informel. Une hausse prolongée du revenu par habitant, par exemple, va manifestement de pair avec une baisse des niveaux d’emploi informel. Mais l’emploi informel n’est pas qu’un trait du sous-développement qui freine la croissance économique. Dans certains pays, il est possible que le recours aux circuits informels ait eu effectivement des retombées positives sur le développement économique. Si la pesanteur des procédures d’enregistrement et d’autres formalités administratives entrave la création d’entreprises dans le secteur formel, par exemple, les conditions de l’activité informelle peuvent encourager l’esprit d’entreprise. On en trouve un bon exemple en Afrique du Sud, où des entrepreneurs, en contournant les structures formelles, telles que concessions de trajets, obligations découlant des licences et règlements en matière de sécurité, ont créé des services de transport en minibus générant un chiffre d’affaires de plusieurs millions de dollars. Dans d’autres cas, c’est plus par nécessité qu’à la suite d’un choix délibéré que l’on entre dans le secteur informel. Pour beaucoup de personnes, l’emploi informel est une stratégie importante pour gagner sa vie et il contribue de façon décisive à atténuer la pauvreté et

...

Télécharger au format  txt (26.5 Kb)   pdf (202.7 Kb)   docx (15.2 Kb)  
Voir 15 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com