Gigantisme Dans Gargantua
Rapports de Stage : Gigantisme Dans Gargantua. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresrâce, ne vous emberlificotez jamais l'esprit avec ces vaines pensées, car je vous dis qu'à Dieu rien n'est impossible et que, s'il le voulait, les femmes auraient dorénavant les enfants de la sorte, par l'oreille » (p. 91). Partant, la scène est drôle en ce qu'elle est à la fois réaliste et irréalisable, car le réalisme ne fait pas la réalité.
B) Un corps aux dimensions exceptionnellesGargantua
Gargantua n'est pas un enfant ordinaire, à taille humaine, mais c'est un géant aux caractéristiques particulières. Ses journées pouvaient certes paraître semblables à celles des autres enfants: « il passa ce temps-là comme tous les petits enfants du pays, autrement dit à boire, manger et dormir, à manger, dormir et boire ; à dormir, boire et manger » (ch. 11 ; p. 121). Mais son apparence, bien que rapidement évoquée, nous ramène à la réalité puisqu'il « avait presque dix-huit mentons » (ch. 7 ; p. 95). Seulement, l'écrivain s'attarde plutôt sur deux éléments essentiels : la voix et l'appétit. Dans les deux cas, c'est la bouche qui est mise en avant – il doit son prénom à son gosier (p. 93). Dès la naissance, sa voix fait l'objet de toutes les attentions: « Sitôt qu'il fut né, il ne cria pas comme les autres enfants : « Mie ! mie ! », mais il s'écriait à haute voix : « A boire ! à boire ! à boire ! » [...] si bien qu'on l'entendit par tout le pays de Busse et de Biberais » (ch. 6 ; p. 89). Ainsi dispose-t-il d'une voix au retentissement sans précédent. Elle est une composante essentielle de sa personne, certes par sa puissance, mais également parce qu'après l'éducation qui est dispensée au héros elle devient un outil nécessaire de dialogue.
Ci-dessus: représentation de Gargantua témoignant de ses dimensions gigantesques.
Outre la voix, l'appétit. Cet appétit est au moins gigantesque, au mieux féroce, et les indications chiffrées le reflètent. A peine sorti du ventre de Gargamelle, « dix-sept mille neuf cent treize vaches de Pontille et de Bréhémon lui furent dévolues par ordonnance pour son allaitement ordinaire » (p. 93). Cela donne une idée de la quantité de lait dont il a besoin et surtout de la dimension de son corps, un corps qui a besoin d'une quantité difficilement imaginable de tissus pour être vêtu : « Pour leur semelle (aux souliers), on employa onze cents peaux de vache brune, taillées en queue de morue » (ch. 8 ; p. 101). Seulement, que ce soit l'appétit ou la voix, l'un et l'autre demandent à être mesurés. L'appétit, d'abord, relève de l'ingurgitation incessante et la voix, loin d'être source d'un dialogue constructif, ne révèle que sa puissance. Tout cela suppose une éducation.
En définitive, cet être hors du commun a en sa possession des caractéristiques étonnantes, particulièrement imposantes, mais qui ne peuvent être efficaces
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