Commentaire sur Gargantua
Mémoire : Commentaire sur Gargantua. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresmier temps, nous allons parler de ce débat d’honnêtes chrétiens, et dans un second temps, nous allons traiter de la critique contre les moines et l’Eglise.
La présence de Frère Jean des Entommeures, un moine différent des autres, crée un débat entre les cinq personnages présents dans l’extrait. On peut remarquer qu’il s’agit d’un débat par la présence d’un dialogue, qui se traduit par les signes de ponctuation suivants ; les guillemets « », les tirets – pour les changements de personnages, ainsi que par une phrase interrogative (l.3) et exclamative (l.1). La parole des personnages est marquée par : « dit Eudémon » (l.1), « dit Virgile » (l.5), « Gargantua répondit » (l.7), « dit Grandgousier » (l.22), et « dit le moine » (l.25).
Tout au long de l’extrait, on retrouve le champ lexical religieux « Foi de chrétien » (l.1), « péchés » (l.10), « couvents et abbayes » (l.11), « prient Dieu » (l.22), « une messe, une matine, une vêpre » (l.25) et « vrais chrétiens » (l.29).
Enfin, les personnages valorisent Frère Jean qui fait de bonnes œuvres, contrairement aux autres moines. Ainsi ils montrent qu’ils tiennent aux valeurs des bons chrétiens.
Les moines sont ici animalisés ; ils sont d’abord comparés à des frelons « Comment se fait-il qu’on rejette les moines de toutes les bonnes compagnies, en les traitant de troubles fêtes, comme les abeilles chassent les frelons de leur ruche ? » (l.2-3) et « La troupe paresseuse des frelons […] » (l.4), on les traite donc de paresseux et d’inutiles, comme le traduisent l’anaphore en « ne » et la comparaison aux autres hommes : « un moine ne laboure pas comme le paysan, ne défend pas le pays comme l’homme de guerre […] C’est pourquoi ils sont raillés et détestés par tous. » (l.17 à 21). Les moines sont ensuite comparés au singe : « si vous comprenez pourquoi un singe dans une maison est toujours raillé et harcelé, vous comprendrez pourquoi les moines sont fuis par tous » (l.12-13), qui lui-même est comparé à tous les animaux de la ferme « chien », « bœuf », « brebis », « cheval » (l.14 à 16).
Selon Gargantua, les moines ne prient pas Dieu pour les chrétiens, mais « par peur de perdre leurs miches et leurs soupes grasses » (l.29), ils ne font que « déranger tout le voisinage à force de faire tintinnabuler leurs cloches » (l.23-24), ils ne croient pas en ce qu’ils disent « Ils marmonnent une masse d’antiennes et de psaumes qu’ils ne comprennent nullement. » (l.26), « Ils débitent forces patenôtres, entrelardées de longs Je vous salue Marie sans y penser n’y rien y comprendre. » (l.27). De plus, les moines se moquent de Dieu en agissant ainsi «j’appelle cela moque-Dieu » (l.28), ce qui n’est pas en accord avec la foi. L’anaphore en « tout » (l.29-30) insiste sur l’universalité de la foi, et rabaisse par la même occasion encore plus les moines.
Rabelais utilise dans son débat la stratégie argumentative, que nous allons étudier dans le deuxième paragraphe.
Dans cette partie concernant la stratégie argumentative, nous aborderons deux points différents qui sont la parodie et les arguments burlesques.
Dans cet extrait de Gargantua, on remarque une parodie du scolastique à travers les moines. La scolastique a été accusée d’avoir ruinée la doctrine chrétienne ; ici les moines font de même, car ils ne pensent qu’à eux et à leur confort « leurs miches et leurs soupes grasses », au lieu de prier pour les chrétiens, et d’aider les personnes dans le besoin. Les moines ne font donc pas ce qu’ils devraient faire, à l’exception de Frère Jean, dont nous aborderons le sujet plus tard. Cette parodie ridiculise le moine, qui d’habitude est un modèle sérieux connu.
Les arguments burlesques font ici le contraste entre le moine qui normalement fait preuve de sagesse et est respecté, et les paroles dites ici, qui ne sont pas en accord avec l’image de celui-ci.
Gargantua, pour justifier le rejet des moines dit que « La raison indiscutable en est qu’ils mangent la merde du monde » (l.9-10), pour désigner les péchés. En effet, les moines héritent d’un assez triste rôle, ils entendent la « merde » des gens, et sont rejetés « à l’écart de toute conversation policée » (l.11). Aussi, lors de la comparaison avec le singe, Gargantua dit : « Tout ce qu’il fait, c’est de conchier et d’abimer tout » (l.16), ce qui veut dire que dès que les moines entreprennent quelque chose, il la rate, ce qui les fait passer pour des bons à rien.
Comme nous avons pu le remarquer, il y a une présence importante de la dimension polémique et satirique dans cet extrait, que nous allons désormais étudier.
La dimension polémique et satirique qui constitue la troisième partie de cette étude de texte, comporte deux parties ; l’une traite de la provocation par le style bas, et l’autre de la polémique.
Gargantua par ses mots et expressions triviales et vulgaires, provoque. L’utilisation des mots « mange-merde » et « latrines » (l.11 et 12), à destination des moines, montre le peu de respect qu’a le géant pour ceux-ci. Ce langage est une manière de parler populaire, qui ne convient pas habituellement, à l’associer à des personnes priant pour les autres. Les moines se voient souillés, on compare leurs couvents et abbayes aux latrine, « on les rejette dans leurs latrines » (l.11), et on dit qu’ils sont mis à l’écart de « toute conversation policée comme le sont les latrines d’une maison. » (l.11-12).
Dans Gargantua, on sent la critique moqueuse des moines, dans le but de les provoquer. On retrouve divers procédés de la satire. Tout d’abord, le géant utilise la diminution ; il diminue les moines au statut d’animaux, comme nous l’avons vu précédemment, afin de les ridiculiser. Ensuite viennent l’exagération des défauts des moines et du pourquoi ils sont rejetés, qui devient ridicule, avec l’évocation des « latrines ». Apparaît
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