Guernica

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2) Le 26 avril 1937, la ville basque de Guernica est bombardée par des avions allemands et italiens qui soutiennent la rébellion nationaliste antirépublicaine dirigée par le général Franco. Depuis février 1936, l’Espagne est gouvernée par un Front Populaire, une alliance des partis de gauche (socialistes, communistes, radicaux) mais en juillet 1936, une partie de l’armée se soulève contre la République. Cependant elle échoue à s’emparer de tout le territoire. Résistent encore Madrid, le Pays-Basque, la Catalogne et Barcelone. C’est alors le début d’une longue guerre civile de 3 ans, et le prélude à la Seconde Guerre Mondiale. Cette guerre civile est aussi une guerre internationale où s’affrontent des idéologies opposées, républicains et démocrates d’un côté et nationalistes et fascistes de l’autre. Franco reçoit l’aide massive de l’Italie et de l’Allemagne nazie alors que les pays démocrates comme la France et le Royaume-Uni décident de ne pas intervenir pour aider la démocratie espagnole à résister. Les nationalistes l’emportent en 1939 et instaurent une dictature dont Franco devient le chef. L’Espagne ne redeviendra une démocratie qu’en 1975. Avec le bombardement de Guernica, c’est la première fois dans l’histoire que des civils sont massacrés. Ce crime était voulu par Hitler. Il a utilisé l’Espagne comme un terrain d’entraînement pour ses aviateurs et c’est son unité aérienne spéciale, la Légion Condor qui a bombardé Guernica.

3) Le tableau est de style cubiste, on a des formes très géométriques qui rappellent parfois l’art premier africain. Il a été peint à la peinture à l’huile, il n’y a pas de perspective et les couleurs utilisées sont le blanc, le noir et le gris, la palette est donc monochrome. Le noir symbolise l’obscurité de la cave où la population s’est réfugiée et le blanc la violence des bombardements. Ces couleurs donnent un aspect sinistre au tableau. La composition est de type pyramidal. Le soldat mort en bas est le socle de la pyramide et la lampe en est le sommet. Le taureau à gauche est l'incarnation de la brutalité, il représente ici les nationalistes. La femme hurle avec son bébé mort dans les bras. Elle a les yeux en forme de larme ce qui accentue le désespoir, la douleur et la poitrine dénudée ce qui symbolise la maternité et la patrie nourricière. Cette femme se rapproche de l’image d’une piéta (la vierge Marie tenant le corps du Christ descendu de la croix). En bas du tableau, on voit un soldat républicain, mutilé qui tient une fleur. Elle symbolise la vie et l'espérance, mais s’efface dans l’obscurité, la vie est donc fragile. La lampe au centre de la toile peut représenter la lueur d'espoir malgré les bombardements. Elle a une forme d’œil, il peut être celui du peintre. Le cheval, quant à lui, incarne la victime innocente. Il est transpercé par une lance et représente le peuple opprimé et les Républicains. La colombe symbolise la paix or ici, elle se situe entre le taureau et le cheval et on peut remarquer qu'elle s'efface ce qui signifie que la paix est impossible entre les deux parties, qui s'opposent dans cette guerre, les Républicains et les Nationalistes. La femme fantôme regarde la scène et brandit une lampe. Elle peut représenter la communauté stupéfaite de l’ampleur du massacre. La femme de droite est en train de se faire brûler vive, les bras au ciel comme si elle implorait Dieu. Elle nous rappelle Tres de Mayo de Goya lui aussi engagé mais lors de la guerre de 1808. Une femme en bas à droite boîte, elle a les yeux fixés sur l'ampoule et elle marche vers la liberté.

4) Cette œuvre dénonce le massacre d’innocents par les nationalistes aidés des nazis et dégage une sensation d’horreur. Picasso, par la déformation des personnages, vise une expression accrue et les corps en mouvements montrent la fuite impossible. Les couleurs choisies ajoutent à la dramatisation de la scène. Par ailleurs, le noir et le blanc évoque la presse. Picasso, informé par les journaux, a incorporé à son œuvre une référence à celle-ci. Par exemple le pelage du cheval, fait de petits traits serrés, réguliers, qui rappelle les caractères typographiques. Le tableau a donc une