Idéologies, religions et croyances en Europe et aux Etats Unis de la fin du XIXème à nos jours
Cours : Idéologies, religions et croyances en Europe et aux Etats Unis de la fin du XIXème à nos jours. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar loloan • 9 Avril 2018 • Cours • 5 424 Mots (22 Pages) • 1 002 Vues
H3 :
Term.
| Thème : Idéologies, religions et croyances en Europe et aux Etats Unis de la fin du XIXème à nos jours | |
H3 | MEDIAS ET OPINION PUBLIQUE DANS LES GRANDES CRISES POLITIQUES EN FRANCE DEPUIS L’AFFAIRE DREYFUS (5-6 heures) | Manuel : chap. 4 (pp 118-149) |
Introduction
A définir : média, opinion publique, crise politique
A apprendre : frise p 119 ; dates clés p 121
- Les médias sont l’ensemble des supports (journaux, radio, télévision, internet, mais aussi livres, cinéma) apportant des informations aux individus.
- Au XIXème siècle, la mise en place du suffrage universel (1848) et de la République (1870) s’accompagne d’une démocratisation politique permettant de libérer l’expression (1881 : loi sur la liberté d’expression) ➔ Médias qui s’affirment.
- Les médias façonnent également l’opinion publique, notamment avec leur développement depuis le XIXème s, et lui donnent aussi la parole.
Opinion publique : ensemble des jugements, valeurs, convictions, préjugés, croyances d’une société.
- Etude des relations entre médias et opinions publique durant les grandes crises politiques.
Crise politique : définition difficile. Il s’agit d’un moment critique durant lequel le pays est difficilement gouvernable et /ou les Français sont opposés entre eux.
- A la fin du XIXème siècle, l’affaire Dreyfus constitue une des premières grandes crises pendant lesquelles le pouvoir de l’opinion publique et des médias s’affirme. ➔ Remettent en cause le pouvoir politique. Car le pouvoir politique est un autre acteur essentiel de ce chapitre : critiqué par les médias et l’opinion publique, mais cherche aussi à utiliser voire à contrôler les médias qui ont une forte influence sur l’opinion publique.
➔ Durant les crises politiques, l’opinion publique, les médias et le pouvoir interagissent vivement.
Faire reproduire le schéma
Problématique : Comment évoluent les relations entre médias, opinion publique et pouvoir politique durant les grandes crises politiques depuis l’Affaire Dreyfus ?
1. 1894-1939 : OPINION PUBLIQUE ET CRISES POLITIQUES AU TEMPS DU TRIOMPHE DE LA PRESSE
1.1. L’Affaire Dreyfus : l’affirmation de l’opinion publique dans un régime de démocratie
Dossier pp 122-123
Comment l’opinion publique et les médias transforment-ils une affaire « anecdotique » en grande crise politique ?
1. Qu’est ce que l’Affaire Dreyfus ? En quoi s’agit-il avant tout une affaire d’espionnage ?
Votre réponse devra mentionner les noms suivants : Alfred Dreyfus, le lieutenant-colonel Picquart, Esterhazy, Emile Zola, Félix Faure.
Votre réponse devra mentionner les dates suivantes : décembre 1894, 1896, 13 janvier 1898, 1899, 1906.
L’Affaire Dreyfus dure 12 ans, de 1894 à 1906. Mais le cœur de l’Affaire est plus resserré, c’est entre 1898 et 1899 que l’Affaire déchire la presse et l’opinion publique.
Les faits : revoir le cours de Première. En décembre 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, de confession juive, est condamné à la déportation en Guyane par un tribunal militaire pour espionnage au profit de l’Allemagne. Il est pourtant innocent, ce que ses défenseurs comme le lieutenant-colonel Picquart, parviennent à prouver en 1896 en démasquant le vrai coupable, le commandant Esterhazy. Ce dernier est cependant acquitté en janvier 1898 par une justice militaire soucieuse de ne pas porter atteinte à l’armée.
➔ Cette affaire d’espionnage devient une affaire d’opinion à partir du moment où L’Aurore publie le 13 janvier 1898 la lettre de l’écrivain Emile Zola adressée au Président de la République (Félix Faure) « J’accuse… » : en s’exposant publiquement, Zola espère relancer l’affaire et faire du procès Zola un second procès Dreyfus. L’article de l’écrivain est à l’origine de la médiatisation de l’affaire.
➔ 2ème procès (encore une cour martiale) : 1899 : Dreyfus condamné, mais seulement à 10 ans de prison. Il est finalement gracié par le Président de la République ➔ 1906 : réhabilité dans l’armée.
2. Comment la presse rend-elle compte de l’Affaire Dreyfus avant 1898 ? Est-elle neutre ? (docs. 1 p 122, 2 p 123)
- Couverture de l’événement dès 1894, quand il ne s’agit encore que d’une affaire d’espionnage. C’est la presse qui révèle cet événement. Mais dès 1894-1895, la presse ne rend pas seulement compte de l’information : elle donne son avis et se passionne. De plus, les nombreux documents iconographiques qu’elle publie attire l’intérêt sans cesse croissant des lecteurs. Ex : doc. 2 p 123 : Une du Petit Journal le 13 janvier 1895 : force de la scène représentée sur cette pleine page.
- De 1894 à 1898, avant le véritable éclatement de l’Affaire, la presse est plutôt hostile à Dreyfus à droite comme à gauche :
- la presse d’opinion : prise de position rapide de la presse d’opinion (gauche comme droite) sur cette affaire. Cette presse a des tirages plutôt limités mais qui augmentent avec l’Affaire.
- à gauche : L’Aurore de Clemenceau : comme Jaurès, il n’est pas convaincu de l’innocence de Dreyfus ;
- à droite : Le Pilori, La libre parole d’Edouard Drumont (antisémites), La Croix. Très virulente car excitée par la figure de Dreyfus dès 1894 qui rentre en résonnance avec un fort antisémitisme (cf. succès de l’ouvrage de Drumont, La France juive, 1886).
- la presse populaire : à forts tirages : Le Matin, Le Petit Journal (doc. 2 p 123), Le Petit Parisien : un traitement un peu plus neutre de l’information, mais attrait pour le fait divers sans s’interroger sur la culpabilité de Dreyfus, donc là encore, une presse plutôt hostile. Il existe aussi une presse populaire plus engagée et encore plus hostile à Dreyfus : ex : Le Grelot, doc. 1 p 122.
➔ Ainsi donc, dès 1894, la presse en général ne se contente pas de rapporter de l’information. ➔ Parce que qu’elle prend partie, elle contribue au positionnement de ses lecteurs. ➔ Elle fabrique donc l’opinion publique. Opinion qui domine : culpabilité de Dreyfus, en lien avec un antisémitisme largement présent dans la presse cf. doc. 2 p 123. Jusqu’en 1898, peu sont ceux qui remettent en cause les décisions du tribunal militaire et la culpabilité de Dreyfus, y compris à gauche (Jaurès ou Clemenceau).
3. Pourquoi l’article de Zola « J’accuse » a-t-il eu un tel impact ? En quoi peut-on dire que la lettre ouverte d’Emile Zola au Président de la République le 13 janvier 1898 transforme une affaire d’espionnage en une crise politique ? (docs. p 118 et 3 p 123)
- Le 13 janvier 1898, Zola publie « J’accuse » dans L’Aurore. Dans cette lettre ouverte au Président de la République Félix Faure, Zola, et avec lui le journal L’Aurore et son rédacteur en chef Clemenceau, donnent à voir une autre vision de ce que doit être la presse d’opinion : une presse qui doit avant tout chercher la vérité. La presse constitue un moyen pour les défenseurs de Dreyfus, que l’on appelle dreyfusards, d’avancer des arguments que la justice refuse d’entendre puisqu’elle ne veut pas de révision du procès. Zola prend ainsi volontairement le risque d’être poursuivi pour diffamation car il adresse de vives critiques à la justice et de l’armée qui selon lui dysfonctionnent. Il s’adresse Félix Faure en tant qu’autorité suprême du pays. D’ailleurs, Zola est rapidement accusé de diffamation et il utilise son procès comme une occasion de parler encore de l’Affaire Dreyfus/relancer le débat et de souligner les erreurs du procès de 1894.
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