L'Europe Dans La Guerre Froide
Dissertations Gratuits : L'Europe Dans La Guerre Froide. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresla doctrine Truman, les Etats-Unis annoncent qu'ils
s'engagent à aider financièrement et matériellement tout gouvernement
qui lutte contre le communisme dans son propre pays. La doctrine
Truman constitue donc la déclaration de guerre froide américaine. Elle
trouve une application directe dans la guerre civile en Grèce et l'envoi
d'argent et d'armes par les Etats-Unis aux royalistes grecs.
L'aide Marshall proposée dès juin 1947 est le prolongement de ce
principe : par cette aide, les Etats-Unis entendent soulager la misère de
l'Europe en ruines et ainsi endiguer l'expansion du communisme. Cette
aide est refusée par l'URSS, l'Europe de l'Est et la Finlande.
De son côté, l'URSS conforte ses positions en Europe Centrale. Les
zones d'influence provisoires héritées de la Seconde Guerre Mondiale
amènent en effet l'URSS à être présente en Roumanie, Bulgarie,
Pologne et Hongrie. Les communistes, avec l'appui de l'URSS, y
noyautent les fronts nationaux, éliminent les autres partis et évincent
leurs chefs : c'est le cas de Mazaryk et Benès en Tchécoslovaquie
(Coup de Prague, 1948). La Tchécoslovaquie devient ainsi la
cinquième démocratie populaire, coulée dans le moule soviétique.
Seules la Finlande et la Yougoslavie résistent à la satellisation. Les PC
européens sont encouragés par le Kominform à garder une ligne de
conduite d'intransigeance.
La conséquence la plus visible de Guerre Froide est la constitution de
deux blocs antagonistes autour de l'URSS et des Etats-Unis. Cette
bipolarisation va se faire au détriment de l'unité de plusieurs Etats qui
vont être eux aussi coupés en deux. A l'issue de la guerre, Berlin fait l'objet d'une occupation quadripartite. En 1948, les Alliés décident de mettre en circulation une nouvelle monnaie, le Deutschemark. L'URSS riposte en organisant le blocus de Berlin de juin 1948 à mai 1949. Berlin est sauvé de la famine par la mise en place par les Etats-Unis d'un pont aérien qui permet de ravitailler la ville. L'URSS est mise en échec et lève le blocus. Les alliés réunissent leurs zones d'occupation pour fonder la RFA en mai 1949, tandis que la zone d'occupation soviétique constitue la RDA en octobre 1949. Après de nombreuses tentions entre les deux grandes puissances, il survient une courte détente. Elle est générée par les changements des chefs d' Etat soviétique et américain. En premier lieu, la mort de Staline le 05 mars 1953 ouvre en effet une période de relative détente entre les deux super puissances. La déstalinisation effectuée par Khrouchtchev remet en question l'hégémonie de l'URSS sur le monde communiste. Aux États-Unis, Eisenhower remplace Truman et met fin au maccarthysme. Cette période est également celle de la "Pax Americana" : les traités d'alliance ou de coopération se multiplient : on se souvient de l'OEA en 1948, de l'OTAN de 1949, du traité de San Francisco avec le Japon en 1951, de la création de l'ANZUS en 1951. D'autres traités prolongent encore ce réseau d'alliances tissé par les États-Unis : l'OTASE en 1954, le Pacte de Bagdad en 1955. De son côté, le bloc Est se renforce également, notamment à travers la signature du Pacte de Varsovie en 1955 qui lie l'URSS aux cinq satellites d'Europe de l'Est et à la RDA. Ces trois crises mettent fin à la période d'accalmie relative dans les relations internationales qu'avaient constitué les années 1953 à 1955. Elles démontrent la faible marge de manœuvre dont disposent les petites puissances par rapport aux deux supergrands. En 1956, survient la crise de Suez. Nasser, chef d'Etat égyptien depuis son coup d'Etat de 1954, décide de nationaliser le canal de Suez, sans indemnités pour ses actionnaires français et anglais. Les Anglais et Français, alliés aux Israéliens, entrent donc en conflit avec l'Égypte qui subit une déroute militaire. Mais l'URSS se pose en arbitre et menace d'avoir recours à l'arme nucléaire contre les adversaires de l'Égypte. Ceux-ci cherchent le soutien des États-Unis qui ne le leur accorde pas. Français et Anglais doivent donc se retirer. La preuve est donc faite que les puissances moyennes ne peuvent agir en dehors du bloc occidental. En juin 1956, des émeutes éclatent suite à la déstalinisation. Les Polonais demandent une liberté d'expression plus grande. La libération de Gomulka suffit à calmer les esprits. Il prend la tête du gouvernement. Le même type de manifestations qu'en Pologne éclatent en Hongrie. Mais la présence de gouvernants staliniens au pouvoir donne un caractère beaucoup plus grave aux émeutes. La libération de Nagy et Kadar ne suffit pas à apaiser les émeutes qui prennent dès lors un caractère anti-communiste. L'insurrection est écrasée dans le sang par les chars soviétiques. L'intervention de l'armée soviétique contre la révolution hongroise à Budapest en 1956 montre le caractère violent de la répression soviétique et marque le début du déclin de l'influence du Parti Communiste dans le monde intellectuel. Elle montre également les limites très étroites de l'autonomie au sein du bloc Est.
La fin de la Guerre Froide est marquée par l'équilibrage des forces des deux supergrands. La première conférence du non-alignement se déroule à Belgrade en 1961 et confirme l'existence d'une troisième voie entre les deux blocs. Il conditionne largement la coexistence pacifique. Les deux supergrands sont désormais d'autant plus disposés à adopter un langage commun qu'ils savent qu'une guerre entre eux générerait leur destruction mutuelle. En effet, en 1957, l'URSS lance le Spoutnik, premier satellite envoyé dans l'espace. Ce lancement montre que l'URSS est désormais en mesure d'atteindre le territoire américain avec ses fusées. Pourtant, cet équilibre des forces entre les deux supergrands n'aboutit pas instantanément à la coexistence pacifique. Il faudra encore deux crises majeures dont une a fait trembler le monde pour qu'elle soit vraiment amorcée. Cette première crise a lieu en août 1961. Khrouchtchev qui dirige alors l'URSS décide de la construction d'un mur entourant Berlin Ouest. Tout mouvement de population entre les deux Allemagne est désormais impossible. Or, les États-Unis ne réagissent pas, Kennedy se rend à Berlin pour assurer les Berlinois de sa solidarité mais aucune mesure de représailles n'est adoptée. D'où deux possibilités : soit l'Europe n'est plus un enjeu stratégique majeur, soit le risque de guerre totale est tellement grand que toute réaction est rendue impossible. En 1962, Fidel Castro crée à Cuba le premier régime communiste en Amérique. Il demande le soutien des Soviétiques qui installent sur l'île des missiles, provoquant un affrontement grave avec les États-Unis. Menacés, les États-Unis répliquent par la mise en quarantaine de Cuba et reçoivent l'appui de tous leurs alliés. L'Occident reforme l'espace de la crise un bloc monolithique derrière les États-Unis. L'URSS doit céder et démonte les rampes de lancement sous la tutelle de l'ONU. L'U.R.S.S. fait face à des critiques de la Chine de Mao Tse-Tung et connaît de graves difficultés
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