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La Révolution anglaise et la libéralisation de l'Angleterre

Cours : La Révolution anglaise et la libéralisation de l'Angleterre. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  15 Mai 2020  •  Cours  •  2 566 Mots (11 Pages)  •  510 Vues

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Comment l'Angleterre impose-t-elle un régime parlementaire libéral et comment ce régime influence-t-il son développement économique ?

I - La construction d'un système original

En 1215, les barons anglais, excédés par la violence et les dérives du roi Jean sans Terre, l'obligent à signer un texte connu sous la nom de Magna Carta (La Grande Charte). Ce document prévoit la création d'un Grand Conseil réunissant les hauts barons ainsi que les représentants des bourgeois de Londres. Le terme de « Parlement » finira par désigner cet organe gouvernemental. Acquérant de plus en plus de pouvoir au XIVe siècle, les parlementaires vont jusqu'à destituer le Roi Édouard II. Sous le règne de son successeur, le Parlement se scinde en deux chambres distinctes : la Chambre des Lords et la Chambre des Communes. La première est composée de grands seigneurs, propriétaires de vastes domaines fonciers, et du haut-clergé. La seconde regroupe des élus locaux, principalement des chevaliers et des bourgeois. Au fil des siècles, le Parlement anglais va s'affirmer face au Roi, puis s'y opposer.

En 1527, alors que la Réforme ébranle l'Europe catholique, le Roi Henri VIII souhaite divorcer de sa femme, Catherine d'Aragon. Le couple est infertile depuis dix-huit années et le souverain est par ailleurs épris d'Anne Boleyn. En 1527, le Roi demande au Pape l'annulation de son union avec Catherine. Après un refus définitif, il se proclame lui-même « Chef Suprême de l'Église et du Clergé d'Angleterre » et retire au Pape son pouvoir spirituel sur le royaume. Une fois que l'archevêque de Canterbury a annulé son mariage en 1533, Henri VIII épouse sa favorite pour laquelle il a fait naître une nouvelle religion, régie par la Couronne anglaise, se réclamant à la fois du catholicisme et du protestantisme : l'anglicanisme. Le Saint-Père l'excommunie.

La répression des opposants à la politique religieuse d'Henri VIII est terrible et son fils, Édouard VI, poursuit ensuite ses réformes. Mais, si sa sœur Marie Ire restaure le catholicisme dans le sang, c'est le long règne d'Élisabeth Ire qui consacre définitivement l'anglicanisme dans les mœurs du royaume. En 1603, après quarante-quatre années passées sur le trône, Élisabeth Ire met fin à la dynastie des Tudor en mourant célibataire et sans enfant. La noblesse se tourne alors vers le Roi des Écossais, Jacques Stuart.

Jacques Ier, d'abord apprécié, se heurte au Parlement sur des questions financières. Un vote du Parlement est, par exemple, nécessaire pour lever une armée ou un nouvel impôt. Jacques Ier meurt impopulaire. Son fils, Charles Ier, fait pis encore et épouse une catholique. Il est alors soupçonné de vouloir rétablir le catholicisme en Angleterre. Charles Ier contourne le vote du Parlement pour améliorer ses revenus, puis échoue à mater la révolte écossaise. Le Parlement rédige alors la Grande Remontrance de 1641 qui exige du Roi de nouveaux droits pour les assemblées et interdit au souverain de les dissoudre. La guerre civile éclate et oppose les forces des royalistes et des parlementaires.

Oliver Cromwell, un parlementaire puritain, mène ses troupes contre celles du Roi et parvient le vaincre avec le soutien des Écossais. Ruiné et défait, Charles Ier se rend aux Écossais en 1646. La Chambre des Communes présente au Roi un projet constitutionnel lui retirant toute prérogative sur l'armée et les affaires étrangères. Celui-ci refuse et reprend les armes, mais échoue à nouveau contre Cromwell, puis meurt décapité pour haute trahison en 1649. Cette guerre civile porte le nom de Première Révolution.

Cromwell reconquiert ensuite l'Irlande catholique, puis prend le titre de Lord Protector dans le régime républicain qu'il met en place : le Commonwealth. En 1653, il dissout le Parlement et impose son despotisme puritain, faisant régner l'austérité religieuse et l'intolérance envers les catholiques. Devenu un véritable dictateur, il désigne son fils comme successeur et meurt en 1658. Son héritier abdique un an plus tard, sous la pression des Écossais qui rappellent finalement de son exil le fils du Roi décapité : Charles II. Celui-ci est fait Roi en 1661 : c'est la Restauration.

Les conflits entre le Parlement et Charles II sont constants, des arrestations arbitraires sont décidées et des déportations d'opposants ordonnées. L'Habeas Corpus est voté en 1679 pour limiter l'arbitraire royal. Il énonce la liberté fondamentale de ne pas être emprisonné sans jugement. Jacques II succède en 1685 à son frère détesté.

La conversion de Jacques II au catholicisme en 1670 a déjà provoqué une réaction énergique des anglicans. Désormais couronné, il refuse d'embrasser la foi anglicane et nomme de nombreux catholiques à la tête des forces armées, allant ainsi à l'encontre du Test Act qui oblige les fonctionnaires et militaires à prêter allégeance à l'anglicanisme. Le Roi souhaite faire lire une déclaration d'indulgence dans les Églises, ce qui revient à autoriser la liberté de culte pour les catholiques.

Devant cette menace grandissante pour la foi anglicane, sept nobles envoient un message aux Stathouder protestant des Provinces-Unies, Guillaume d'Orange-Nassau. Guillaume a épousé la fille de Jacques II, Marie, et devient prétendant au trône anglais. Il justifie une invasion militaire de l'Angleterre par le rapprochement de Jacques II avec Louis XIV, qui pourrait être fatal à la Ligue d'Augsbourg (alliance des Provinces-Unies, du Saint-Empire, de l'Espagne, de la Suède et du Portugal contre la France anti-protestante). Vaincu, Jacques II est expulsé en France en 1688. Ce conflit est appelé la Glorieuse Révolution.

Les lords acceptent de nommer Guillaume d'Orange à la Couronne d'Angleterre, à condition qu'il reconnaisse la déclaration des droits : le Bill of Rights. Ce texte instaure des limites aux prérogatives royales, rééquilibre les pouvoirs entre le Roi et le Parlement, permet aux parlementaires de contrôler la levée des armées comme des impôts et consacre la liberté du Parlement. Guillaume accepte l'intégralité de la déclaration et se fait couronner sous le nom de Guillaume III.

La France déclare immédiatement la guerre à l'Angleterre, qui rejoint la Ligue d'Augsbourg. Louis XIV envoie des troupes dirigées par Jacques II en Irlande, mais le détachement français est vaincu à Boyne. Les Jacobites, des Écossais catholiques hostiles au nouveau Roi, se réfugient en France pour tenter de remettre les Stuart sur le trône.

En 1694, les parlementaires votent le Triennal Act, qui impose un renouvellement du Parlement tous les trois ans et sa réunion au moins une fois par an. L'Act of Settlement de 1701 établit la séparation des pouvoirs et confirme constitutionnellement les grands textes passés : la Magna Carta, la Grande Remontrance, l'Habeas Corpus et le Bill of Rights. Tout catholique est exclu de la succession, ce qui va provoquer l'arrivée sur le trône en 1714 d'un prince allemand : Georges de Hanovre (dont descend la dynastie actuelle). Enfin, l'unification des Parlements anglais et écossais en 1707 donne naissance au Royaume de Grande-Bretagne.

L’État britannique garantit aux sujet du Roi des libertés fondamentales : l'égalité des droits et la propriété privée. La liberté de penser et d'écrire permet l'émergence des premiers journaux de Londres : le Tatler, le Spectator... L'égalité devant la justice criminelle et civile et devant l'impôt est également respectée. Toutefois, la femme mariée est toujours considérée comme une mineure dépendante de son époux. L’Église anglicane tolère d'autres confessions, à condition qu'elles soient discrètes, et demeure méfiante vis-à-vis des catholiques (Écossais et Irlandais).

Peu de contemporains s'étonnent du suffrage censitaire mis en place par le Parlement car il caractérise le libéralisme économique anglais : il est nécessaire de pouvoir protéger la propriété privée pour voter, il faut être un propriétaire foncier. Le Parlement est gangrené par la corruption : cinq sièges sur six sont achetés par des largesses aux électeurs ou au lords influents. La monarchie parlementaire britannique est une oligarchie élective dans laquelle un petit groupe de lords, de juristes et de propriétaires votent les lois, avec le Roi comme arbitre.

II - L'Empire colonial britannique

En 1606, Jacques Ier fonde la Compagnie de Virginie pour coloniser la côte de l'Amérique du Nord. Il divise la colonie en deux entreprises : la Compagnie de Plymouth et la Compagnie de Londres. Ces compagnies espèrent trouver là-bas des mines d'or et d'argent semblables à celle du Mexique. Les territoires du Sud sont accordés à la Compagnie de Londres, tandis que ceux du Nord reviennent à la Compagnie de Plymouth, qui deviendra la Nouvelle-Angleterre.

En 1620, les Pilgrims Fathers, des puritains adeptes d'une séparation avec l'Eglise d'Angleterre, embarquent pour l'Amérique à bord du Mayflower et fondent là-bas la colonie de Plymouth. Les pèlerins nouent des relations avec les indigènes qui leur permettent de survivre en leur apprenant à cuisinier le maïs, le potiron et le dindon. Le premier Thanksgiving a lieu en 1621. L'émigration puritaine se

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