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La gouvernance économique mondiale depuis 1944

Cours : La gouvernance économique mondiale depuis 1944. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  9 Novembre 2016  •  Cours  •  2 201 Mots (9 Pages)  •  1 292 Vues

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Avant même la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et leurs alliés occidentaux réfléchissent à un nouvel ordre économique mondial, propre à garantir la paix en évitant les crises économiques. On est alors en effet convaincu que la crise postérieure à 1929 a conduit à la guerre en favorisant l'émergence des régimes totalitaires. Depuis cette époque, la question d'une gouvernance économique mondiale s'est posée.
Comment assurer cette gouvernance en garantissant les principes du libéralisme ? Quelle gouvernance économique est-elle alors mise en place et comment celle-ci évolue-t-elle jusqu’à nos jours ?

Plusieurs étapes s’en dégagent : celle de la reconstruction et des Trente Glorieuses (1944-1971), celle de la crise jusqu’à la fin de la guerre froide (1971-1991), puis celle de la mondialisation (1991 à nos jours).

I. 1944-1971, une gouvernance partagée dans le cadre de la guerre froide

A) Les ambitions de la gouvernance économique

En 1944, alors que les Alliés sont en passe de remporter la Seconde Guerre mondiale, l'heure est au bilan :

  • La crise économique des années 1930 est en partie responsable de la montée du nazisme et du déclenchement du conflit.
  • Les économies sont totalement bouleversées par la guerre.
  • Les marchés internationaux sont complètement désorganisés.
  • Dès la fin de la guerre, les États-Unis s'inquiètent de la progression du communisme et de l'audience que rencontrent ces partis au sein des populations.

L'objectif d'une gouvernance mondiale est donc d'éviter les désordres économiques afin de créer les conditions permettant une paix durable :

  • Un moyen essentiel de cette gouvernance est de mettre en place une coopération économique permettant la stabilité des monnaies et constituant ainsi les bases d'une croissance économique solide.
  • Une rupture est engagée avec la période d'avant-guerre caractérisée par la non-intervention de l'État dans l'économie, le libéralisme. En s'inspirant des principes keynésiens, l'État doit désormais jouer un rôle dans l'économie, il est interventionniste.
  • Enfin, l'ouverture des frontières doit être encouragée afin de rendre les économies solidaires entre elles et de développer les échanges internationaux.

B) Affirmation de la suprématie des Etats-Unis

Les États-Unis, "arsenal des démocraties", ont renforcé leur puissance économique pendant la guerre. Leur capacité productive a augmenté : au sortir de la guerre, ils possèdent les deux tiers des réserves mondiales d'or. Pour assurer des débouchés à leur industrie et éviter une progression du communisme, ils mettent en place le plan Marshall afin de venir en aide aux économies dévastées par la guerre.

Leur poids prépondérant dans l'économie mondiale leur permet de dominer les institutions créées pour assurer la gouvernance mondiale :

  • Lors des accords de Bretton Woods en 1944, le Système monétaire international (SMI) confirme le rôle central du dollar qui devient la seule monnaie convertible en or. [pic 1]
  • Le Fonds monétaire international (FMI), qui siège à Washington, a pour mission de contrôler le bon fonctionnement du SMI et d'aider les pays en difficulté afin d'éviter une crise identique à celle de 1929.
  • La Banque internationale de reconstruction et de développement (BIRD), qui est aussi située dans la capitale américaine, aide à la reconstruction du Japon et de l'Europe. Elle finance à partir des années 1960 des projets dans les pays décolonisés.[pic 2]
  • Les accords du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), signés en 1947, organisent des conférences internationales (des "rounds") visant à développer le libre-échange. Ils constituent un moyen pour les États-Unis d'élargir leurs marchés.

C) Succès, limites et critiques du système de Bretton Woods

Le système de Bretton Woods permet d'accompagner la croissance économique :

  •  États-Unis maintiennent leur poids dans l'économie mondiale et les FTN américaines se développent.
  • Les pays occidentaux enregistrent une forte croissance et le niveau de vie de leurs populations augmente.

       

Cependant, plusieurs pays sont à l'écart du système de Bretton Woods :

  • Le bloc de l'Est refuse le libéralisme et applique une politique communiste avec des économies dirigées.
  • Le COMECOM (ou CAEM) est un marché commun entre les États communistes.

La création de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en 1960 montre une volonté de la part des pays producteurs de pétrole d'avoir une influence dans la détermination des tarifs des hydrocarbures.

 [Transition] De 1944 à 1971, deux systèmes rivalisent et se partagent le monde en deux blocs économiques. Mais l’évolution du contexte mondial les rend moins légitimes.

II. 1971-1991, la remise en cause du nouvel ordre économique mondial :

A) Une économie plus instable :

Fin de Bretton Woods :

Dès la fin des années 1960, les États-Unis connaissent des difficultés économiques et leur balance des paiements est de plus en plus déficitaire

Afin d'éviter une diminution trop forte du stock d'or, Richard Nixon annonce en 1971 la fin de la convertibilité du dollar en or, c'est-à-dire la fin de la gouvernance mondiale décidée à Bretton Woods. La valeur des monnaies est désormais déterminée par le marché et évolue en fonction de l'offre et de la demande. Les accords de Kingston en 1976 entérinent la mise en place de taux de change flottants.

Les États-Unis profitent de ce système. Suite à la suppression de la convertibilité du dollar en or, ils dévaluent leur monnaie et lui font perdre de sa valeur. Le dollar étant moins cher, ils peuvent s'endetter à moindre coût.

Les conséquences des chocs pétroliers :

• À partir de 1973, le choc pétrolier est un des éléments déclencheurs d'une période de crise. Les tensions au Proche-Orient ont pour conséquence le choc pétrolier de 1973 :

En 1973, suite à la guerre du Kippour, les pays de l'OPEP décident d'augmenter le prix du pétrole pour les pays qui soutiennent Israël, ce qui provoque le premier choc pétrolier.

 Les « vingt piteuses » succèdent aux « Trente Glorieuses ». La plupart des États connaissent un déficit important : une forte inflation et l'apparition d'un chômage massif. Ces crises auront des conséquences sur les pays en développement : fort endettement des pays du SUD.

Nouveaux acteurs, nouveau contexte : débuts de la libéralisation de l’économie

Pour répondre à la crise économique, certains États, dont les précurseurs sont les États-Unis sous la présidence de Ronald Reagan et la Grande-Bretagne dirigée par Margaret Thatcher, décident d'appliquer les idées néolibérales de l'école de Chicago :

  • Les dépenses publiques sont réduites. Les prestations sociales diminuent drastiquement.
  • Les entreprises publiques sont privatisées.
  • Les impôts diminuent pour les catégories les plus aisées.
  • Les marchés financiers sont dérégulés et ont pour conséquence une financiarisation de l'économie. En effet, les flux financiers augmentent et sont de moins en moins connectés avec l'économie réelle.

Cette libéralisation des économies touche aussi les pays en développement, notamment ceux qui font appel aux institutions financières pour régler le problème de la dette :

  • Les pays en développement endettés cherchent à obtenir des rééchelonnements de la dette et des aides pour leur développement.
  • Le FMI et la Banque mondiale conditionnent ces aides à la mise en place de Plans d'ajustements structurels (PAS) qui imposent des mesures drastiques de libéralisation de l'économie et de baisse des dépenses publiques.

Cette libéralisation de l'économie provoque un recul de l'intervention des États dans l'économie :

  • Les acteurs privés jouent un rôle de plus en plus important (FTN, agences de notations, etc.)
  • Les banques centrales s'émancipent de la tutelle des États.
  • La mondialisation en plein essor, qui se caractérise par une augmentation des flux matériels et immatériels, contribue à limiter le contrôle des États sur l'économie.

[Transition] Le modèle occidental s’est adapté, le soviétique n’a pas su le faire. De 1971 à 1991, la gouvernance économique se recompose pour faire face aux nouveaux enjeux de la mondialisation. Quelle gouvernance depuis 1991 ?

III. 1991 à nos jours, une économie mondialisée:

A) Le rôle des organisations internationales libérales
L’Organisation Mondiale du Commerce :
La fin de l'URSS en 1991 marque la victoire du capitalisme à l'échelle mondiale. Les États-Unis sont les grands vainqueurs de la guerre froide et l'idéologie libérale

L'OMC est créée en 1995 pour remplacer le GATT. Son objectif, inscrit dans la doctrine libérale, est de favoriser l'ouverture commerciale des États et de régler les conflits commerciaux entre ses États membres :

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