Lecture Méthodique Et Commentaire Composé

ohérent et pertinent . Les textes proposés doivent être accompagnés de toutes les informations indispensables.

- Titre de l’œuvre

- Date de publication

- Indications sur le contexte dans lequel le passage prend son sens

- Eventuellement, quelques renseignements utiles sur l’auteur.

Le commentaire est un bilan de lecture organisé de façon à donner force au jugement personnel qu’il prépare et qu’il justifie.

« Les textes proposés doivent être accessibles à la grande majorité des candidats et ne pas avoir l’air d’une énigme réservée aux seuls initiés. Le texte doit pouvoir être compris sans que soit nécessaire la connaissance de l’œuvre dont il tiré »

A partir des balises ainsi posées par les instructions officielles, nous tenons à insister sur deux points fondamentaux.

D’abord, le commentaire composé repose sur une libre réflexion du candidat permettant d’exprimer un sentiment sincère. Il ne peut exister une seule et unique façon d’interpréter, de comprendre un texte. Ce serait pour nous une lapalissade que de vouloir insister sur le caractère polysémique de tout texte littéraire. Le correcteur ne doit pas prendre une position univoque par rapport au texte. C’est à lui de faire preuve de souplesse intellectuelle pour suivre le candidat dans sa démonstration. Il est demandé à ce dernier de justifier à partir du texte son angle de vue avec le maximum de sincérité et de pertinence en utilisant les outils adéquats pour convaincre. On retiendra au passage que très souvent, dans un texte à commenter, l’auteur cherche à peindre, à convaincre, à émouvoir ou à suggérer.

Ensuite il nous semble nécessaire de souligner l’importance du paratexte ; ce dernier doit être relativement complet. Même si l’œuvre est au programme, il est souhaitable que le texte ait un chapeau pouvant orienter un peu le candidat. Nous avons rencontré lors de l’examen du baccalauréat des textes totalement « nus » mettant le candidat dans le plus grand désarroi.

Nous citerons comme exemple «Les Vaines Danseuses » de Paul Valéry proposé en 2002 et, dans une moindre mesure, « La lézarde », un texte de Edouard Glissant proposé au second groupe certes mais reposant sur une double métaphore. Un candidat qui s’appuierait uniquement sur la prédominance des champs lexicaux ne verrait pas dans ce texte l’élément aquatique, mais plutôt une jeune fille espiègle, capricieuse et quelque peu dévergondée. Face à ce genre de texte, ce n’est pas un commentaire composé que l’on doit exiger de l’élève; on l’invite plutôt à une partie de devinette. .

B) Les étapes du commentaire composé en rapport avec la lecture méthodique.

1°) Les prérequis exigibles

Le candidat doit certainement être bien initié à la lecture méthodique appelée aussi lecture analytique. Nous pouvons affirmer qu’une lecture méthodique bien faite correspond à la moitié de la tâche qui attend un candidat voulant traiter un commentaire composé. En d’autres termes, si le professeur parvient à initier correctement sa classe à la lecture méthodique, il peut être sûr d’avoir installé les apprentissages nécessaires à la bonne réussite d’un commentaire composé. En effet, si nous consultons notre premier document réservé à la lecture méthodique, nous nous rendons compte que jusqu’à la colonne 5 « identification des axes de lecture ou axes des convergences », nous appliquons rigoureusement la même démarche, qu’il s’agisse de la lecture méthodique ou du commentaire composé. L’essentiel de la lecture méthodique prend fin au niveau de la dernière colonne de notre tableau (colonne des axes de lecture) alors que c’est à partir de cette même colonne que nous bâtissons le plan du commentaire composé.

2°) Les différentes lectures du texte

Pour l’essentiel, nous retiendrons deux types de lecture :

a) La lecture -imprégnation ou lecture « topographique. »

C’est le premier contact physique du candidat avec son texte. Le candidat va à la « découverte du terrain », il s’imprègne du texte et en tâte « le relief ». Pendant cette lecture, l’esprit critique est mis en veilleuse ; seule la sensibilité du candidat est convoquée par le texte. C’est le moment aussi où le candidat scrute le paratexte.

Le paratexte du passage à commenter doit être relativement complet.

- titre de l’œuvre

- date de publication

- nom de l’auteur

- indications sur le contexte précis dans lequel le passage prend son sens (chapeau du texte)

- si l’œuvre n’est pas au programme, il est conseillé de donner quelques indications sur les idées de

l’auteur ou le courant littéraire auquel il appartient éventuellement. Cette première lecture permet au candidat de découvrir tout au plus la nature du texte, le genre, la ou les tonalités, les finalités (l’auteur veut-il peindre, convaincre, émouvoir, suggérer ?)

b) La lecture « recherche-repérage-interprétation » ou lecture analytique

Le candidat peut cette fois-ci éliminer la colonne « boîte à outils » de notre tableau et s’intéresser uniquement aux quatre autres. Il peut donc tracer dans son brouillon un tableau à 4 colonnes. Il lui faut en effet être pratique pour gérer le temps avec rigueur. Nous supposons maintenant qu’il a suffisamment assimilé la pratique de la lecture méthodique.

- Dans la première colonne, le candidat identifie les différents outils d’analyse (champs lexicaux, tonalités, figures de rhétorique etc…)

- Dans la deuxième colonne, il procède au repérage des indices textuels les plus pertinents et les plus évidents. Les indices textuels, ce sont les différents éléments du texte qui composent chaque outil identifié. C’est pourquoi il est conseillé au candidat de numéroter les lignes de son texte afin qu’il puisse référencer facilement les différents indices qu’il aura repérés.

- Dans la troisième colonne le candidat procède à des interprétations fiables à partir des outils et indices identifiés. L’interprétation doit apporter un éclairage sur un aspect du texte. Si le texte semble quelque peu hermétique, le candidat peut privilégier dans ses investigations les champs lexicaux et les réseaux sémantiques ; il finit toujours par trouver une entrée.

- Dans la quatrième colonne le candidat classe les différentes interprétations en fonction de leurs ressemblances, de leurs convergences, c’est-à-dire de leur proximité sémantique ou de leur isotopie. On découvre ainsi progressivement les différents axes de lecture que nous appelions traditionnellement « centres d’intérêt ». Deux ou trois interprétations peuvent éclairer la même idée et constituer ainsi un axe de lecture.Très souvent, les textes qui sont soumis aux candidats contiennent rarement plus de trois axes de lecture.

- NB : il nous semble important de souligner que dans le cadre d’un commentaire composé, seules les trois colonnes suivantes sont vraiment indispensables. Il s’agit des colonnes « repérages des indices », « interprétations », « axes de lecture ».

- Le jour de l’examen le candidat peut s’intéresser uniquement à ces trois colonnes pour gagner du temps.

-

3) Plan du commentaire composé

Nous considérons que le libellé du commentaire composé contient toujours en filigrane une hypothèse de lecture qui peut servir de point d’appui au candidat pour élaborer un plan. Cependant, ce dernier n’est pas obligé de l’adopter ; il peut s’en forger un autre. L’essentiel est qu’il soit pertinent et fidèle aux préoccupations du texte. Ainsi, si le tableau est correctement rempli et assez bien interprété, le candidat peut parvenir à élaborer un plan rigoureux et cohérent.

En consultant notre tableau, nous voyons que la dernière colonne contient un certain nombre d’axes de lecture dont chacun constitue un centre d’intérêt. Nous pouvons affirmer ainsi qu’après une lecture analytique, la dernière colonne nous propose déjà une ébauche de plan structuré en 2, 3, ou 4 centres d’intérêt (appelés aussi axes de lecture.)

En observant attentivement la colonne « interprétations », le candidat peut facilement structurer chaque axe de lecture en un certain nombre de sous idées. En effet, les résultats des différentes interprétations permettent de « nourrir » les différents axes de lecture, de les structurer.

Chaque axe de lecture est structuré par un certain nombre de sous-idées déjà répertoriées dans la colonne « interprétation ». Chaque sous-idée sera développée sous forme de paragraphe tenant lieu d’argument et éclairant un aspect de l’axe de lecture ainsi identifié.

En définitive, si les