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Les Etats-Unis et le monde depuis les 14 points du président Wilson

Étude de cas : Les Etats-Unis et le monde depuis les 14 points du président Wilson. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  25 Mars 2018  •  Étude de cas  •  2 453 Mots (10 Pages)  •  886 Vues

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Sujet : LES ETATS-UNIS (EU) et le MONDE depuis « les 14 points » du Pdt Wilson

Réfléchir sur les Etats-Unis (EU) et le monde, c'est considérer les relations de ce pays avec le monde, autrement dit la puissance des EU, leur capacité à influencer les autres Etats. Les « 14 points « de Wilson sont le discours prononcé en janvier 1918 par le Président des EU au Congrès pour mobiliser la nation, entrée dans la Première Guerre mondiale depuis quelques mois. C'est un tournant dans l'histoire des EU, car cette intervention marque le passage d'une puissance seulement économique et régionale (début XXe) à une puissance mondiale et globale (dans tous les domaines, du militaire au culturel). « Depuis » 1918, les EU sont restés une puissance globale et mondiale, dans un monde qui a beaucoup changé, notamment du fait des guerres mondiales puis de la guerre froide et des nouvelles conflictualités. Comment a évolué la puissance globale des EU de 1918 à nos jours dans un monde qu’ils ont influencé ? Nous étudierons la tentation d'une puissance sans engagement de 1917/18 à 1941, puis l'affirmation d'une superpuissance de 1941 à 1991, enfin l'hyper puissance américaine de plus en plus contestée depuis.

De 1917/18 à 1941, les EU se caractérisent par une puissance réelle mais qu'ils voudraient sans engagement. En effet, l'intervention des EU dans la Première Guerre mondiale est un tournant dans l'histoire du pays comme du monde. Depuis la fin du XIXe siècle, ils sont déjà la première puissance économique, grâce à la Deuxième Révolution industrielle, fondée sur l'électricité, le pétrole, et le taylorisme. Mais ils restent derrière le Royaume-Uni et la « vieille Europe », comme puissance financière et géopolitique. Cela tient à la tradition isolationniste des EU, selon la doctrine Monroe, la ligne « America first » fixée en 1823 : les EU refusent toute ingérence européenne sur le continent américain considérée comme leur « chasse gardée» ; et réciproquement, ils excluent toute intervention américaine en Europe. Selon ces principes, les EU refusent d’intervenir dans les affaires internationales.

Leur entrée dans la Première Guerre mondiale est donc tardive, et avant tout pour défendre leurs intérêts économiques face à la guerre sous-marine allemande, notamment après l'affaire du Lusitania. Mais leur puissance économique est déterminante pour la victoire des Alliés dans cette guerre totale d'usure, parce qu'ils fournissent 2 millions d'hommes, des chars et du matériel. Surtout, ils deviennent une puissance globale. Créanciers de l'Europe qui leur a acheté ses armes à crédit et entre dans l'inflation, les Etats-Unis deviennent la première puissance financière mondiale devant le Royaume-Uni. Surtout, avec ce discours des 14 points de Wilson repris lors des négociations à Paris en 1919-1920, les EU sont désormais un arbitre géopolitique. La paix est établie selon les propositions américaines : liberté de circulation des mers et du commerce, nouvelles frontières selon le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et création d'une Société des Nations, la SDN, pour assurer la « sécurité collective ».

Mais dans l'Entre-deux-guerres, les EU reviennent à un isolationnisme relatif. Par les votes du Congrès, reflet de l'opinion dominante, ils se replient sur « l'America first ». Ainsi, en 1920, avec la non-ratification du Traité de Versailles, les EU refusent d'entrer dans la SDN ; dans les années 1920, plusieurs lois limitent l'immigration, et dans les années 1930, face à la montée des tensions en Europe, la neutralité des EU est réaffirmée autour du principe du « Cash and Carry » : toute nation en guerre doit payer comptant et transporter elle-même les marchandises achetées aux EU. Cependant, au nom des intérêts américains qui ont besoin de la paix, les EU ne s'en trouvent pas moins impliqués dans la diplomatie internationale. Ainsi règlent-ils la question des Réparations allemandes et la réintégration de ce pays vaincu dans le concert des nations avec les plans Dawes, Young et le pacte Briand-Kellog ; ils deviennent créanciers de l'Allemagne et de l'Autriche ; Ford et d'autres entreprises délocalisent en Europe et le commerce américain structure les échanges mondiaux... jusqu'à la crise de 1929. Mais là encore, parce que les EU sont impliqués dans le monde, le krach de New-York a des conséquences mondiales. Cette influence planétaire s’accompagne d’une présence culturelle croissante par l'essor du cinéma de Hollywood, la diffusion du jazz et le prestige de la littérature américaine (3 prix Nobel dans les années 1930).

Ainsi, la position des EU est-elle ambigüe dans l'Entre-deux-guerres, comme le montre le discours de la Quarantaine du Président Roosevelt en 1937. Les EU utilisent le caractère global et mondial de leur puissance depuis 1918, pour s'isoler le plus possible. Mais cette ambigüité est difficile à tenir une fois la guerre déclarée.

De fait, à partir de 1941, les EU s'affirment dans le monde comme une superpuissance : une puissance globale et mondiale qui domine une partie du monde. C'est d'abord le cas dans la Seconde Guerre mondiale, où ils jouent un rôle déterminant. En effet, dès le début 1941, avec la loi Prêt-bail et la Charte de l'Atlantique, les EU deviennent « l'arsenal des démocraties ». Après leur entrée en guerre officielle au lendemain du bombardement japonais de Pearl Harbour le 7 décembre 1941, la mobilisation est totale, sur les fronts pacifique, atlantique puis européen : mobilisation des esprits autour du Victory Program, de l'économie qui produit massivement les Liberty Ship et autres, des hommes dont notamment 3 millions débarquent en Europe, diplomatique enfin, par l'organisation de nombreuses conférences internationales pour construire la paix. Ainsi, le « nouvel ordre mondial » se construit autour des principes libéraux américains. En 1944, la Conférence de Bretton Woods fixe la convertibilité des monnaies en or et en $ (parce que 2/3 du stock d'or mondial est aux EU) ; et, dans cette ligne, le GATT est crée en 1947 pour la diffusion mondiale du libre-échange. En février 1945, la conférence de Yalta prévoit des élections démocratiques dans les Etats libérés, et conduit en juin 1945 à San Francisco, à la création de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Cette implication mondiales des EU va nourri l’accusation croissante d’impérialisme que l’URSS et les EU se lancent au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, conduisant à la Guerre Froide.

Dans cette période entre 1947 et 1991 de fortes tensions sans affrontement militaire direct entre les EU et l’URSS, l’interventionnisme des Etats-Unis se fait dans tous les domaines, combinant hard et solft power. Sur le plan militaire, ils ont des bases à l’échelle planétaire, notamment dans leur zone occupée en Allemagne ou au Japon, et des flottes dans toutes les mers ; plus largement, ils mènent avec l’URSS une course à l’armement selon une stratégie de la dissuasion nucléaire ; ils participent à plusieurs « guerres périphériques », comme la guerre du Vietnam de 1964 à 1973. Il y a aussi un interventionnisme diplomatique, avec un réseau d’alliances planétaires, dont l’OTAN, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord en 1949 avec l’Europe de l’Ouest et le Canada, ou le Pacte de Bagdad au Moyen-Orient ; ils déploient aussi une diplomatie plus opaque avec les interventions de la CIA, l’agence fédérale d’espionnage créée en 1947, qui fomente plusieurs coups d’Etat, échouant dans la baie des Cochons à Cuba en 1961, mais réussissant notamment en Iran en 1953 et au Chili en 1973, et s’impliquant en soutien des talibans en Afghanistan de 1979 à 1989. L’interventionnisme des EU est aussi largement économique et financier. Ainsi, le Plan Marshall, ces 13 millions de $ prêtés à l'Europe, à partir de 1947, répond à un triple objectif : aider à la reconstruction, limiter la montée du communisme, mais aussi financer les exportations des EU en Europe ; il faut évoquer aussi l’implantation mondiale des Firmes Transnationales (FTN) américaines, si puissantes qu’elles ont souvent un pouvoir politique, comme United Fruit, le géant de la banane, qui contrôle l'agriculture d'Amérique centrale, mais aussi plusieurs « républiques bananières. Dans la période des Trente Glorieuses en particulier, le monde libéral connaît une croissance tirée par la consommation sur le modèle américain. Enfin, l’interventionnisme des EU est culturel. Par les produits des FTN, - des jeans levis au Coca Cola - et par les films, la diffusion est planétaire non seulement de l’american way of life, mais aussi d’un anticommunisme plus ou moins virulent. La prééminence des EU dans la haute technologie, symbolisée par les premiers pas sur la Lune en 1969, et emblématique de ce leadership mondial.

Cette superpuissance américaine s’affirme face à l’URSS : elle est plus ou moins triomphante dans le monde entre 1947 et 1991, selon trois phases. Entre 1947 et 62, les

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