Note De Lecture : Un Enseignant Professionnel : Pléonasme Ou Utopie ? Entretien Avec Philippe Perrenoud, Journal Des Instituteurs Et Des Professeurs d'École, n°10, Juin 2000.
Dissertations Gratuits : Note De Lecture : Un Enseignant Professionnel : Pléonasme Ou Utopie ? Entretien Avec Philippe Perrenoud, Journal Des Instituteurs Et Des Professeurs d'École, n°10, Juin 2000.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires’est aussi respecter les devoirs de la profession, avoir les qualités requises (d’un point de vue moral et intellectuel), respecter une certaine éthique. Donc servir de modèle, être une référence pour ses collègues et les débutants. En France, une profession a quasiment la même définition qu’un métier. Par contre, Perrenoud précise que dans les pays anglo-saxons, il y a une différence, enseigner est un métier mais seulement une « semi profession ». Se professionnaliser serait donc dans ces pays, entrer dans une profession à part entière donc faire évoluer quelques caractéristiques du métier d’enseignant comme mettre en place une organisation différente du travail, et adopter une position que Perrenoud nomme « une posture réflexive et critique ».
En France, un enseignant est dit professionnel quand il exerce son métier de façon efficace, c'est-à-dire quand il est utile aux élèves et particulièrement à ceux en difficultés, à ceux qui ont besoin d’aide. Etre efficace avec les élèves qui apprennent quoi qu’il arrive ce n’est pas être professionnel. Il faut amener tous les élèves à la réussite.
Perrenoud liste ensuite dix compétences que les enseignants doivent acquérir pour devenir des professionnels. Cette liste est très proche du référentiel des dix compétences du professeur des écoles du B.O. n° 29 du 22 juillet 2010. Il faut mettre en place des situations d’apprentissage motivantes et qui mettent en action les élèves (projets), s’adapter à tous les niveaux en différenciant son enseignement, de respecter une certaine éthique, échanger avec ses collègues et d’évoluer au cours de sa carrière, innover, participer à la formation des débutants, et finalement mettre en place et s’impliquer dans un projet d’école.
Anne Popet s’intéresse ensuite aux savoirs qu’il faut maitriser pour enseigner. Perrenoud répond qu’il y en a deux types : les savoirs disciplinaires (histoire, sciences, français, c'est-à-dire toutes les matières enseignées à l’école), et les savoirs transversaux qui comprennent la connaissance des méthodes d’enseignement, du développement de l’enfant, du domaine de la sociologie, de l’histoire de l’éducation…
Les savoirs professionnels ou savoirs d’expérience sont construits sur le terrain, dans l’action, contrairement aux savoirs théoriques. Ceux-ci sont difficiles à mobiliser dans l’action, il faut les lier aux savoirs de l’expérience pour qu’ils soient utiles, car ils sont par définition plus abstraits.
Philippe Perrenoud souligne l’importance de la formation continue dans la professionnalisation des enseignants. Etre professionnel se construit tout au long de la vie et non pas qu’au début, lors de l’entrée dans le métier, pendant la formation initiale. De plus, cette formation initiale ne doit pas être axée uniquement sur les savoirs théoriques. L’auteur souhaite que les enseignants débutants apprennent à réfléchir sur leurs pratiques, c'est-à-dire qu’ils adoptent une position réflexive et une implication critique. Il rappelle qu’il est inutile d’accumuler des savoirs disciplinaires, il faut plutôt apprendre à les mobiliser sur le terrain, et à mettre en place une démarche d’analyse, de réflexion…
Selon lui, les instituts de formation des enseignants vont dans ce sens mais plutôt lentement. Deux raisons à cela : le gouvernement n’ose pas donner trop d’autonomie aux professeurs des écoles, et les enseignants eux-mêmes rechignent à assumer une trop grande liberté.
En tant que future professionnelle de l’éducation, je retire plusieurs éléments de cet entretien.
Tout d’abord, l’auteur confirme ce que je ressentais déjà, l’accumulation de savoirs théoriques ne suffit pas pour être un bon enseignant. De plus, un enseignant professionnel s’intéresse particulièrement aux élèves en difficultés, il se donne les moyens de les amener eux aussi à la réussite scolaire. L’enseignant professionnel relève
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