Pourquoi y a-t-Il Des Gens Qui Se Suicident ?

chose qui a du sens. Se suicider revient à supprimer tout jugement de valeur. L’homme qui se suicide n’a peut-être pas assez approfondi l’expérience de la vie, ou du moins l’expérience qu’il en a ne lui a pas apporté ce qu’il attendait ou ne lui apporte plus. L’homme qui se suicide n’a pas pu gagner son combat de la survie. Les évènements l’ont dépassé, parfois c’est la vieillesse ou la maladie. Il se peut donc que l’homme qui n’a plus rien à faire que d’espérer, choisisse le suicide plutôt que cette résignation passive qui ne nous fait réagir en rien. Car l’espoir est juste une attente. Il arrive que l’homme déçu et impuissant atteigne un degré de déception tel, qu’il n’ait plus rien à attendre. Le suicide sera pour lui un moyen de révolte, une négation destructive. L’homme qui veut vivre est l’homme créateur. L’homme qui se suicide, refuse de s’intégrer par sa création au retour éternel.

L’homme qui se suicide croit que son destin est contre lui. Il ne se rend pas compte que la notion de bien ou de mal est en fonction de chacun et que son destin c’est lui qui le crée.

Un homme qui subit malheurs sur malheurs peut les supporter et s’installer dans son destin et puis un soir, rien. Il ne comprend pas sa vie, tout est peut-être trop simple. Il rencontre une amie qu’il a beaucoup aimée ; celle-ci lui parle distraitement. L’homme rentre chez lui et se tue. Tout a basculé, pourquoi ? S’il faut vraiment une raison, disons qu’il s’est tué parce qu’une amie lui avait parlé distraitement. Le manque d’amour conduit très certainement au suicide.

L’homme révolté contre le malheur, est révolté contre la nature et contre lui-même. Ce peut être une raison de suicide. Le suicide est une révolte cohérente. Seul le cri fait vivre, d’où la contradiction. Si le suicide est une violence, la violence est un mode adéquat d’expression ; mais le suicide est-il une violence ?