Rire : Pour Quoi Faire
Recherche de Documents : Rire : Pour Quoi Faire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresde ce qui nous ferait presque pleurer !On ne rit pas de n'importe quoi. Le rire varie en fonction de l'âge, du sexe, de ses origines, de la société. Les tabous, les interdits varient d'une civilisation à l'autre, d'une période historique à une autre. Qui se souvient que Louis XIII et les dévots avaient interdit, dès 1642, l'usage du tabac ? Le pape de l'Eglise de Rome avait condamné le tabac parce que la fumée sortant du nez apparentait le fumeur à la figure du diable, de Lucifer ! Pas étonnant que le Dom Juan de Molière [Dom Juan ou le Festin de pierre - 1664] s'empresse d'en rire ! Le film franco-germano tchèque du cinéaste Christophe Barratier (avec Gérard Jugnot, Clovis Cornillac, Bernard-Pierre Donnadieu, Maxence Perrin - dans le rôle du garçon Jojo Pigoil - et l'extraordinaire Kad Merad) intitulé « Faubourg 36 » le montre très bien. Lors d'un meeting du S.O.C. (Solidarité Ordre Combat), un certain Jacky Jacquet dit « le prince des imitateurs » (joué par l'acteur Kad Merad), tourne en dérision "les youpins", ce qui ne fait pas rire son ami Milou Leibovich, militant de la C.G.T.Sérieusement, oui, on peut rire de tout. Mais à la condition que le rieur montre de l'élégance, de la bienveillance, de la courtoisie, une ouverture du cœur et de l'esprit. C'est bien pourquoi l'art cultive le rire.
En définitive, la seule limite du rire, c'est le mauvais goût !
Site conseillé : http://www.imdb.de
Travail personnel du professeur, B.Mirgain
La mondialisation du rire, par Macha Séry
C'est désormais un rituel. Chaque matin ou presque se produit dans les entreprises un petit attroupement autour d'un ordinateur. Un salarié vient de ferrer sur le Web un petit ou gros poisson - tout dépend du courant et du ressac de l'actualité - et fait admirer à ses collègues sa prise du jour : un chat tout étonné d'entendre des sons en marchant sur le clavier, le déhanchement frénétique d'un danseur amateur, un photomontage où la tête de Nicolas Sarkozy remplace toutes celles de ses ministres sur la photo de famille gouvernementale devant le perron de l'Elysée...
Variante à ce phénomène social : un employé s'esclaffe tout seul devant son écran, tout portant à croire qu'il en a vu une "bien bonne" reçue dans sa boîte mail par un ami soucieux d'égayer sa journée au travail. Le fait est là : aux traditionnelles blagues colportées devant les distributeurs de café ont succédé par messagerie électronique le partage de fichiers vidéo mis en ligne sur YouTube, DailyMotion ou MySpace.
Comme un éclusier enregistrant méthodiquement les mouvements de batellerie, l'internaute compulsif capte quotidiennement le flot de pastiches et parodies en tout genre consultables sur les pages d'accueil de ces sites communautaires. Ceux-ci disposent d'un hit-parade : sur YouTube, la vidéo d'un bébé pris d'un fou rire inextinguible a été visionnée 24 millions de fois, "Evolution of dance" par l'imitateur Judson Laipply 60 millions de fois ! Ces clips, ces bévues, ces extraits d'émissions télévisées où un play-back a échoué, une langue a fourché, ont été postés par un concitoyen ou un habitant des antipodes. Ils datent d'une semaine, quelquefois de la veille. Tous forment une actualité périssable.
Ce bêtisier renouvelé grâce aux innombrables envois d'anonymes et augmenté des trouvailles de téléphages rompus aux nouvelles technologies n'est que la forme la plus contemporaine de circulation propre à l'humour comme à la chanson. Des arts populaires dont les créations - le pire comme le meilleur - courent les rues sont reprises en refrain et en boucle. Avec, dans le lot, quelques (rares) artistes auxquels le Net a offert une diffusion et une notoriété immédiates. En témoignent la célébrité du rappeur français Kamini, celle des tubes interprétés par le duo de la Chanson du dimanche, ou encore "Têtes à claques", créées dans le sous-sol d'un pavillon de Montréal par le Québécois Michel Beaudet, des petites figurines animées en pâte à modeler et rendues très expressives grâce au numérique. Ses premières saynètes ont été expédiées par courriel le 16 août 2006 à quelques amis qui les ont propagées. En décembre, le site de Michel Beaudet, visité par trois millions d'internautes par mois, est devenu le premier site francophone au Canada. En janvier, Canal+ diffusera ces créations graphiques, rigolotes dans le fond, inventives dans la forme.
Rien de neuf apparemment : le rire est universel, du moins la satire politique, les cocasseries et absurdités de l'existence, le burlesque, l'esprit de résistance incarné dans la causticité, l'ironie. Bref, l'humaine condition. Voltaire, Molière ont traversé les siècles et les frontières. Les films de Charlie Chaplin et Jacques Tati ont été unanimement applaudis et compris partout. Seuls les dictatures et les intégristes de tout poil sont, de tout temps, demeurés réfractaires à la dérision, jusqu'à la censure. Pis, à l'emprisonnement et aux menaces de mort adressées à ceux qui dénonçaient, par des moqueries ou des caricatures, la tartufferie et l'injustice des pouvoirs.
Universel certes, mais il s'agit d'autre chose. Comme d'autres champs culturels ou secteurs de l'économie, le rire s'est mondialisé. Mondialisation accélérée dans les salles de cinéma, sur les chaînes de télévision, par Internet. "Nous sommes tous des Américains", a coutume de dire, comme un gimmick, depuis deux ans, Jamel Debbouze, maître de cérémonie du "Jamel Comedy Club" où il produit et parraine une génération de comiques urbains, tous adeptes du stand-up. Signifiant "debout" en anglais, le stand-up est apparu aux Etats-Unis dans les années 1960, afin de divertir des clients de cabarets. Ce genre a eu ses ténors : Lenny Bruce, Jerry Seinfeld, Robin Williams, Richard Pryor, David La Chapelle, Eddie Murphy, Jim Carrey ; des artistes que le cinéma a courtisés ou auxquels la télévision a offert sitcoms ou talk-shows.
INOFFENSIVE, RECYCLABLE À L'INFINI
Nombreux sont les jeunes comiques français à revendiquer explicitement une filiation
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