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ce européenne, nous allons tenter de voir quelles ont été les conséquences que la mauvaise utilisation et/ou une mauvaise conjoncture peuvent causer sur le modèle de la bancassurance. Enfin, nous essayerons d'avancer une conclusion générale à notre travail visant à démontrer que le système de la bancassurance a peut-être montré ses limites, surtout après la crise des subprimes.

Définition

La bancassurance est un concept d'économie assez récent principalement utilisé dans les pays développés (le concept serait seulement en train d’apparaître et de se mettre en place dans les pays en voie de développement). Il désigne le regroupement au sein d'un seul établissement d'activités à la fois bancaires et d'assurance. Bien que ses origines remontent au XIIème siècle[1], ce rapprochement entre les deux structures a commencé à s'imposer suite à des modifications de l'offre et de la demande de services financiers dans les années 80. En effet, à l'époque, les marchands vénitiens qui voyageaient par bateau recevaient de l'argent qui servait à la fois à financer leur commerce mais également à assurer les produits qu'ils transportaient. Ce sont les banques qui, les premières, ont de plus en plus opté pour ce système et ont commencé à proposer des produits d'assurance à leurs clients tels que des assurances IARD (Incendies, Accidents et Risques Divers (notamment l'assurance automobile)). Par la suite, les assurances ont décidé d'offrir des services bancaires à leurs souscripteurs (est alors apparu le terme d’assurbanque ou assurfinance). Depuis les années 1990 le phénomène s'intensifie, surtout en Europe, où on a vu de plus en plus de banques racheter des sociétés d'assurance mais aussi se produire le contraire. Cela a abouti à la création d'énormes groupes financiers (appelés aussi supermarchés financiers) développant toute une série d'activités en plus de la bancassurance (opérations de marché, ingénierie financière,...). Comme grandes bancassurances nous pourrions notamment citer Fortis (nouvellement BNP Paribas Fortis), le groupe hollandais ING, KBC, Dexia, etc. Ces groupes peuvent ainsi permettre de mieux répondre aux besoins financiers de leurs clients. Aujourd’hui, selon certains spécialistes, notamment Paul De Grauwe, professeur à la KUL, et à cause de nouvelles législations imposées aux institutions financières suite à la crise notamment, ce système va tendre à disparaître.

Banque & assurance: interdépendance, avantages & inconvénients

Comme nous l'avons mentionné plutôt, le modèle de la bancassurance est un modèle qui de nos jours est fréquemment utilisé par les banques et assurances. Si un tel modèle existe, c'est qu'il existe des avantages à utiliser la diversification de ses activités dans, à la fois, le domaine de l’assurance et le domaine bancaire. La motivation première poussant ces institutions financières à se rassembler en un seul groupe est la possibilité de bénéficier d'importantes économies d'échelle, de diversifier leurs activités et ainsi de créer de nouveaux flux de revenus. En effet, opter pour le modèle de la bancassurance permet d'utiliser un seul et même réseau d'agence ; lorsqu'un seul réseau est utilisé plutôt que deux réseaux distincts, les coûts qu'entraînent l'utilisation et le développement de celui-ci sont proportionnellement beaucoup plus faibles: il est évident qu'entretenir un seul réseau réunissant 100 clients est moins coûteux que d'en entretenir deux de 50 chacun.

Un autre avantage que fournit la bancassurance, grâce au fait qu’aujourd’hui la quasi totalité des gens fait appel aux services bancaires et d’assurance et qu'il existe une complémentarité dans les informations contenues dans les bases de données respectives des assureurs et des banquiers, est l'utilisation d'une seule et même base de données contenant l'ensemble des informations disponibles sur chaque client (les crédits qui lui ont déjà été attribuées, le profil de consommateur, etc.). De ce fait, les informations collectées sur le client par l’intermédiaire des activités de banquier et d’assureur leur permettent d'offrir des produits plus adaptés au profil de leur clientèle. Un argument allant de pair avec ce dernier avantage est que, par l'intermédiaire d'un interlocuteur unique, les institutions financières peuvent vendre, en une fois, différents types de produits complémentaires aux clients. Il n'est désormais plus nécessaire au client d'avoir un contact avec plusieurs interlocuteurs, celui de la bancassurance prend tout en charge. Cela est un avantage à la fois pour l'employeur qui ne doit payer qu'une seule personne (contre deux si les entreprises étaient séparées) et pour le client: il est fort probable que celui-ci préfère faire affaire avec un seul interlocuteur, lui proposant différents produits, plutôt que d'avoir affaire à deux interlocuteurs présentant chacun un type de produit. C'est donc pour le client une économie de temps et certainement d'argent.

La fusion banque/assurance n’est donc pas le fruit du hasard. Une telle vente couplée permet de réduire la relation coûts/chiffre d’affaire par rapport à une banque et une assurance traditionnelle. Les coûts de publicité peuvent aussi être réduits: elle peut attirer le client qui cherche à trouver une banque et lui proposer, en plus, des produits d’assurance, et inversement.

Nous pouvons encore ajouter que grâce à la fusion de compagnies d'assurances avec des banques, le secteur de l'assurance peut se financer à moindre coût ; dorénavant, l'assureur a l'opportunité de se financer de manière interne et n’a plus besoin de faire appel à une banque tierce afin d’obtenir de plus amples informations sur sa clientèle.

Grâce à ces différents avantages, la bancassurance peut dès lors soit offrir des produits meilleurs marché que ses concurrents, soit elle peut décider d’augmenter la marge qu’elle fait sur la vente de ses produits.

Cependant, il existe aussi des inconvénients à utiliser le modèle de bancassurance. Tout d'abord, la gestion des deux types d'activités, même si elles présentent des similarités, rend la gestion des activités plus compliquée. Porteurs d'une double casquette, les employés d'une bancassurance sont responsables de la bonne gestion des finances du client mais aussi de ses assurances. A cela, nous pouvons ajouter que d'un point de vue purement légal, les interlocuteurs n'ont pas affaire à la même législation lorsqu'ils jouent le rôle d'assureur et le rôle de banquier, il est dès lors nécessaire de faire arbitrage un entre la qualité du service offert (non pas que les services offerts par les bancassurances soient mauvais mais il est plus probable que le service offert par une personne spécialisée soit de meilleure qualité) et les économies d'échelle réalisables. En jouant sur deux fronts, l’entreprise prend le risque, dans le cas où un client se révèle insatisfait par un des deux services offerts, de perdre un client "assurance" mais aussi un client "banque".

Un but poursuivi par les compagnies d’assurance et banques, lorsqu’elles se rassemblent pour former une bancassurance, est également, bien évidemment, de gagner en taille et en parts de marchés. Comme nous le verrons plus tard, le cas d’ING est un plutôt bon exemple : le groupe ING faisait partie des dix plus grandes entreprises mondiales et la simple séparation de ses activités l’a faite passer au rang de banque européenne moyenne. Le facteur « taille » d’une entreprise est loin d’être négligeable, il lui permet notamment d’être toujours plus visible et de brasser beaucoup plus d’argent. Il est également très probable que dans la tête du client potentiel, une grosse banque, une grosse firme soit synonyme de bonne santé financière. La taille d’une entreprise est alors vue comme un facteur de qualité de produits et de services offerts[2].

Comme le souligne Paul De Grauwe, professeur à la KUL, l'agrandissement des institutions financières leur a permis d'augmenter leur endettement, malgré un taux déjà beaucoup trop élever, et d'ainsi augmenter leur levier financier[3]. Toute entreprise peut bénéficier de cet effet de levier si son taux d'endettement est suffisant ; au plus le taux d’endettement est élevé, au plus l’effet de levier est élevé. Le rachat d’une compagnie d’assurance ou de tout autre type d’entreprise permet à la banque d'augmenter son taux d'endettement. Pourquoi les banques ont-elles besoin de passer par l’intermédiaire d’une autre firme afin de se financer par la dette? Pour la simple et bonne raison que les différentes réglementations limitent l’accès à la dette pour les banques. Ce phénomène est appelé « double-levier ». Cependant, jouer sur l’endettement présente un risque non négligeable: un tel levier permet de fortement augmenter les bénéfices attendus par l'entreprise mais présente aussi des risques. On dit que le levier est à double tranchant: il est donc nécessaire d’agir prudemment, si le taux d’intérêt de la dette devient supérieur à la rentabilité, l’entreprise risque de se trouver dans une situation plus que problématique.

Il est possible d'aborder ce problème sous différents

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