Originalité et inventivité de la narration
Discours : Originalité et inventivité de la narration. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Ambre_567 • 27 Novembre 2023 • Discours • 1 330 Mots (6 Pages) • 224 Vues
EXPRESSION /3 | Respect des règles : syntaxe, orthographe, ponctuation |
Procédés oratoires | |
INVENTION /8 | Originalité et inventivité de la narration |
Pertinence des arguments | |
DISPOSITION /9 | Structure respectée (exorde, narration, confirmation, péroraison) |
Qualité de l’exorde et de la péroraison |
HP. A quoi cela vous fait-il penser ? Haut potentiel ? Pas nécessairement. Harry Potter ? Pour les plus littéraires, oui. Honneur et patrie ? Si vous voulez. La marque d’ordinateur ? Pourquoi pas. Non, je sais ! Haut-parleur ! Non, toujours pas. Et si je vous disais hôpital psychiatrique ? C’est tout de suite plus froid, n’est-ce pas ? Car c’est là la cause que j’aimerais défendre aujourd’hui : les surdoués, les précoces, les zèbres, les « Haut Potentiel Intellectuel ». On vous vend du rêve, n’est-ce pas ?
« Le monstre ». « L’intello ». « Le cerveau ». « Le dictionnaire ». Je fais partie de ces enfants qui ont depuis toujours eu ces surnoms. J’ai toujours été vue comme un génie. Brillantissime surnom, se diraient certains. Oh, laissez-moi gâcher votre plaisir. C’était également le pseudo d’une enfant maltraitée et torturée dans les années 70. Mes camarades étaient persuadés que j’adorais l’école. Que cet endroit clôturé et ennuyant arrivait à me stimuler. Sans commentaire.
Depuis petite, l’école m’a toujours ennuyée. Pas un jour passé sur les bancs d’école, je ne me suis sentie à ma place. Pas un. J’ai toujours eu d’excellentes notes. D’excellentes remarques. D’excellentes prestations. Sauf en sport, qui était, et reste toujours, ma matière détestée. Ma curiosité n’était pas nourrie par les dires de mes professeurs et mes centres d’intérêt différent de ceux de mes camarades. Ce système scolaire me rebutait et me lassait profondément. Que devais-je faire pour me sentir alignée ?
« Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis ». J’ai gardé la même classe – ou presque – pendant toute ma primaire. J’ai toujours côtoyé les mêmes gens, parlé aux mêmes personnes. Et plus je discutais, plus le fossé se creusait : j’étais différente. On aurait pu croire que ces gamins auraient pu m’aider. On aurait pu croire qu’ils avaient des choses à m’apprendre. On aurait pu croire qu’ils sauraient me comprendre. Or, c’était faux. Ce n’était pas au près des autres que j’allais trouver une source de divertissement. En quoi des gosses de huit ans passionnés de Cartes Pokémon allaient-ils pouvoir m’enrichir alors qu’au même page, je connaissais les étoiles les plus proches du soleil, l’ordre des planètes dans notre système, Proxima B sur laquelle nous pourrions habiter, ainsi que le mur de Planck ?
« Tu as de la chance », me disait-on. « Tu ne révises pas, et tu comprends tout ! J’adorerais être comme toi ! ». Cette phrase m’a toujours perturbée : les gens connaissent-ils seulement le revers de la médaille ? Connaissent-ils les crises d’angoisse qui me prenaient dimanche soir depuis mes sept ans ? Connaissent-ils les émotions débordantes et ingérables ? Connaissent-ils seulement ce qu’est une colère quand on est comme moi ? Pour la plupart, non.
J’ai essayé beaucoup de choses : le théâtre d’improvisation en CE1, la musique en CM2, l’écriture, les échecs au même âge. Et je me suis toujours lassée. Mes passions étaient intenses. Mais elles ne duraient jamais plus de quelques semaines, voire mois. Une fois que j’avais estimé en avoir fait le tour, je changeais. Et j’errais dans un désert intellectuel en attendant de trouver un autre centre d’intérêt, quelque chose qui me faisait vibrer.
J’ai toujours été mal dans ma peau. J’avais une maturité différente de celle de mes camarades. Je m’étais toujours sentie à l’écart. Solitaire. Mais également très seule. J’ai toujours été prise de questions existentielles, et ce depuis très jeune, notamment aux toilettes.
Mais parfois, pour combler un vide, il suffit d’une rencontre. Pour moi, c’étaient deux êtres qui ont provoqué un déclic. Ma meilleure amie. Et mon prof de maths.
Armelle était l’opposé de ma personnalité : calme, apaisée, difficile à mettre en colère, timide. J’étais l’inverse : celle qui ne tenait pas en place, qui ne faisait que parler, qui, pour rien, se mettait dans une excessive fureur. Mes surnoms n’étaient plus « l’intello », ni « le dictionnaire ». C’était le « zèbre ». Elle voulait être comme moi et je voulais être comme elle : c’est pourquoi, nous étions complémentaires.
Et monsieur Hoellinger… Que dire sur lui ? Les maths avaient toujours été ma matière préférée. C’était d’une simplicité, d’une rapidité que les autres enviaient. Pour autant, mon cerveau n’avait jamais été particulièrement stimulé dans cette matière : les réponses venaient naturellement. Entrée en cinquième, mes crises d’angoisse avaient repris depuis quelques mois. Je n’étais plus une enfant mais une adolescente : la différence s’était encore plus accentuée. Et puis, je l’ai rencontré. La première fois, ses prunelles bleues m’ont terrifiée. Je n’arrivais pas à le regarder dans les yeux, à vrai dire. Pourtant, c’était l’homme qui a sauvé ma scolarité : il m’a redonné confiance en moi, s’est retrouvé dans moi, je pense. Ce gars me comprenait : il me donnait des exercices plus compliqués, avait appris et compris comment mon cerveau fonctionnait et arriver à me stimuler. Il n’était pas comme les autres, qui me blâmaient d’avoir terminé tôt, d’avoir compris trop vite, de déranger mes camarades, de parler sans arrêt. Il était désespéré, parfois, à cause de ma rapidité. Mais contrairement aux autres instituteurs, lui ne me critiquait pas. Il me comprenait. Il était mon modèle. C’est d’ailleurs lui qui m’a donné envie d’être prof.
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