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Prose du transsibérien, Blaise Cendrars

Fiche de lecture : Prose du transsibérien, Blaise Cendrars. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  13 Décembre 2024  •  Fiche de lecture  •  1 566 Mots (7 Pages)  •  20 Vues

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"Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre ? "

Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours

Le train palpite au cœur des horizons plombés

Et ton chagrin ricane...

"Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ?" ces inquiétudes oublie les inquiétudes

Toutes les gares lézardées obliques sur la route

[es files télégraphiques auxquelles elles pendent

Ces poteaux grimaçant qui gesticulent et les étranglent

Le monde s'étire s'allonge et se retire comme un accordéon qu'une main sadique tourmente Dans les déchirures du ciel les locomotives en folie s'enfuient Et dans les trous

Les roues vertigineuses les bouches les voies Et les chiens du malheur qui aboient à nos trousses

Les démons sont déchaînés

Ferrailles

Tout est un faux accord

Le broun-roun-roun des roues

Chocs

Rebondissements

Nous sommes un orage sous le crâne d'un sourd..

La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, Blaise Cendrars.

ANALYSE LINEAIRE N 0 3 : La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, Blaise Cendrars.[pic 1]

Introduction : La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France est un poème écrit en 1913 par Frédéric Louis Sauser, alias Blaise Cendrars (pseudonyme tiré de braise et cendre, allusion au Phoenix fui renaît de ses cendres) et illustré par la peintre Sonia Delaunay, sous la forme d'un accordéon qui associe le texte du poème à des desseins. La prose du Transsibérien se présente comme un récit autobiographique en vers libres (première personne du singulier, précisions et réalisme des lieux, ancrage historique et biographique) retraçant un voyage de jeunesse.

*Le vers libre : vers reconnaissables aux retours à la ligne et à la majuscule initiale, mais affranchis des règles du vers régulier (pas de longueurs fixes, pas de rimes, pas de strophes). Le choix du vers libre permet à Cendrars de rendre visuellement sur la page les mouvements d'accélération et de ralentissement du train. On peut noter la confusion des genres, moderne elle aussi, puisque le titre du recueil annonce de la prose, alors que le poème est en vers libres.

La vie de Blaise Cendrars est marquée par les voyages mais le regard du poète transforme les souvenirs et l'écriture métamorphose la réalité observée. À un journaliste qui lui demande s'il avait vraiment fait ce voyage à bord du transsibérien, Blaise Cendrars répond « Qu'est-ce que ça peut te faire, puisque je vous l'ai fait prendre à tous ! »

Projet de lecture : Comment le train devient-il un objet poétique ?

Mouvements du poème : I-Contexte ferroviaire, modernité 2-La folle course du train 3-Le poème, incarnation du train

Contexte ferroviaire, modernité

Notons d'emblée que la modernité poétique s'exprime dans l'absence de[pic 2]

VI : « Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre ? » : l'interrogation directe totale permet d'introduire le discours direct qu'on repère grâce aux [pic 3] . et participe de l'oralité du recueil = modernité. La question directe de la petite Jehanne revient comme un refrain, et évoque l'inquiétude, l'éloignement. Sa voix est un symbole d'humanité et de chaleur (dans cet univers froid et mécanique), mais aussi agaçante avec la répétition entêtante de la question. Dimension autobiographique soulignée par l'utilisation du nom « Blaise », qui est celui du poète[pic 4]

V2 : Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours[pic 5]. « tu » qui nous place dans un contexte de dialogue. L'adjectif « loin » et « depuis sept jours » évoquent un voyage long et éprouvant.

V3 : Le train palpite au cœur des horizons plombés : « palpite » :.du train qui devient vivant et inquiétant. « Des horizons plombés » co plément du nom « cœur » évoque un ciel [pic 6]

V4 : Et ton chagrin ricane... : figure d[pic 7] les pleurs et le rire, l'univers devient menaçant. Dans ces 2 vers, le poète associe les sensations, "palpite, chagrin, ricane" au train. Le voyage devient une expérience sensorielle inquiétante.

V5 "Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? » : Inquiétude avec le retour de la question comme un refrain ou une prière.

V6/V7: Les inquiétudes/OubIie les inquiétudes : Sorte dialogue mentale du voyageur. Langage parlé, sans idéalisation, sans poésie.

V8: Toutes les gares lézardée Qbliques sur la route : Substantif « gare » qualifié par les adjectifs

» qui introduisent des thèmes fantastiques : la destruction et méta orphose du paysage (oblique). La vitesse du train transforme les lignes droites en « obliques ». Le voyage devient une expérience, "un trip" halluciné.

V9 : Les files télégraphiques auxquelles elles pendent : thème ferroviaire, vocabulaire technique = modernité du sujet poétique. Proposition relative « auxquels elle pendent » qui complète

[pic 8].« les fils » : ce n'est pourtant pas les gares qui devraient pendre aux fils = la réalité est renversée. Thématique de la mort avec le verbe « pendre ».

La folle course du train

VIO : Les poteaux grimaçant qui gesticulent et les étranglent : Adjectif « grimaçants », verbes « gesticulent », « étranglent » = figure de [pic 9] le paysage s'anime, menaçant.

VII : Le mot?ëe s'étire s'allonge et se retire comme un accordéon qu'une main sadique tourmente Vers le plus         .de l'extrait, proche de la prose. Comparaison du « monde » à un « [pic 10]qui « s'étire « et         », en fonction du mouvement du train qui modifie le paysage. Le poème lui aussi « s'étire « et s'allonge » (voir vers de 27 syllabes à un vers monosyllabique) = le poème devient l'incarnation du zue.(voir la première édition en accordéon). Thème inquiétant, atmosphère fantastique et inquiétante avec « [pic 11] La proposition "qu'une main sadique tourmente" : image d'un mon e gouverné par un dieu cruel "la main sadique" (métonymie) ou par celie du poète qui se joue des effets de style et distord la réalité ?

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