Commentaire Pierre et Jean demande en mariage inhabituelle

Français :

Problématique : En quoi cette demande en mariage est-elle inhabituelle ?

Axe 1 : Le déroulement de la demande en mariage

Axe 2 : Une vision pessimiste et satirique du mariage

L’extrait proposé à notre analyse est la demande en mariage du roman narratif Pierre et Jean écrit en 1888 par Guy de Maupassant. Guy de Maupassant est un écrivain et journaliste français du XIXe siècle qui est considéré comme l’un des plus grands auteurs de nouvelles. Il avait deux maîtres : Gustave Flaubert et Louis Bouilhet qui l’ont beaucoup inspiré dans son style d’écriture et notamment Gustave Flaubert. C’était un écrivain réaliste qui lui a enseigné tout son savoir sur ce mouvement. Guy de Maupassant est un écrivain naturalisme mais s’inspire beaucoup du réalisme, nous pouvons le voir dans son roman Pierre et Jean. Celui-ci raconte l’histoire de la famille Roland qui est bouleversé par l’héritage de Jean fait par un ami nommé le Maréchal. Cet héritage va questionner Pierre qui devient jaloux et va soupçonner sa mère d’adultère. De nombreuses rivalités vont se former autour des deux frères. Dans l’extrait proposé qui est la demande en mariage, (chapitre 6) Jean profite de la partie de pêche pour déclarer ses sentiments à Mme Rosémilly avant de la demander en mariage. Nous nous demanderons en quoi cette demande en mariage est inhabituelle. Dans un premier temps, nous observerons le déroulement de cette demande en mariage étrange puis, dans un second temps, nous analyserons la vision pessimiste et satirique du mariage par l’auteur.

Le cadre de la scène est réaliste, il se déroule sur une plage à marée basse qui est réduite à la dimension d’une « mare », elle disparait face aux détails et aux mouvements des personnages qui portent toute l’attention. La description est animée par des verbes de mouvement : « descendant », « s’abaissant » ce qui montre un souci d’organisation de l’espace. Très vite, le désir de Jean monte « l’œil allumé », « regardait fuir devant, la hanche souple et grand chapeau provocant ». Il se demande si c’est le bon endroit pour demander Mme Rosémilly en mariage. Le cadre lui semble idéal « un joli endroit pour parler d’amour », « eau si claire », « clapotement de l’eau ». De plus, la présence des trois éléments : liquide (mer), minéral (rochers), végétal (herbes) accentue le cadre pour une déclaration d’amour. La nature semble provoquer la sensualité (eau/soif/désir) et permet à Jean de risquer les premiers mots galants. En effet, il utilise le vocabulaire galant et précieux « gentillesses galantes », « refus qui disent oui ». C’est le seul qui a déclaré son amour à plusieurs reprises « je vous aime », à la fin de l’extrait il est déçu « et il s’étonnait », « il s’attendait à ».

Toutefois, ici pour Mme Rosémilly le cadre ne laisse pas la place à l’amour. Effectivement, elle voit la plage comme un lieu de pêche « adroite » et « rusée ». L’expression « me parler de ça en ce moment » et « pouviez-vous attendre un autre jour et ne pas me gâter ma pêche » nous montre l’obsession qu’elle porte à sa pêche. Elle est présentée comme une chasseresse expérimentée : « main souple », « lenteur ingénieuse », « flair de chasseur ». Les deux personnages sont opposés par leur personnalité : Jean est amoureux et romantique contrairement à Mme Rosémilly qui est froide et directe. Le champ lexical de l’agacement nous montre sa personnalité « que vous êtes ennuyeux », « avez-vous perdu la tête ». En plus de ne pas écouter la déclaration de Jean, c’est elle qui mène la conversation en sous-entendant les réponses « je suppose que vous désirez m’épouser. Habituellement la demande en mariage est garantie par l’homme, or ici les rôles sont inversés. C’est Mme Rosémilly qui demande la main de Jean « elle lui tendis sa main encore mouillée ». De surcroit, elle agit avec raison et lui avec frivolité « si peut troublée, si raisonnable » alors que Jean est déçu de ne pas jouer à la « coquette comédie d’amour » comme il espérait.

Pour Jean, le cadre d’une demande en mariage semble être un choix idéal, mais Maupassant, plus disposé à rester célibataire, met en avant une vision pessimiste