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Explication de texte Ruy Blas

Commentaire de texte : Explication de texte Ruy Blas. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  17 Novembre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 548 Mots (7 Pages)  •  2 000 Vues

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                        Etude de textes

                La scène III de l'acte I est une scène de confidence. Le personnage du confident est un rôle clef dans la tragédie classique, cela permet au lecteur d'apprendre des détails nécessaires à la compréhension de la scène. L'acte I est un acte d'exposition : c'est à la fin de celui-là que l'intrigue est complète. Après avoir appris dans la scène I que Don Salluste souhaite se venger de la reine, puis dans la scène II que son cousin Don César refuse de l'aider, nous pensons que l'intrigue porte sur la vengeance de Don Salluste. Mais la scène qui suit, nous montre le contraire. En effet, Ruy Blas retrouve son ami Don César auquel il avoue qu'il est amoureux de la reine et qu'il jalouse profondément le roi. L'intrigue est donc plus complexe qu'il y paraît, et la pièce va mélanger amour, vengeance et secret.                                                                        
Ce passage peut s'articuler en deux mouvements, le premier de
 « Espère ! » (vers 349) jusqu'à « Ciel ! » (vers 367) qui correspond alors aux aveux de Ruy Blas à son ami ; et le deuxième mouvement montre Ruy Blas en souffrance face à cet amour impossible, et il s'étend de «Sous un dais....» (vers 368) jusqu'à «.... je suis un insensé » (vers 412).  Il faut alors montrer qu'a travers cette scène de confidence, qui est aussi une partie de l'acte d'exposition, Ruy Blas apparaît comme le héros romantique de ce drame, à la fois passionné et en souffrance.

        Le premier mouvement du texte est les aveux de Ruy Blas à son ami Don César. Nous voyons grâce à à la première didascalie : « lui serrant la main », qu'ils sont proches. En effet, à l'époque de la pièce, il serai mal vu qu'un noble serre la main d'un laquais, car celui-ci est trop bas dans l'échelle sociale pour qu'on lui accorde cette marque de respect. Don César tutoie Ruy Blas : « Espère ! » (vers 348) et Ruy Blas tutoie également son ami. C'est également choquant pour l'époque, un laquais ne doit en aucun cas tutoyer une personne de plus haut rang. Don César est certes un noble, mais il a en horreur ses condisciples. Ruy Blas l'appelle « Frère ! » à plusieurs reprises, ce qui montre la relation très proche de ces deux personnages.

Ruy Blas fait une énumération sur sa condition « être esclave, être vil, qu'importe ! » (vers 352), mais il dit que ce n'est rien en comparaison au secret qu'il garde. Pour cela, il dit que son cœur est en proie à une « hydre aux dents de flamme » (vers 355). Le lecteur se demande alors quel secret Ruy Blas cache, et ce que ça va rajouter à l'intrigue. Il fait alors appel à l'imagination de son ami ; et du lecteur implicitement. « Invente, imagine, suppose. » (vers 368), le rythme ternaire utilisé se rapporte à une sensation de déséquilibre. Ce qui est sous-entendu, c'est que ce déséquilibre correspond aux sentiments de Ruy Blas : son secret est lourd à garder, il à l'air désespéré. Cet effet s'accentue et Ruy Blas utilise un vocabulaire de désespoir, pour décrire ce qu'il ressent à son ami. Il parle d'une chose « insensé, d'horrible » (vers 359) et parle même de « fatalité » (vers 360). Ruy Blas est en plein désespoir, et utilise un vocabulaire très péjoratif, toujours en parlant de son secret. Le vers 361 illustre la destruction du héros : «Oui, compose un poison affreux, creuse un abîme ». Cette phrase nous présente déjà l'issu du drame, seule la mort peut libérer Ruy Blas de ce secret. Le lecteur s'attend à un secret grave, surtout que Ruy Blas utilise des superlatifs « plus sourd que […] plus noir que […] » (vers 362) et les répète pour insister sur l'importance de son aveux.

Ce mouvement du texte rappelle la tragédie classique, l'avenir du héros est sans issue, ce n'est que fatalité : nous savons que seule la mort le délivrera. Don César, avec des répliques courtes, fait également penser à la tragédie classique : « Ciel ! » (vers 367). Mais contrairement à la tragédie , le héros est un laquais, chose impensable pour les classiques. A la fin de ce mouvement, Ruy Blas fait ses aveux : « je suis amoureux de la reine ! » (vers 366). Le lecteur peut-être déçu, s'attendant à une révélation de taille.

        Ruy Blas a enfin révélé son secret, qui lui vaut une vie de désespoir et un dénouement fatal. Au début dernier mouvement du texte, Ruy Blas se montre énervé face a sa condition et aux classes sociales.  En effet, nous sentons avant même qu'il le dise qu'il est jaloux du roi. Lui n'est que laquais, est c'est a cause de sa condition que son amour avec la reine est impossible. Il énumère tout les pouvoirs que le roi a, dû à sa condition : « qui peut faire couper nos têtes d'un signe » (vers 374), « dont chaque fantaisie est un évènement » (vers 375), et ce jusqu'à ce qu'il dise tout haut qu'il est jaloux du roi. Cela peut prêter à rire à l'époque, qu'un laquais se montre jaloux de la personne de plus haut rang du royaume. Surtout qu'en sa qualité de laquais, il ne devrait pas avoir son mot à dire.  En s'exclamant « moi, le laquais » (vers 379), c'est comme si Ruy Blas voulait montrer au monde qu'il peut s'exprimer, mais il se rabaisse aussi également : en signifiant haut et fort sa qualité de laquais, il montre qu'il n'est rien face au roi. Le héros plébéien qu'il est est écrasé par les personnes de plus haut rang que lui. Il critique la société dans laquelle il vit, à son ami Don César.

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