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Explication linéaire Fanny Raoul : Qu’est-ce qui fait la modernité de ce texte ?

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Par   •  14 Octobre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 862 Mots (8 Pages)  •  177 Vues

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                                               Explication linéaire Fanny Raoul

Introduction

C’est aux féministes d’aujourd’hui que les textes des féministes d’hier doivent le plus souvent d’être sauvés de l’oubli. Le texte de Fanny Raoul, Opinion d’une femme sur les femmes a été redécouvert en même temps que la  Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, d’Olympe de Gouges au milieu du XXème siècle . beaucoup moins connue qu’-e la flamboyante Olympe de gouges  décapitée en 1793 pour ses opinions politiques ,Elle est pourtant sa contemporaine puisqu’elle publie en 1801  son ouvrage principal à 30 ans   en revendiquant le travail et l’instruction des femmes ainsi que la sanction par la loi de la maltraitance conjugale . Opinion d’une femme sur les femmes réclame  donc l’égalité des sexes, loin d’être acquise en son temps d’autant que la Convention est revenue sur certaines libertés acquises par les femmes en 1789 

Notre passage se situe au cœur de  l’opuscule  et s’avère un passage conclusif  sur les traditionnels arguments ontologiques en faveur de l’inégalité des sexes et en les démontant un à un

Ptique : Qu’est-ce qui fait la modernité de ce texte  ?

Mouvements

1er mouvement : ligne 1 à 8 : la nécessité d’éclairer les femmes par l’instruction

2ème mouvement : l 9 à 22 la crainte des hommes devant les femmes d’esprit

Explication linéaire

1er mouvement : ligne 1 à 8 : la nécessité d’éclairer les femmes par l’instruction

Car un certain moyen de propager les lumières serait de les rendre communes aux deux sexes

  • La conjonction de coordination «  car » indique la suite d’un raisonnement commencé dans le paragraphe précédent  qui établit l’idée  que les femmes sont maintenues dans l’ignorance par les hommes volontairement.
  • Le mot «  lumières » renvoie aux  valeurs des philosophes qui prônent l’instruction , la connaissance , le bannissement de l’obscurantisme et  l’apologie de la raison
  • L’idée de bon sens que prône FR , c’est de faire des femmes le vecteur des lumières  pour accélérer leur influence. Elle représente la moitié de l’humanité ,  engendre les hommes  et les éduquent. Elles ont donc un rôle essentiel : Le conditionnel  laisse entendre que les esprits masculins ne sont pas tout à fat prêts

Et si les progrès en ont été si lents, c’est sans doute parce qu’un absurde préjugé les a interdites à l’un. Plus répandues dans celui-ci, elles seraient nécessairement augmentées dans celui là.

  • Le mot «  préjugé »  est un motif de combat des Lumières puisqu’il est la cause de l’obscurantisme . Le préjugé  s’établit sur des rumeurs , sur des affects, sur des traditions   et non sur la raison. . le préjugé dont il est question est que les femmes n’ont pas l’agilité intellectuelle des hommes , qu’elles doivent s’occuper des enfants , qu’elles sont faibles .  Elles sont donc inférieures à l’homme . La force du préjugé est tel qu’il déforme ce que la nature a crée  dit elle  dans un passage précédent
  • FR va plus loin : elle explique que si les progrès de l’humanité ont été très lents , c’est de la faute des hommes  qui ont interdit aux femmes l’accès à l’instruction dans tous les domaines , notamment scientifiques  et juridiques ,  « aux lumières » . En effet , si elles y  avaient eu accès  comme les hommes , les forces se seraient conjuguées et les progrès et donc ‘accès au bonheur , aurait été accéléré. . Elle utilise l’image des tubes communicants  avec le p. passé «  répandues » , évoquant par là la complémentarité indissociable de l’homme et de la femme  dans une seule et même matrice  souligné par les pronoms démonstratifs «  celui-ci » et «  celui-là »

C’est un fleuve qui en grossissant, doit se déborder ou refluer vers sa source

  • La métaphore  du fleuve  est généralement employé pour évoquer le temps, voire l’existence  Le fleuve mêle plusieurs eaux , celle de l’homme et de la femme . Si les eaux vont dans le même sens , il déborde  et gagne en rapidité . Si au contraire les eaux ne se mêlent pas, il ralentit , voire même régresse et se tarit

Mais on ne se souciera point de cet accroissement

  • Formule conclusive du 1 er mouvement  en forme de boutade ironique car les hommes ne sont pas prêts à accepter les femmes à égalité à leur côtés . Le pronom indéfini «  on » , mis à la place de toutes les femmes  montre qu’elles ont   d’autres combats à mener toutes ensemble  avant d’y arriver .
  • Le futur est ici aussi ironique car il a une valeur de présent  et FR semble dire  avec la négation que l’égalité n’est pas pour demain

2ème mouvement l 9 à 22 la crainte des hommes devant les femmes d’esprit

Des observations exactes et souvent réitérées m’ont prouvé que les hommes , en général, n’aiment point les femmes d’esprit, et cela probablement par la même raison que les prêtres et les tyrans haïssent les philosophes

-« les femmes d’esprit »  est une expression apparue au XVII ème siècle  et qui signifiait au sens propre  des femmes ayant le goût pour les choses de l’intelligence abstraite, proche de l’érudit , du savant, du précieux . Molière, dans les Femmes savantes , adopte le point de vue d’un moraliste  qui critique l’excès auquel certaines d’entre elles ont abouti , contre le bon sens et la raison. Néanmoins, le vif intérêt des   femmes pour les choses de l’esprit est favorisé par la mission civilisatrice qui leur est dévolue , au XVIIème s celle de polir les mœurs , de servir d’arbitre du goût . Le phénomène des salons, lieu hétérosociale en témoigne : les femmes comme les hommes sont invitées à discuter des questions littéraires, philosophiques ou scientifiques

-Les Salons , souvent tenus par des femmes , continuent au XVIIIème s et ils ont des visées politiques et sociales : les idées de la idées de la Révolution se sont forgées en leur sein. Mais Ces femmes indépendantes ne sont pas représentatives de la condition féminine dans son ensemble, constituant plus l’exception que la règle.

-La plupart  veulent que les femmes restent ignorantes  et les préjugés sont puissants : Molière ne disait pas autre chose dans l’Ecole des femmes en  critiquant  ces hommes qui épousent des femmes très jeunes et qui veulent les maintenir ans un état de naïveté et d’enfance . La locution adverbiale » en général »  soulignent qu’une majorité d’hommes adhèrent à ce principe : quelques rares hommes à la Révolution ont épousé la cause des femmes comme Condorcet dont la femme tenait un salon.  Après 1793, La Convention puis Napoléon sont  revenus sur le droit au divorce marquant une régression  dans les acquis de la révolution

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