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L'albatros, Baudelaire

Compte rendu : L'albatros, Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  23 Décembre 2020  •  Compte rendu  •  1 271 Mots (6 Pages)  •  935 Vues

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L’albatros

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l’azur, maladroit et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner a côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !

L’un agace son bec avec un brule-gueule,

L’autre mime, en boitant, l’infime qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l’empêche de marcher.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857

Analyse du poème :

Introduction :

« L’albatros », oiseau comparé au poète est au début du recueil. Ici, Baudelaire dit sa volonté d’évoquer la nature double du poète dès le début. (Le poète est double car d’une part il est quelqu’un d’ordinaire et d’autre part il devient different quand il écrit.) De même, l’albatros au milieu des hommes est moqué et maltraité, ridicule, alors que quand il vole il est majestueux. Ce n’est qu’après 3 quatrains d’alexandrins, à rimes croisées que le dernier quatrain révèle l’idée principale du poème: Pour Baudelaire, les poète sont comme les albatros: les gens se moquent d’eux et de leurs textes.

Le poème comporte 3 parties Strophe 1—> La description de l’oiseau dans les airs

Strophe2 et 3 —> La description de l’oiseau à terre

Strophe 4 —> La figure du poète à travers celle de l’albatros

Problématique : En quoi Baudelaire montre t-il la figure de l’homme « double » ?

Comment Baudelaire évoque t-il sa condition d’homme et de poète ?

Commentaire linéaire :

La première strophe est formée d’une longue phrase qui par sa taille (compléments circonstanciels, expansion du nom, principe présent) peut imiter la grandeur et la majesté de l’albatros quand il vole.

Vers 1 : « Souvent » adverbe de fréquence et majesté qui exprime l’habitude. Ainsi ce qui va suivre n’est pas quelque chose d’original : Cela arrive souvent. D’ailleurs, l’usage du présent de l’indicatif peut avoir une valeur d’habitude. « Pour s’amuser » circonstanciel de but qui indique le jeu ou la torture ! C’est un jeu pour les marins mais de la torture pour les albatros. Les hommes cherchent a passer la temps.

Vers 2 : Ici le verbe « prennent » à le sens de capturent . Le verbe évoque donc la violence envers les animaux. Des « albatros » on passe du singulier du titre au pluriel ensuite. On peut en déduire qu’il s’agit d’un fait général et non unique. « Vastes oiseaux des mers » complément du nom qui indique leur grandes taille. Il y a aussi une figure de style qui se nomme hypallage ce sont les « mers » qui sont « vases », pas les oiseaux (eux ils sont grand: cette figures de style montre donc l’immensité de la mer et le sentiment que l’on peut avoir d’être perdu quand on est en pleine mer).

Vers 3 : « qui suivent » la relative permet de voir que l’animal est inoffensif. On peut l’ajouter d’ailleurs au nom « compagnon ». Ainsi l’on comprend que ces oiseaux accompagnent les bateaux et qu’ils ne cherchent pas à nuire aux hommes.

Dans les strophes 2 et 3, l’oiseau montre en compagnie des humains, à terre. Il est maltraité et mal perçu. Les marins représentent la société. On trouve une phrase longue et ample dans la deuxième strophe qui évoque cette fois ridicule de l’oiseau a terre. Il perd progressivement de sa beauté et de sa noblesse d’oiseau majestueux.

Vers 5 : Le complément circonstanciel « A peine » évoque la rapidité, le peu de temps qu’il faut pour la transformation de l’oiseau en un animal ridicule.

Vers 6 : L’antithèse est formée par le groupe nominal « roi d’azur » et les adjectifs « maladroit et honteux » montre la manière dont l’albatros évolue dans le poème : au début c’est le roi du ciel et à la fin il est ridicule.

Vers 7 et 8 : Il y a une allitération en [ i ] qui imite la grandeur des ailes qui deviennent un élément négatif à terre l’oiseau. Progressivement une nouvelle assonance en [eu] « piteusement, honteux, eux) arrive pour renforcer l’aspect ridicule de l’oiseau marque par l’adverbe « piteusement ». La comparaison « comme des avirons » est ici interessante

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