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L'argumentation peut-elle être toujours efficace des année après la parution?

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Par   •  15 Juin 2016  •  Dissertation  •  1 679 Mots (7 Pages)  •  1 317 Vues

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Dissertation : 

Les textes argumentatifs permettent aux auteurs de faire passer une idée ou d’exprimer leur pensée. Ils sont très prisés des philosophes des Lumières au XVIIIème siècle qui y voient un moyen de rallier le public à leurs idées. Certains textes argumentatifs traversent le temps et les époques, tandis que d’autres sont obsolètes et datées. Comment l’auteur arrive-t-il à faire en sorte que son argumentation soit encore d’actualité des décennies, voir des siècles, après.  Nous commencerons par étudier ce qui fait qu’un texte argumentatif est éphémère et daté, puis nous verrons ce qui fait de certaines œuvres des textes intemporels toujours d’actualité.

        Une partie des textes argumentatifs ne résistent pas bien à l’évolution. En effet, de nombreux textes argumentatifs peuvent être qualifiés de dépassés, datés ou encore éphémères.
Tout d’abord, le sujet est le plus gros problème. En effet, si le sujet n’est plus d’actualité ou trop ancien, ou se base sur des faits réels, une situation ou une personne particulière, l’argumentation n’aura aucun effet, aucun sens aux yeux du lecteur. Si le sujet est totalement inconnu au lecteur, il ne comprendra pas le message, qu’il soit implicite ou explicite. Prenons comme exemple les
caractères de La bruyère et particulièrement le chapitre « Du Souverain ». Ce texte date de 1688. Dans ce texte, l’auteur dénonce implicitement la monarchie absolue. Or de nos jours, il n’y a plus de roi « habillé d’or et de pierreries » qui gouverne sur les autres paysans qui meurent de faim paisiblement. Le sujet est ici démodé et ne parle pas au lecteur.  Le sujet peut parfois être trop personnel et donc difficile à interpréter. Les portraits par exemple, comme dit précédemment avec les caractères de La Bruyère, insistent trop sur des personnages et des caractères bien précis, ce qui peut se révéler pour le lecteur d’aujourd’hui lassant. Ou encore la lettre ouverte J’accuse de Zola qui parle de l’affaire Dreyfus. Le sujet est trop restreint et trop fermé. Il nomme des gens, parle d’un cas bien précis. Il faut être dans le contexte afin de comprendre ce que nous dit Zola.
Les procédés d’écriture jouent aussi un rôle très important dans la temporalité d’une œuvre. En effet, un texte trop vieux, écrit en vieux français ou en registre trop soutenu aura du mal à intéresser un lecteur moderne. Prenons comme exemple une des
Lettres à madame de Grignan de Madame de Sévigné de 1678. Dans cette lettre, l’autrice utilise des termes très soutenus qui fait qu’il ne peut être lu que par un lecteur confirmé. On retrouve des mots tels que « guère », « entretenir », «cabinet », elle parle aussi de couvents, de moines, qui ne parle pas à un lecteur moderne mais bien à un lecteur contemporain de l’œuvre qui peut-être connait toutes les personnes citées, se met dans le contexte.
Parfois, lorsque l’argumentation est directe, mais trop axée avec l’avis de l’auteur sur une œuvre ou une manifestation, le lecteur ne voit pas toujours ce à quoi l’auteur fait référence ou du moins ne connait pas l’œuvre suffisamment pour être affecté. Dans
Salons de Diderot, l’auteur parle d’une peinture. Il ne décrit pas seulement une peinture, à travers cette description, il brosse le portrait de la société à l’époque. Il est déjà difficile pour le lecteur moderne de comprendre le texte sans la dite peinture sous les yeux. Or il faut avoir une bonne culture générale et artistique pour connaitre la peinture dont parle Diderot qui est L’Accordée de village de Greuze. Un lecteur contemporain de l’œuvre, aurait peut-être été lui-même à ce salon, aurait vu la peinture, en aurait entendu parler. Dans ce cas de figure, le lecteur comprend les sensations et émotions énumérées par Diderot. Le Lecteur moderne lui ne comprend pas et ne partage pas ces sentiments.  On pourrait aussi parler de la  Lettre à d’Alembert sur les spectacles de Rousseau, où il critique et réfute les comédies de Molière, les qualifiant même de « Scandales », malgré son admiration pour leur auteur. Pour comprendre pleinement ce que dit Rousseau, ou donner son avis sur son écrit, il faudrait voir ces pièces, les connaitre toutes, puisqu’il cite des exemples tels que le Bourgeois gentilhomme. La société dont parle Rousseau et que Molière trouble n’est pas celle d’aujourd’hui, ses œuvres ne semblent pas grossières de notre temps. Mais encore, le théâtre est très apprécié de nos jours or ici Rousseau nous défend qu’il met en valeur les défauts de l’homme.

        D’autres œuvres, elles, sont toujours d’actualité et semblent avoir traversé le temps sans prendre une ride. Cela s’explique par plusieurs raisons.
En effet, ces œuvres-là traitent de sujets qui ont persisté dans le temps et son donc toujours d’actualité. On remarque donc un éternel recommencement. De nombreux sujets parlent de politique. Mais plutôt politique dans le sens monarchie à l’époque et dictateur aujourd’hui.
L’encyclopédie rassemble beaucoup d’articles traitant de ce sujet étant donné que les philosophes des Lumières se battent pour la liberté et l’égalité.   Un article, Autorité politique, parle très bien des idées des lumières. Il traite les personnes au pouvoir d’usurpateurs, et disent clairement qu’ « aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres » et dénonce l’utilisation de la violence pour accéder ou rester au pouvoir. Ce texte était d’actualité dans les années 1940 avec les dictatures d’Hitler et Staline mais aussi actuellement avec des pays comme la Corée du nord ou encore la Birmanie où des personnes à la tête du pays impose leurs lois et leurs avis sans laisser le choix au peuple qui est oppressé, parfois dans la misère et souvent dans la crainte. Aujourd’hui lorsque le lecteur lit ce texte, il réalise que si lui est à l’abri et a son mot à dire aux niveaux des institutions politiques avec des élections, des conseils, ce n’est pas le cas de tout le monde.
On retrouve aussi souvent le thème de la guerre. Beaucoup d’auteurs feront au XVIIIème siècle des satires et critiques de la guerre  comme Voltaire dans
 Candide notamment dans le chapitre trois où Voltaire parle des horreurs de la guerre à travers un vocabulaire joyeux, « trompettes, hautbois…  » Et de l’ironie. Ces textes parlant de guerre sont et malheureusement seront toujours d’actualité à cause de la Nature Humaine (mais surtout) de la bêtise humaine. Comme dirait Suzanne Collins dans son livre Hunger Games : « Nous sommes dans cette période bénie où chacun s’accorde à reconnaitre que les horreurs récentes ne devrait jamais se répéter. Mais la mémoire collective est généralement de courte durée. Nous sommes des êtres versatiles, stupides, amnésiques et doués d’un immense talent d’autodestruction. » Et cette phrase ne pourrait être plus vraie, il y a encore des guerres dans le monde et à chaque nouveau problème, des guerres pourraient éclater entre des pays jusque-là alliés. Malgré l’évolution et aujourd’hui des contrats et des organisations entre les pays, la guerre est toujours présente, c’est pourquoi ces textes bien que écrit il y a des siècles sont toujours c’actualités.
L’intemporalité des écrits s’explique aussi par son style et le genre d’argumentation. Si nous avons vu que les lettres étaient souvent éphémères, les fables et les contes philosophiques eux résistent mieux au temps. En effet
les Fables de la Fontaine, bien qu’écrites au XVIIème siècle sont toujours d’actualité. Leur mise en scène à travers des animaux et de petites morales les rend même accessibles et compréhensibles par les enfants. Prenons par exemple Le Lion et Le rat. La morale clairement exprimé dit « on a toujours besoin d’un plus petit que soit » Ce genre fables restent étant donné que leur sujet est très large, tout le monde peut se reconnaitre en elles, mais aussi elles sont courtes, simples et agréables à lire. Le deuxième genre d’argumentation qui résiste assez bien au temps est le conte philosophique, en raison d’une mise en scène à travers des personnages et donc une argumentation indirect. Zadig ou la destinée de Voltaire est composé de péripéties à chaque chapitre. Ces dernières sont intéressantes, tournées de manière drôle et donc agréables à lire. On lit un livre qui sans qu’on s’en rende compte nous fait réfléchir sur la guerre, ou encore le vol et le destin.
Enfin le meilleur exemple d’intemporalité que l’on pourrait montrer est l’article sur le fanatisme du
Dictionnaire philosophique de Voltaire. Dans cet article Voltaire définit son idée du fanatisme. Pour lui les fanatiques sont des personnes qui tout d’abord sont malades et soutiennent leurs folies par le meurtre. Voltaire dit aussi « Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui en conséquence est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ? ». On ne discute pas avec des fanatiques, ils sont sûrs d’avoir raison et rien de ce que vous pourriez leur dire ne les déviera de leurs « mission divine ». Cette définition correspond totalement à une définition qui pourrait être donnée suite aux évènements récents à Paris. L’attaque des locaux de Charlie Hebdo, journal satirique et aux attentats orchestrés par des fanatiques suicidaires dans une salle de concert et devant un stade de foot. Ces fanatiques pensaient bien faire en tuant c’est gens afin de rejoindre leur idole divin. C’est pour cela que ce texte est d’autant plus d’actualité que jamais. Voltaire décrit un problème qui existe toujours trois siècles plus tard.

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