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L'homme et la merecherche, Baudelaire

Commentaire de texte : L'homme et la merecherche, Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  11 Avril 2017  •  Commentaire de texte  •  2 110 Mots (9 Pages)  •  800 Vues

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TEXTE 3 : Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal (1857) : L’Homme et la Mer

Charles BAUDELAIRE (Paris, 1821-1867)

Charles Baudelaire était un poète français du XIXème siècle. Son célèbre recueil de poésie, œuvre  majeure de la littérature française, Les Fleurs du Mal publié en 1857, est à l'origine de l'apparition du symbolisme en France, faisant de lui l'un des plus grands représentants de ce mouvement.  Il était considéré comme un poète maudit, tout comme Verlaine et Mallarmé, ses œuvres  n'ayant pas toujours été comprises et appréciées à leur juste valeur. En effet son recueil Les Fleurs du Mal lui a valu un procès, le 20 août 1857. Il est également connu pour ses critiques d'art éclairées ainsi que pour la traduction de nombreuses œuvres de l'écrivain américain Edgar Allan Poe.

    Dans sa quête insatisfaite de la Beauté, Charles Baudelaire aspire à rendre toute chose belle, même les plus laides.  Ce que l'on appellera plus tard l'esthétique Baudelairienne, deviendra la signature du célèbre poète.

Les Fleurs du Mal (1857),  Spleen et Idéal

  • Tragédie de l’être humain du à la dualité de l’Homme qui est une créature déchue (=effondrée)
  • Constante succession de poèmes sur l’Idéal (monde parfait) mais il retombe chaque fois sur une nostalgie profonde
  • Conflit de l’homme entre le ciel et l’enfer, entre son semblable et lui-même
  • Dans la préface, il se décrit comme son ennemi

L’Homme et la Mer

  • pas un poème lyrique, pas de « je » mais un poème sur la condition humaine
  • la mer : un dimension symbolique par rapport à l’Homme. Pas d’opposition entre les 2 quatrains et les 2 tercets mais une sorte de progression : on passe du « tu » au « vous »

INTRODUCTION : Charles Baudelaire est un poète français du XIX siècle. Nourri par le romantisme et le classicisme, il est à la croisée du mouvement parnassien et du naturalisme.               L'auteur a entre autre écrit Les Fleurs du Mal, une oeuvre qu'il a façonné toute sa vie et publié en 1857. Selon les concepts du poète maudit, Baudelaire oscille entre le spleen et l'idéal, à la recherche d'un équilibre qu'il ne parviendra jamais à établir.  Le poème numéro XIV de la section Spleen et Idéal nommé L'Homme et la Mer met en analogie l'espèce humaine et la mer, présentés comme "frères ennemis" et agissant en interaction mutuelle. On peut se demander comment Baudelaire assimile-t-il l’élément marin, la mer à l’Homme ? Dans un premier temps nous verrons en quoi ces deux entités apparaissent comme identiques. Puis nous verrons en quoi cela cache une destruction passionnelle.

L'homme et la mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer !

La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme

Dans le déroulement infini de sa lame,

Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;

Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur

Se distrait quelquefois de sa propre rumeur

Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :

Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;

Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,

Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables

Que vous vous combattez sans pitié ni remord,

Tellement vous aimez le carnage et la mort,

Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

  • problématiques

  • Comment Baudelaire assimile-t-il l’élément marin la mer à l’Homme ?

Assimiler  => comparer ressemblances et différences / le mot doit aboutir à des limites

  • Voir le mouvement du texte peu à peu les différences apparaît au fil du texte ?
  • Que pensez du titre du poème ? (L Homme et/ est/ hait)
    Qu’annonce le titre du poème ?
  • Analysez les jeux de similitudes et d’oppositions dans le texte
  • Est-ce qu’on peut voir dans ce poème une dimension symbolique ?

=>  peu importe la problématique : faire une partie sur les ressemblances et une sur l’opposition et la destruction passionelle

EXEMPLE DE PLAN :

I. LES RESSEMBLANCES : Deux entités identiques :  

  1.  Mise en place du système de correspondance

  • Enonciation : évocation des pronoms : « tu » (2 quatrains) puis « vous » (2 derniers quatrains) devenant à la fin du poème un ensemble fusionnel.

+  analyser les apostrophes : il s’adresse à l’Homme : « homme libre ! »  mais aussi en même temps à la mer : « O mer »

  • jeu de parallélisme entre les deux entités principales « l'Homme » et la « Mer » :

« Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;

                                 Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes, »

  • construction qui consiste en la reprise d’éléments symétriques

  • Utilisation de comparatifs : « vous êtes tous les deux », « Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets », « Tellement vous aimez le carnage et la mor » => vous + élément commun aux deux

  1. Des goûts communs.
  • Champ lexical de la liberté (en rapport avec l’Homme et la mer) :

« Homme libre »,  « ton âme », « déroulement infini », « ton esprit »... => ils aiment tous les 2 la liberté, l’absence de limites qui se montre d’autant plus avec la notion d’infinité de gradeur : « gouffre », « plonger » => idée de grandeur

  • Champ lexical de l’amour très présent dans les 2 premières strophes : « chériras » v. 1)

« Contemples » v.2, « Tu l’embrasses » v.6, « ton cœur » v.6...

  • On peut aussi dire que cet amour est en réalité très narcissique : ils contemplent leur image : on trouve une symétrie dans les vers : La mer est  ton miroir (mer) ; tu contemples ton âme (homme), « Tu te plais à plonger au sein de ton image »

  • On peut aussi repérer un goût du néant commun pour les 2 entités : avec des mots comme « gouffre », « plongé », « infini » : ce qui donne une impression d'un abyme, de l'enfer, d’un gouffre sans fin.
  1. Les deux entités présentent une profondeur spirituelle : (qui relève du domaine de la pensée, de l’esprit, du moral ?)
  • Aspect invisible de la spiritualité : avec des mots comme « ténébreux » (v. 9) « intime » (v.11), « secret » (v.12), « discret » (v.9.) comme si elle se cachait
  • Une personnification de la mer au même plan que l'homme : « vous êtes jaloux de garder vos secrets » (v.12) => jaloux est un adjectif que l’on attribue aux humains  les 2 êtres apparaissent donc comme égaux, humains et donc doté d’une certaine spiritualité (d’une moral)
  • On retrouve dans le poème des parallélismes, avec des jeux sur les syntaxes : comme « nul ne sondé/nul ne connaît » ; on peut aussi noter l'existence d'une face cachée pour chacun d'entre-eux « le fond de tes abîmes » (l’Homme) et « tes richesses intimes » (la Mer)
  • On peut aussi noter que les 2 êtres  se rejoignent dans la continuité et dans la rupture : par exemple dans les 2 premières strophes on a cette idée de continuité, d’infini, de liberté pour les 2 : « déroulement infini », « cette plainte indomptable et sauvage » mais dans les 2 dernières strophes on  retrouve une idée de rupture, de limite pour les 2 : « le fond de tes abîmes », « tes richesses intimes » => « vos secrets »
  • Tout le poème s’organise autour d’une certaine symétrie : les deux entités sont plus qu’identiques mais  évoluent ensemble (on voit bien ça dans la structure du poème) et les jeux de reflets sont perceptible dans les rîmes : par exemple dans le premier paragraphe âme (v.2) + mer (v.1) = amer (mer saumâtre ou amertume humaine).  

Transition : Dans ce poème, Baudelaire nous présente bien les deux « individus » comme deux « entités identiques »  mais cela cache en réalité une certaine opposition, voir une destruction passionnelle.

II. Une destruction passionnelle

  1. Une opposition basée sur leur relation (paradoxe relationnel)

  • Jeu sur un paradoxe : ils s'aiment, et sont identiques (1ère partie) mais se détruisent, se combattent mutuellement.
  • Le titre porte plusieurs sens : l’Homme et/est/hait la mer. La mer et l’homme sont à la fois reliés et séparés par ‘et’ (conjonction de coordination).
  • Rîmes embrassées. Tantôt l’homme embrasse la mer (comme dans la strophe 1)  tantôt la mer embrasse l’homme.
  • Dans la structure qui joue entre l'Amour et le Conflit. La mer est masculine et féminine. On plonge en son sein comme une femme mais on la combat comme un homme.
  1. Le thème de la mort.
  • Champ lexical de la mort + Champ lexical du combat et de la souffrance très présent dans les 2 dernières strophes : « vous vous combattez » (v. 14), « le carnage et la mort » (v.15), « lutteurs éternels » (v.16)
  • Le caractère insensible du couple, « sans pitié ni remords » => aucun états d'âme.
  • Un amour pour la destruction : « tellement vous aimez le carnage et la mort ». L’homme et la mer partagent des sentiments humains. Ils se rapprochent pour l’amour ou pour la lutte : « lame » (v.3) peut signifier vague ou couteau.
  • Le goût pour le néant. Les ressemblances : l’homme comme la mer est libre, indomptable, sauvage ; ils partagent les mêmes abîmes, les mêmes secrets, les mêmes richesses intimes, la même jalousie. Enfin ils ont le même goût pour le carnage et la mort. Le temps et l’espace sont infinis (siècles innombrables, éternels, abîmes) et renvoient donc à un espace intérieur abstrait.
  • La lutte semble opposer l’Homme à lui-même  (présent éternel) => la mer ne serait qu’une métaphore d’une autre partie de lui-même => vérité de l’Humanité
  1. Un caractère autodestructeur comme si ils cherchaient mutuellement à se détruire et à se remplacer
  • Association entre les deux thèmes opposés : l’Amour et la Haine.
  • Projection de l'homme vers la mer : au fur et à mesure du poème, on a l’impression que  l'homme se rapproche de plus en plus de la mer et au final la devient :

En effet le premier mot du poème c’est « Homme » et au début il le tutoie, il s’adresse donc particulièrement à lui mais au fur et à mesure le « tu » devient « vous » et le « Homme » du début devient un « frères implacables » de la fin »

  • Derniers vers marquant : « O lutteurs éternels, O frères implacables » :

 Hémistiches (6 syllabes) +  antithèse + hypallage. : figure de style qui consiste à associer à un ou plusieurs mots d’une phrase , un mot qui conviendrait mieux à d’autres mots de la même phrase.

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