La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux, une tragédie?

Gonçalves Daniel, Gyger Damien, Rauber Léo & Schwab Grégoire                                4GY8

La dissertation littéraire

Rédaction

Sujet :

Dissertation littéraire : La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux, une tragédie?

Introduction

[Amorce]. Jean Giraudoux est connu pour l’intérêt particulier qu’il a voué à l’Antiquité grecque. Nombreuses sont ses œuvres dont le titre fait écho à des personnages mythologiques, telles que « Electre » ou encore « Amphitryon 38 ». Son adaptation du fameux mythe de la Guerre de Troie s’inscrit dans le contexte historique de l’entre-deux-guerres, moment auquel Giraudoux a écrit cette pièce. Si ce dernier s’approprie l'œuvre d’Homère en la revisitant, il dit toutefois « s’inscrire dans les marges » de ce dernier. En effet, Giraudoux donne d’autres dimensions aux personnages en faisant sa propre incursion dans le temps. Le but de cette dernière est de faire un lien avec le contexte actuel de l’époque. [Sujet posé et précisé]. Dès lors, on pourrait se demander si La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux est une pièce tragique. Autrement dit, cette pièce est-elle une œuvre dramatique, s’inspirant des œuvres composées par les Anciens dont le but est de susciter la terreur ou la pitié en mettant en scène des personnages illustres de l’Antiquité ? [Etapes du plan]. Afin d’élucider ce questionnement, il s’agira de vérifier si La Guerre de Troie n’aura pas lieu présente des caractéristiques semblables à celles que l’on retrouve dans les œuvres antiques, tout en relevant que Giraudoux prend quelques libertés en s’écartant quelque peu des règles édictées par les anciens. Enfin, il s’agira de faire ressortir quelques éléments montrant que le dramaturge transgresse totalement les traditions propres à la rédaction d’une tragédie.

Axe 1 : Giraudoux, héritier de la tradition

[1er argument : fatalité extérieure]. Giraudoux apparaît en tant qu’héritier de la tradition en reprenant des codes et règles présentes à toutes les époques. Le concept de fatalité extérieure qui apparaît dans cette œuvre notamment grâce à la présence du destin qui se présente presque comme un personnage à part entière du récit mais que personne ne verrait. On peut également relever l’impuissance des personnages face à cette fatalité comme avec Cassandre par exemple, qui a le don de voir le futur mais qui ne peut rien faire pour l’empêcher ou encore Hélène qui possède également le don de clairvoyance mais qui ne tentera même pas d’arranger la situation périlleuse dans laquelle les Troyens et les Grecques sont.

[2ème argument : Imitation des actions nobles / catharsis]. Ainsi, il reprend également des règles qu’il puise dans des époques particulières, notamment celles d' Aristote et des réguliers. En effet, l’auteur raconte un récit épique où il imite Homère qui est un écrivain de renom. Concernant le catharsis, d’une part il y a la présence de la crainte en raison du questionnement “La guerre aura-t-elle lieu ?”, et d’autre part, le lecteur ressent de la pitié envers Hector et Andromaque qui mettent tout en œuvre afin qu’elle n’ait pas lieu. [3ème argument : unité de temps / instruire]. De plus, il reprend également des règles propres aux réguliers uniquement telle que la règle de l’unité de temps. En effet, dans cet ouvrage, l’ensemble de l’intrigue se passe en une journée comme on peut le remarquer dans plusieurs passages de l'œuvre tels que dans l’acte 1, scène 1 à la ligne 50 :”Quel beau jour, maîtresse”. Avec cette phrase qui se trouve dans la première scène de l’ouvrage, on comprend alors que l’intrigue commence au petit matin. Ou encore dans l’acte 2, scène 9 à la ligne 20 :”Parfaitement, nous la déclarerons, et dès ce soir.”. Cette phrase montre bien que l’intrigue touche à sa fin car le soir arrive. En effet, on remarque également qu’il est très important pour Giraudoux d’instruire au travers de sa pièce. Il nous apprend alors qu’il faut lutter contre la guerre qui représente le destin même si nous pensons que c’est voué à l’échec. [4ème argument : fatalité intérieure]. Finalement, Giraudoux reprend la règle instituée par les réguliers ainsi que Victor Hugo, à savoir, la fatalité intérieure. Cette dernière se retrouve dans le texte au-travers de certains personnages tels que Hector qui, malgré sa volonté de lutter contre la guerre, se retrouve victime de la fatalité qui déclenche cette dernière. Ce constat est également fait avec Ulysse qui essaie de déjouer le destin en reprenant Hélène aux Troyens afin d’éviter la guerre mais en vain.

Conclusion

L’oeuvre de Jean Giraudoux est bien un récit tragique, appuyé premièrement par l’aspect de la fatalité, puis par l'inspiration des oeuvres anciennes et de l’imitation des actions nobles. De plus, l’aspect de l’unité de temps est repsecté, fondamental pour une tragédie. Pour finir, la fatalité intérieure caractérisé par l’impuissance d’Hector et qui finit lui-même à être la cause de la guerre.