La Mort et le Bûcheron / La Fontaine

I)Un portrait physique

1) une pauvreté financière

2) une pauvreté psychologique

3) un monologue élégiaque

II) l'homme face à la mort

1)l'allégorie de la mort

2) une généralisation progressive

La fable 16 du livre VII "La Mort et le Bûcheron" écrite par la Fontaine, est une réécriture inspirée du "Vieillard et la Mort" d'Escope. Le fabuliste écrit dans un contexte historique pesant: plusieurs guerres ont affamé le peuple dans la seconde moitié du XVII eme siècle.

Cette fable semble atypique car aucun des personnages n'est un animal et le sujet est particulièrement grave, posant implicitement la question du suicide. Un bûcheron accablé par ses problèmes financiers et la pénibilité de son travail, appelle la Mort sans y penser réellement mais celle-ci arrive promptement, surprenant l'homme. Celui-ci invoque alors un excuse afin de le congédier.

La morale apparente de la fable, évoquée en tant que "devise des hommes" ne semble pas satisfaisante dans le mesure où le bûcheron n'est pas vraiment coupable des maux dont ils souffre. Ainsi, grâce à l'analyse de plusieurs indices parsemés dans le texte, nous pouvons nous poser la question suivante: quelle est la véritable visée du fabuliste?

En premier lieu, nous étudierons le portrait physique et moral du bûcheron tandis qu'en deuxième lieu nous analyserons sa réaction face à la Mort pour en déduire une portée généraliste de la fable.

La gable dresse un portrait à la fois physique et moral d'un "pauvre bûcheron'.*

La pauvreté s'entend d'abord d'un point de vue pécuniaire: "le bûcheron est pauvre, comme l'atteste le champ lexical de l'argent: vers 1 et 8 "pauvre". Au vers 10 et 11, plus de la moitié des malheurs du bûcheron concerne les finances. L'homme habite une "chaumine", il n'a quelquefois " point de pain". La question au vers 7 insiste sur l'absence de joie dans la vie du vielle homme car, si ses besoins vitaux ne sont pas satisfaits ( il meurt de faim), il ne peut pas avoir de plaisirs.

Le bûcheron a des soucis psychologiques. Le travail remplit l'espace: il occupe une place importante aux six premiers vers et le nom "fagot" est répété à deux reprises. Ses problèmes sont énumérés aux vers 10 et 11 dans un alexandrin qui est brusquement rompu par un octosyllabe: une brusque prise de conscience anime le bûcheron semble voué à l'asphyxie à cause de son travail. L'homme est fatigué: l'allitération en (r) des premiers vers traduit cet état. Au vers 9, le chiasme compare l'absence de repos à la rareté du pain. L'âge avancé de l'homme ajoute à la pitié qu'on peut avoir pour lui.

Suite à sa prise de conscience, le bûcheron entame un monologue élégiaque. Celui-ci est