La Princesse de Clèves - La scène du pavillon
Commentaire de texte : La Princesse de Clèves - La scène du pavillon. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Galazhie Z • 17 Mars 2022 • Commentaire de texte • 922 Mots (4 Pages) • 1 019 Vues
Introduction : Durant le XVIIe siècle, de nombreux salons se développent, salons littéraires qui ont pour objectif de discuter et débattre sur la littérature et les sciences. Mme De LaFayette après son mariage avec le comte de la Fayette entre dans l’aristocratie, ce nouveau statut social lui permet de créer son propre salon où elle invite des intellectuels et écrivains tels que Madame de Sévigné ou La Rochefoucauld. Elle publie en 1678 La Princesse de Clèves, considéré comme l’un des premiers romans modernes de la littérature française. Le texte que nous allons étudier est justement un extrait de ce dernier qui est sûrement le plus célèbre du roman. Après avoir fuit la cour pour se reposer, la protagoniste décide de faire un aveu à son mari, celui qui explique la véritable raison de son départ à la campagne : ses sentiments pour un autre homme, qui est nulle autre que le duc de Nemours, identité que la princesse de Clèves décide de ne pas révéler.
Problématique : Comment cette scène fait ressortir des personnages à la fois héroïques et tragiques ?
Mouvement : Nous verrons un premier mouvement de la ligne 1 à 11 qui correspond à l’aveu de la princesse le mouvement deux sur la réaction du prince va de la ligne 12 à 15 et pour finir le troisième et dernier mouvement l.16 à 20 est la réponse du prince de Clèves.
Développement :
1er mouvement :
- La princesse met tout d’abord son discours dans une atmosphère dramatique par l’interjection “Eh bien, monsieur” l.1 et l’apostrophe “monsieur” l.1, témoigne de son courage en s'adressant directement à son mari.
- Sa gestuelle présentée par un participe présenté “se jetant à ses genoux” l.1 montre un acte de supplication mettant en valeur son désespoir et présentant ainsi un scène tragique.
- Par l’hyperbole “un aveu que l’on a jamais fait à son mari” l.2, Mme de Clèves rend son geste exceptionnel et la présente comme un personnage héroïque dans un environnement tragique.
- Cependant de cet aveu elle se montre comme non coupable “l’innocence de ma conduite et de mes intentions” l.2.
- De plus la tournure impersonnelle “Il est vrai que” l.3 ajouté à la généralisation avec le pluriel “les personnes de mon âge” l.4, permet à la princesse de s’éloigner personnellement de la faute qu’elle va avouer.
- Elle insiste sur son innocence par l’hyperbole “Je n’ai jamais donné” l.4 qui montre également ses actes passés comme exceptionnels
- (Le conditionnel qui suit s’oppose au passé précédent “je ne craindrais pas” l.5 et permet d’ouvrir les subordonnées circonstancielles l.6 introduites par “si”. Ces dernières proposent deux solutions “me retirer de la Cour” l.6, “j’avais encore Mme de Chartres” l.6, ne laissant que la première possible sachant que sa mère est morte. Ainsi elle avoue sa faiblesse face à ses sentiments.)
- (Le complément circonstanciel de but “pour me conserver digne d’être à vous” l.7 montre que son aveu est au final plus pour le respect de la moral et l’estime d’elle-même que pour à l’amour de son mari)
- Une tonalité pathétique s’installe avec l’hyperbole “je vous demande mille pardons” l.8 qui témoigne de son désespoir.
- Enfin les impératif “Conduisez-moi, ayez pitié [...] aimez-moi” l.11, est un symbole de supplication, relevant du théâtre tragique.
2e mouvement :
- Le deuxième paragraphe débute par la description des personnages “la tête appuyée sur ses mains” l.12 pour M. de Clèves et “à ses genoux, le visage couvert de larmes” l.14 pour Mme de Clèves. Mettant ainsi en avant des héros tragiques accablés par des passions qui les dépassent.
- Nous retrouvons aussi les sentiments du mari face à cet aveu “hors de lui-même” l.13 témoignant de sa colère et avec l’hyperbole “il pensa mourir de douleur” l.15 qui montre son affliction profonde (mais il s’agit aussi d’un prolepse sachant qu’il va mourir à cause de ses sentiments pour la princesse)
- Pour finir, à travers le participe présent “l’embrassant en la relevant” l.15, nous pouvons voir M. Clèves qui agit en chevalier animé d’un amour sincère et pur et donc un personnage héroïque.
3e mouvement :
- La prise de parole du prince débute par “Ayez pitié de moi” l.16, “pardonnez” l. 16, impératif qui mettent en valeur son affliction et témoigne d’une scène pathétique.
- Expression de la tristesse de ce dernier accompagné d’une hyperbole “affliction aussi violente” l.17, “le plus malheureux qui ait jamais été” l.20, montre que cet aveu tragique fait souffrir le mari.
- De plus la négation “je ne réponds pas comme je dois” l.17-18, présente le personnage comme une personne vertueuse par son blâme personnel.
- Qualité remise en valeur par l’hyperbole “plus d’estime et d’admiration que tout ce qu’il y a jamais eu de femmes au monde" l.18-19, malgré la tristesse il reconnaît la vertu de sa femme et met en avant son mérite.
Conclusion : Nous avons donc pu voir que l’aveu de la protagoniste fait apparaître chez les deux personnages une grande souffrance. Cependant par cet acte courageux montre une princesse héroïque et par la noblesse de sa réaction, le prince est tout autant héroïque. Néamoins le discours qui est libérateur pour la femme est destructeur et cause d’une profonde douleur pour le mari, reflettant ainsi la misère de la condition humaine accablé par la passion amoureuses. Nous pouvons ainsi faire un lien avec le second grand aveu de Mme de Clèves, celui au duc de Nemours, où alors elle avoue tout ce qu’elle ressent tandis que dans celui étudié elle garde tout de même une distance avec la réalité et les faits.
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