La poésie ne peut-elle donc chanter que ce qui est beau ?
Chronologie : La poésie ne peut-elle donc chanter que ce qui est beau ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Walid Ramdane • 5 Mai 2021 • Chronologie • 1 321 Mots (6 Pages) • 972 Vues
Essai HLP :
D’Achille au Roi Arthur ou encore de Jules César à Charles de Gaulle, les grandes figures héroïques, fictives ou réelles, n’ont cessé d’être au cœur d’œuvres et de récit littéraires. Ainsi une des figures de l’héroïsme la plus présente dans l’histoire n’est autre que le combattant ou le soldat, il a toujours été décrit comme noble et grand. Cependant depuis le début du 20ème siècle et la 1ère guerre mondiale, la guerre ainsi que les soldats sont détestées pour leur cruauté. De ce fait le soldat est-il forcément une figure héroïque et de quelle manière les arts et la littérature en rendent il compte ?
Le soldat est une figure héroïque. En effet le soldat se bat pour défendre une cause noble à ses yeux telle que son peuple, sa religion, sa famille… Ce dernier a conscience de ses actes et de leurs conséquences, ainsi il est prêt à se sacrifier et à mourir pour la cause qu’il défend. Ce qui est depuis toujours vu comme un acte héroïque. L’image du soldat apparaît en premier temps comme méliorative, cette dernière est illustrée par la mise en valeur des combattants dans les œuvres d’arts telle que la toile de Gérard François, « La bataille d’Austerlitz ». Cette toile met en scène l’instant solennel de la victoire, celui où le général Rapp vient présenter à un Napoléon olympien les drapeaux pris à l’ennemi. De cette manière cette toile met en avant Napoléon 1er et son armée de soldats, elle dresse ainsi un portrait mélioratif des soldats malgré les morts ennemis que l’on peut apercevoir sur le tableau. Le soldat est souvent représenté de manière héroïque dans les représentations traditionnelles de la guerre. Ainsi dans la mythologie grecque la figure héroïque à travers les combattants est omniprésente. Par exemple l’armée des Myrmidons guidée par le héros Achille lors de la guerre de Troie dans « l’Illiade » d’Homère. De cette manière après leurs nombreuses victoires, ils sont considérés comme des héros, dans la mythologie grecque. Néanmoins le soldat peut aussi devenir une figure héroïque grâce à l’influence même cette figure. Autrement dit la figure de l’héros pousse le soldat à devenir en quelque sorte lui-même un héros en se surpassant et en donnant le meilleur de lui-même. On peut distinguer cette idée dans un extrait de l’ouvrage « Mars ou la guerre jugée » d’Alain. De ce fait, pour le soldat, la quête de l’héroïsme devient essentielle. Ainsi d’après Alain « il fallait être un héros ou n’être rien ; rien et moins que rien ». Alain montre ici le caractère essentiel de l’héroïsme chez le soldat. Ainsi cette nécessité va influencer la totalité des soldats. Le soldat est donc une figure héroïque à travers l’image qu’il véhicule mais aussi son désir de devenir un héros en se battant pour sa cause. Cependant tout soldat peut-il réellement devenir « héros de sa propre histoire » malgré qu’il fasse acte de barbarie car la guerre en elle-même demeure un affrontement barbare.
Le soldat n’est pas forcément une figure héroïque. En effet le soldat tue de sang froid ses semblables lors de guerres or la guerre chasse tout principes et valeurs morales. Ainsi d’après l’écrivain français Alfred De Vigny « L’existence du soldat est, après la peine de mort, la trace la plus douloureuse de barbarie qui subsiste parmi les hommes. De Vigny montre ici la nature cruelle et barbare du soldat. De cette manière le soldat est un être impitoyable qui n’a plus conscience de l’ampleur de ses actes et qui obéit aux ordres de ses supérieurs tel un être sans conscience. Le soldat tue alors, presque, sans aucun remords tel un bourreau. Le roman d’Henri Barbusse « Le Feu » illustre cette barbarie de la guerre. On remarque alors dans cette ouvrage la peur et l’horreur qui règne sur les champs de batailles, les conditions de vie difficiles et la présence obsédante de la mort. Le soldat est alors déshumanisé, il est décrit et représenté dans des œuvres comme un homme-bête. Ainsi le livre « A l’ouest rien de nouveau » d’Erich Maria Remarque, qui rend compte aussi des horreurs de la Grande Guerre, affirme cette idée. Les soldats sont décrits comme des animaux sans aucune pensée ou pitié. La violence n’a alors plus de limite et ainsi les hommes partis à la guerre perdent toute forme d’humanité. La déshumanisation des soldats pendant la guerre est aussi une thématique fortement présente dans la peinture. En effet le peintre allemand Otto Dix, associé aux mouvements de l’expressionisme, est un des principales artistes à mettre en œuvre les horreurs de la guerre. De cette manière dans son triptyque appelé « La guerre », on peut distinguer de nombreux morts au premier plan du tableau. On remarque aussi que les soldats présents au deuxième plan ne semblent avoir aucune forme de compassion ou d’empathie. E.M Remarque représente ici à la fois les horreurs de la guerre mais aussi la déshumanisation des soldats partis au combat. Le soldat n’est donc pas forcément une figure héroïque puisque ce dernier est capable de commettre des crimes, des plus atroces.
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