Le personnage de Julien Sorel
Cours : Le personnage de Julien Sorel. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Garance Levoux • 8 Novembre 2020 • Cours • 1 824 Mots (8 Pages) • 1 342 Vues
le personnage de Julien Sorel
Introduction
Comme le dit Stendhal, «Nous naissons tous originaux : nous plairons tous par cette originalité». En effet Julien se démarquera toujours des personnes qu'il croisera sur son chemin. Julien est le personnage principal de l’œuvre la plus connue de Stendhal nommée le Rouge et le Noir et publiée en 1830. Elle conte la jeunesse, les amoures et le destin de Julien Sorel.
L'auteur de ce roman, de son vrai nom Henri Beyle, est né en 1783 et est mort en 1842. Instaurateur du beylisme (=attitude de vie conforme à celle des personnages), fasciné par Napoléon Bonaparte et par l'Italie, il est connu pour deux de ses romans, la Chartreuse de Parme paru en 1939 et le Rouge et le Noir paru neuf ans auparavant.
Dès lors, il serait intéressant de nous demander en quoi Julien est un personnage différent et en constant apprentissage. Dans un premier temps, nous aborderons la différence de Julien par rapport aux diverses personnes qu'il rencontrera. Dans un second temps, nous constaterons que Julien est en apprentissage constant.
- Julien, un personnage différent des autres
- a) Julien, un garçon totalement opposé à ses frères et son père
Julien est un garçon totalement opposé à ses frères et son père comme nous pouvons le remarquer dans le chapitre IV avec la présentation du personnage principal.
Le père de Julien est violent tandis que Julien est sensible. Nous pouvons le constater grâce au champ lexical de la violence avec les expressions «coup violent», «le chassant rudement» «frappa» «calotte» ou encore «le poussa», marquant un contraste entre le père fort et le fils faible. À contrario, les expressions «larmes aux yeux» et «tristement» témoigne de la fragilité du jeune homme.
De plus, Julien a des qualités bien éloignées de la virilité des frères et du père Sorel. Alors que le père de Julien a «une voix de Stentor» et que ses frères sont comparés à des «espèces de géants […] armés de lourdes haches», Julien «lisait» et est «faible en apparence» ce qui prouve que Julien est en décalage avec son milieu et sa famille. Également, nous pouvons constater que Julien est cultivé tandis que son père est inculte. Julien lisait le Mémorial de St Hélène, rédigé par Napoléon, et c'était «celui de tous qu'il affectionnait le plus». Cependant, son père trouvait «cette manie de lecture […] odieuse» car «il ne savait pas lire lui-même». Le père Sorel a surpris son fils perché sur le toit en train de lire, il était à «cinq ou six pieds plus haut», cette hauteur est une image représentant le fait que le fils Sorel est supérieur intellectuellement à son père. Les frères, le père de Julien et lui-même ont des intérêts différents. En effet, Julien ne s'intéresse pas le moins du monde à la scierie alors que ses deux frères sont «tous occupés […] [qu'] ils n'entendirent pas la voix de leur père.». Le physique de Julien est également opposé à celui de ses frères. Julien a une «taille mince» «svelte et bien prise», elle est décrite comme «si différente de celle de ses aînés» Julien a les «joues pourpres», «un nez aquilin» ainsi que des «traits irréguliers mais délicats».
De plus, le narrateur dit de lui qu'il est «faible en apparence», ce qui insinue implicitement qu'il ne faut pas toujours se fier aux apparences et qu'elles peuvent être trompeuses. Ensuite, Julien est victime de rejet de la part de sa famille, c'est l'«objet des mépris de tous à la maison» et «il était toujours battu». Ce rejet amène le lecteur à se demander si Julien Sorel décidera, oui ou non, de se venger de cette classe sociale qui lui a été, malgré lui, attribué.
Cette présentation du personnage principal qu'est Julien est indispensable afin de le cerner, d'imaginer quel sera son parcours et de comprendre sa révolte ainsi que son désir d'échapper à son milieu social et familial poussé par la lecture de la vie de Napoléon Bonaparte.
b) Une lutte perpétuelle contre sa classe sociale
Par conséquent, Julien va se lancer dans une lutte perpétuelle contre sa classe sociale.
Le maire de la ville de Verrières, M. de Rênal, l'a choisi au chapitre III comme précepteur pour ses enfants. Lorsqu'il se rend pour la première fois sur son lieu de travail, il rencontre Mme de Rênal avec qui il échange des regards et partage un silence révélateur du coup de foudre. Julien se servira par la suite des sentiments naissants de la femme du maire pour monter dans la société et prendre sa revanche sur sa classe sociale. La séduction qu'il va exercer sur Mme de Rênal s'avérera être un défi pour lui et une vengeance.
En effet, le fait que ce soit une bourgeoise, il veut se prouver qu'il peut séduire une malgré son statut de petit paysan. Au chapitre XV, Julien entreprend de «vains projets» pour passer la nuit avec Mme de Rênal.
Stendhal, s'est focalisé sur ce défi et a passé sur la première nuit entre les deux protagonistes, brisant les codes traditionnels de la scène d'amour. Julien représente le mauvais héros de cette scène de vaudeville. Les expressions «l'événement le plus pénible», «souffrant plus mille fois que s'il eût marché jusqu'à la mort» ou encore «vains projets» font partie des termes péjoratifs utilisés par le narrateur pour prendre le contre-pied du topos de la première nuit amoureuse et ainsi insérer du registre comique.
Julien tente également de séduire Mathilde de la Mole, fille du marquis. Cette noble lui résiste, c’est pourquoi il essaie de la séduire. Julien y parviendra relativement facilement. Cependant, n’ayant pas de sentiments à l’égard de Mathilde, il la délaissera, et apprendra qu’il était totalement éprise de passion pour lui.
II. Julien, un personnage en constant apprentissage
- a) Julien, un piètre séducteur
Durant l'entreprise de Julien pour séduire la femme du maire, Julien apparaît comme un piètre séducteur. En effet, il «faisait un bruit effroyable», «était forcé de s'appuyer contre le mur» et «fondit en larmes», faisant de lui un peureux. De plus, le narrateur utilise l'oxymore «adresse si maladroite» pour montrer son rôle de séducteur misérable. Julien est présenté comme un être hypocrite, ne se tenant qu'à un «rôle», «au lieu d'être attentif aux transports qu'il faisait naître, […]
l'idée de devoir ne cesse d'être présent dans son esprit. C'est l'orgueil et la soumission à la vanité qui fait qu'il ne «goûte pas le bonheur» car trop obsédé par son désir de supériorité. Cette scène n'est pas vécue de la même façon par Julien et par Mme de Rênal.
Julien est toujours dans la stratégie et le calcul, il ne pense qu'à lui et instrumentalise l'amour pour en faire un moyen d'ascension sociale. À contrario, Mme de Rênal est toujours bien présentée par le narrateur car elle est naturelle et sincère, bien que tiraillée entre l'amour et la religion. Par conséquent, l'entreprise de Julien n'engage que son orgueil et son désir de revanche sur ses origines modestes.
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