Le rôle du roman
Dissertation : Le rôle du roman. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar clemence.dcl • 11 Mars 2020 • Dissertation • 1 184 Mots (5 Pages) • 836 Vues
Dissertation de français
INTRO
La princesse de Clèves, Madame Bovary, Thérèse Desqueyroux : autant de titres éponymes qui disent l’importance du personnage dans le roman. Ces créatures de papier sont souvent décrites comme dotées de sentiments, de pensées, à l’instar de véritables personnes. Pour autant, attendons-nous essentiellement d’un roman qu’il nous plonge dans les pensées d’un personnage ? Est-ce là ce que recherche avant tout le lecteur ? Est-ce une attente exclusive ? C’est pourquoi, après avoir étudié l’accès à l’intériorité du personnage de roman ainsi que les autres attentes que peut avoir le lecteur en lisant le roman, nous verrons que ces diverses attentes ne sont pas inconciliables.
I : On attend du roman qu’il donne accès à l’intériorité du personnage
Le roman a de nombreux moyens à sa disposition pour donner accès aux pensées du personnage, comme la focalisation interne : le narrateur de Madame Bovary propose une immersion dans les pensées d’Emma, si bien que le lecteur connaît, par-delà le silence de l’héroïne, sa mélancolie. Parfois, c’est le monologue solitaire qui permet au lecteur d’avoir accès aux états d’âme du personnage. Dans Le Rouge et le Noir, Stendhal fait souvent s’exprimer seul le personnage de Julien qui révèle à l’écart de la société le dégoût qu’il éprouve à l’égard de certains de ses semblables. La plongée dans ses pensées permet alors la dénonciation de l’hypocrisie qui règne en société.
On peut alors ressentir un certain plaisir à avoir accès à l’intimité du personnage, alors que dans le réel, l’autre nous échappe. Le roman autobiographique par exemple ouvre au lecteur les portes d’une intimité : le moi se met à nu, tel que le fait Rousseau dans Les Confessions. Il fait la lumière sur ses mobiles, sur certains événements jusqu’alors cachés. Le personnage se confond ici avec une personne que le lecteur peut avoir plaisir à mieux connaître à la fin de l’ouvrage.
Le plaisir du lecteur peut alors provenir de l’identification avec le personnage. On peut attendre du roman qu’il nous fasse nous retrouver dans le personnage, à l’image d’Emma Bovary qui s’identifie aux héroïnes des romans pour lesquelles elle se passionne. Au XIXème siècle, Edmond de Goncourt remarque que « les auteurs, à l’instar de Stendhal, voulaient écrire non ce que faisaient les héros de roman mais ce qu’ils pensaient » (Journal).
TRANSITION
Si certains lecteurs attendent du roman qu’il donne accès à l’intériorité du personnage, d’autres ont des attentes divergentes.
II : Le lecteur peut néanmoins avoir d’autres attentes en lisant un roman
On peut attendre d’un roman qu’il nous donne accès à plusieurs points de vue simultanément. Il ne s’agit alors pas de nous plonger dans les pensées d’un personnage mais justement de plusieurs personnages à la fois. Le roman épistolaire par exemple peut tirer parti de cette diversité : dans Les Liaisons dangereuses, Laclos donne la parole à trois personnages, les lettres permettant l’exposition de leur intimité. Le lecteur peut alors comparer les différentes personnalités de ce trio et il voit progressivement se refermer sur leur victime le piège tendu par deux personnalités manipulatrices et cyniques.
Le lecteur peut choisir de lire un roman pour voir les personnages non pas penser mais agir : les romans d’aventure foisonnent d’actions ainsi que les romans de chevalerie où l’on a très peu accès à l’intériorité des protagonistes mais où l’on prend plaisir à les voir confrontés à toutes sortes de situations singulières (combats, sortilèges…). Ainsi dans Perceval ou le conte du Graal, Anne-Marie Cadot-Colin ne nous fait que très peu part des pensées du jeune Gallois, trop occupé à réaliser ses exploits chevaleresques.
Enfin, on peut attendre du roman qu’il nous plonge, non plus seulement dans des pensées mais dans une période. Ainsi, de nombreux romans possèdent une portée historique, perceptible dès leur titre : Quatre-vingt-treize de Hugo ou encore Le Rouge et le Noir dont le sous-titre est Chronique de 1830. On peut également vouloir être dépaysé non plus historiquement mais géographiquement en ouvrant un roman : les œuvres de Jules Verne nous font par exemple découvrir des mondes inconnus.
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