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Nevermore, Paul Verlaine

Commentaire de texte : Nevermore, Paul Verlaine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  8 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 793 Mots (8 Pages)  •  3 078 Vues

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Commentaire composé de « Nevermore »

          « Nevermore » est le second poème de la section « Melancolia » dans le recueil de jeunesse de Paul Verlaine : « Poèmes saturniens » publiés en 1866 après le succès des « Fleurs du mal ».

Paul Verlaine fréquente un cercle de poètes autour de Leconte de Lisle. Verlaine est un poète français appartenant au mouvement littéraire du Parnasse, courant du XIXème siècle, en réaction contre son prédécesseur, le Romantisme, qui lui s'émancipe des règles classique et aborde les thèmes de la passion amoureuse.

Le Parnasse se caractérise et insiste alors sur le travail de la forme des poèmes, la retenue des passions, la musicalité et la recherche des mots ou des expressions justes pour ainsi atteindre la perfection, la virtuosité de l’écriture.

Le titre « Nevermore » témoigne de l'influence de Charles Baudelaire et fait référence à lui qui introduisait des termes anglais vers les années 1850.

Ce poème a une forme fixe, c'est un sonnet, régulier en apparence, composé d’alexandrins en 4 strophes répartie en 2 quatrains et 2 tercets. Il est à la fois narratif et descriptif avec l’usage du passé simple et de l’imparfait. Ce sonnet aborde les thèmes de la poésie lyrique cependant toujours teinté de mélancolie.  En effet, il évoque le souvenir d'une première expérience amoureuse, une déception amoureuse. Il reprend le thème traditionnel de la fuite du temps cher aux romantiques mais se le réapproprie.

Ces quatorze alexandrins racontent le surgissement d'un souvenir d'un amour de jeunesse, platonique, dans lesquels le poète est plutôt passif. Cette scène très brève se passe dans un cadre automnal lors d'une promenade avec une femme inconnue qui reste mystérieuse.

Il cherche à toucher le lecteur, en évoquant la nostalgie d'un moment de bonheur, le regret d'un amour perdu suivi d’une élégie sur la fuite du temps.

En effet, le poème propose deux aspects de la mémoire : le souvenir douloureux qui le poursuit et le souvenir d'un bonheur heureux passé.

Nous étudierons alors l'expression du sentiment personnel par la description d'un paysage intérieur ensuite nous verrons une scène qui montre un amour finissant puis pour finir l’expression énergique d’un bonheur irréversible.

           Dans un premier temps, l'expression lyrique du sentiment personnel est exprimée par la description d'un paysage extérieur, son état d'âme et ses sentiments dans la réalité extérieur sont transposés avec l’utilisation de pronoms personnels.

Tout d'abord dans l'incipit in médias res, le poète nous plonge dans son histoire et tout de suite se présente tel une victime du souvenir « Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? » (vers 1).

En effet, grâce à l'apostrophe, à la personnification et à la répétition du « souvenir » qui ouvrent le sonnet, on voit que le poète s'adresse directement à lui et qu'il s'impose avec la force d'une obsession. Il est le sujet du verbe de volonté et le poète n’est que le complément, il semble donc subir cette situation et ressentir une douleur intérieure dès le premier vers. Le souvenir est une réalité spirituelle grâce à la personnification. De plus, cette question rhétorique rend le premier vers expressif et interpelle le lecteur qui attend la réponse… mais la fin du vers et le contre-rejet qui se développent sur le reste du quatrain n'apporte pas l'explication attendue, car Verlaine choisit de décrire le cadre spatio-temporel de ce souvenir. Le contre-rejet du vers 1, montre que le souvenir s'impose, il déborde avec la présence inattendue du nom d’une saison, en fin de vers : « L’automne ».

Il exprime l'irruption violente du souvenir, il annonce une saison bien particulière : la saison de la tristesse et de la mélancolie par excellence.

Dans cette scène le poète exprime immédiatement de la souffrance et du mal-être, il se trouve dans un cadre propice à la douleur, et typiquement triste. Le paysage est vide de toute humanité, mais il est cependant animé. L'arrière-plan narratif contient des verbes d'action à l'imparfait comme « Faisait voler » (v2) ou « dardait » (v3).

De plus, le choix de la rime unique femme en « tône » alourdit le quatrain, et créé un effet de monotonie. Il n’y a aucune présence d’alternance entre rimes masculines et féminines.

Le cadre et les différents éléments retenus sont traditionnels : c’est l’automne et la lumière s’affaiblit : « rayon monotone » (v3). Le choix de la couleur jaune est dévalorisé par le suffixe « issant », les feuillages jaunissants et le vent annoncent déjà l’hiver.

On note d’ailleurs une allitération en [v] du vers 2 qui marque un élément de l’air, le chant mélodieux de la grive et fait référence au souvenir avec une césure lyrique au mot « grive ». Cependant dans ce poème, l’oiseau ne chante pas alors qu’à son habitude si, puis une assonance en [o] formant une rime riche au vers 3. Ces deux figures de style créent une harmonie imitative et miment le bruit du vent dans la forêt.

L’intervention de la bise présente une certaine violence car elle « détone » avec le vent qui souffle en rafale et annonce l’atmosphère glaciale de fin de journée que le soleil ne peut pas réchauffer en vue de son « rayon monotone » (v3).

            Les personnages apparaissent ensuite au début du deuxième quatrain, c’est une scène à la fois triste et galante, elle présente un prélude à la séparation.

Le couple formé par le poète et la femme réunie deux solitudes.

Tout d’abord, les deux êtres sont évoqués de manière imprécise : « Nous » et se dissocient au fil du texte avec un jeu d’adjectifs : « seul à seule » (v5) ou jeu de pronoms : « elle et moi » (v6). On remarque que on passe de masculin/féminin, à l’inverse, il redonne la première place à la femme car c’est elle ensuite qui prend l’initiative. En effet, après, l’exposition d’un ensemble calme, aux sonorités douces, évoquant un monde onirique : avec le gérondif « en rêvant » souligné par le zeugma : « les cheveux et la pensée au vent » (v6). La jeune femme interrompt alors la rêverie avec l’adverbe temporel : « Soudain » et introduit une phrase au discours direct : « Quel fut ton plus beau jour ? » (v8).

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