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Penchons-nous tout d'abord sur la thèse tenue par Machiavel dans ce texte.

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Par   •  25 Octobre 2015  •  Dissertation  •  1 308 Mots (6 Pages)  •  1 020 Vues

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Penchons-nous tout d'abord sur la thèse tenue par Machiavel dans ce texte.

Machiavel, dans cet extrait, affirme que le Prince n'est nullement tenu d'accomplir ses promesses à l'égard du peuple, et plus généralement, qu'il ne devra pas se soucier de savoir s'il est bon, généreux, mais devra au contraire se soucier de savoir s'il paraît posséder ces qualités, dissimulant ses agissements qui seraient impopulaires. Pour lui, la stabilité de l'Etat ne peut être assurée en ayant exclusivement recours aux lois, il est parfois nécessaire d'user de la violence pour arriver à ses fins en politique, selon que les événements y obligent ou non. Il propose donc une vision opportuniste plus que totalitaire de l'Etat. Ainsi on pourrait se demander qu’elle sont les qualités pour un prince pour gouverner

On peut voir le texte en trois parties : la première partie, elle concerne le fait que le Prince n'a pas le devoir de tenir ses promesses dans la mesure où le peuple ne tient pas les siennes, de par sa nature méchante. La deuxième partie, Machiavel y affirme qu'un bon Prince doit être capable de manipuler l'opinion pour asseoir sa réputation. Enfin, la troisième et dernière partie, expose l'idée que le Prince ne peut et ne doit réunir un ensemble de qualités s'il veut assurer la stabilité de l'Etat, et qu'il pourra par conséquent (mais en dernier recours) user de méthodes violentes.

Dans la première partie, Machiavel affirme que le Prince n'est pas tenu de réaliser les promesses qu'il avait faites au peuple, et justifie cette idée : pour lui, c'est parce que les hommes « sont méchants » qu'il n'est pas toujours nécessaire de tenir ses promesses.

Machiavel se base ainsi sur une anthropologie pessimiste pour justifier que le Prince n'adopte pas une conduite vertueuse. Le Prince n'est cependant pas à proprement parler immoral, mais au-dessus de la morale ordinaire du citoyen, puisque son devoir n'est pas d'observer une conduite digne d'un homme de bien, mais d'assurer la stabilité de l'Etat, ce qui le place au-dessus de la morale ordinaire. En ce sens, Machiavel rejoint la thèse de Hobbes selon laquelle « l'homme est un loup pour l'homme », ce qui fait état de la nature méchante de l'homme. Puisque les hommes « ne (...) tien [nent] point leur parole », il n'est pas utile pour le Prince de tenir la sienne.

Cette première partie met donc l'accent sur le fait qu’il n’est pas utile pour le Prince de réaliser les promesses qu’il avait faites au peuple. Cependant le Prince n’a-t-il pas besoin d’user de la ruse ?

Il est question dans la deuxième partie de cacher  les agissements qui seraient mal appréciés, en veillant à ne laisser ressortir que les actions ayant l'approbation du peuple, car la foule, peu éclairée, ne juge que par les apparences, et du fait de sa crédulité, il est aisé de la tromper : « ce qui est absolument nécessaire, c’est de savoir bien déguiser cette nature de renard et de posséder parfaitement l’art de simuler et de dissimuler ». En d'autres termes, il s'agit de manipuler l'opinion pour asseoir sa réputation, il faut paraître vertueux (ce qui est le principe même des campagnes électorales.). Pour ces derniers, une bonne gestion de l'Etat était indissociable d'une conduite vertueuse, conforme à la morale, tandis que selon Machiavel, un Prince ne doit être prisonnier d'aucun principe hormis celui de réussir.

Machiavel compare ce talent de « simuler et de dissimuler » à la « nature du renard ». Un bon Prince doit savoir « pratiquer la bête et l'homme ». Il entend par là qu' « il y a deux manière de combattre, l'une par les lois, l'autre par la force ». En effet, pour Machiavel, garder ou gagner le pouvoir est un combat. Il souligne que chacune des deux manières n'est pas suffisante, et pour maintenir l'Etat, que l'on ne peut avoir recours exclusivement à l'une des deux, sans quoi on ne saurait se prémunir contre tous les incidents de la « fortune » : combattre par les lois « bien souvent ne suffit pas », car plusieurs obstacles peuvent entraver le Prince. Machiavel décrit de façon imagée comment le Prince doit savoir adapter au besoin sa nature, et se comporter tantôt en « lion pour faire peur aux loups », tantôt en « renard pour connaître les filets ». Il entend donc par-là que le Prince ne peut gouverner uniquement par des démonstrations de force, mais qu'il doit, lorsque cela est nécessaire, à savoir, lorsque la force des lois se montre insuffisante, faire preuve de ruse, qui se révèle parfois plus efficace que la force brute.

Cette deuxième partie met donc l'accent sur le fait qu'un bon Prince doit être capable de manipuler l'opinion pour asseoir sa réputation. Mais un prince doit assurer la stabilité de l’Etat, et devra par conséquent utiliser des méthodes violentes ?

Considérons maintenant la troisième et dernière partie du texte. Plusieurs idées s'y imbriquent: Machiavel affirme que le Prince ne peut et ne doit pas se comporter en « homme de bien », de par ses obligations en tant que chef d'Etat, qui diffèrent de celles d'un tel « homme de bien ». Par conséquent, il pourra faire usage de moyens allant à l'encontre de la morale. Il rappelle cependant que de telles méthodes doivent être justifiées par des impératifs urgents, qui sont commandés par ce qu'il appelle la « fortune ».

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