Pierre et Jean des frères ennemis

Pierre et Jean : des frères ennemis ?

Introduction : La connivence (ou complicité) fraternelle est inscrite dans le titre du roman mais aussi susceptible d'évoluer. L'évolution des rapports fraternels constitue le thème majeur du roman.

Comment des frères qui étaient soudés en arrivent-ils à se séparer ?

I) Les connivences :

A →  Ressemblances dans le comportement des deux frères : à bord du bateau « La Perle » ils adoptent une attitude semblable. A la question posée par le père Roland sur le nombre de poissons pêchés par chacun, les deux fils font une réponse quasiment identique (l 4-5) laissant au père l'avantage du nombre de poissons dans la pêche du jour. Quand M. Roland s'emporte, les deux fils se mettent à rire en même temps. Autre exemple : à l'annonce de l'héritage, ils adoptent la même attitude, à savoir « les jambes croisées de la même façon, dans les deux fauteuils.

A l'a nnonce de la morts de Léon Maréchal, ils éprouvent une tristesse égale : «  Seul Mme Roland et ses fils gardaient une physionomie triste. ». L'affection pour leur mère, est égale mais aussi leur attirance pour Mme Rosémilly, l'amie de la famille, est égale. La rivalité entre les deux frères apparaît déjà sur « La perle », lors du retour au port.

II) Les différences :

Le contraste entre les deux frères est évident sur le plan physique, l'un est brun, Pierre,  l'autre est blond, Jean. Pierre à 30ans et Jean 25 ans. Sur le plan moral, ils ont un naturel différent, l'un est plus doux et plus constant que l'autre.

Pierre a une nervosité physique qui va de paire avec son caractère irritable ; sa parole est tranchante et dure. Au contraire Jean a une douceur qui l'incline à la bienveillance et la conciliation.

III) Les parents :

Mme Roland : Elle est soigneusement décrite par le narrateur qui a voulu représenter la trajectoire de cette femme : c 'est une femme sensible notamment à la beauté de la nature, elle regarde la mer et les falaises attentivement et les apprécie.

C'est une femme sentimentale et romanesque : l'amour qu'elle porte aux êtres et aux choses est en parti redevable à ses lectures. Elle est blonde au yeux bleus et le narrateur la décrit dans sa maturité, tout en évoquant ce qu'elle fut dans sa jeunesse. Au début du roman, le narrateur nous dit : « C'est une femme de 48 ans qui ne les porte pas. » .

Mr. Roland : Le père l'époux, l'ancien bijoutier à un de ces gros ventres de boutiquiers « un de ces ventres mous d'hommes qui ne bougent pas ». La formule de Maupassant associe de manière énergique  la satire sociale et l’exagération gratuite : « L'homme est une caricature vivante. » C'est un type comique qui fait sourire par son langage, ses jurons par exemple : « Zut ! » « Cristi »

Sa manie de jurer voudrait la faire passer pour un vieux « loup de mer qu'il n'est pas ». Notons son admiration pour le capitaine Beausire, vieux marin à la retraite et ami de la famille.