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Présentation et introduction à l’étude de Candide de Voltaire

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Par   •  12 Octobre 2016  •  Cours  •  1 675 Mots (7 Pages)  •  5 492 Vues

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Présentation et introduction à l’étude de Candide de Voltaire

Le genre du conte

Le XVIII° siècle offre une variété de genres : essais, traités, discours, encyclopédies et dictionnaires, lettres etc. Voltaire s’est essayé à tous ces genres avec une redoutable efficacité mais celui qui affirmait qu’il acceptait « tous les genres sauf le genre ennuyeux » a trouvé dans la forme du conte un moyen extraordinaire de faire passer ses idées.

Candide ou l’optimisme est intitulé « conte philosophique ». Le genre du conte est très en vogue et permet aussi de toucher un public plus enclin à lire un petit ouvrage divertissant qu’un traité de philosophie. Car tout en amusant son lecteur, Voltaire veut aussi l’instruire. Son conte se met au service d’idées et c’est en cela qu’il est philosophique. Son projet est de railler l’optimisme et de montrer l’ampleur du mal dans le monde. Le conte devient une arme et l’ironie voltairienne contribue à son efficacité.

Critiquer mais aussi amuser, telle est la devise de Voltaire.  L’auteur utilise avec succès les ficelles du genre romanesque : roman héroïque, roman d’amour, récit de voyage, roman de formation … il n’en reste pas moins conte avec se personnages sans épaisseur, ses invraisemblances, ses miraculeuses résurrections.

Le regard de l’autre

Le XVIII ° siècle est marqué par le goût de l’exotisme, des voyages : la découverte d’autres contrées ouvre la voie à la comparaison. La littérature fait naître la figure de l’étranger naïf qui découvre un pays qui n’est pas le sien.

En 1721, Montesquieu publie Les Lettres persanes, roman épistolaire qui réunit les lettres fictives de deux Persans voyageant en Europe et observant avec étonnement tout ce qu’ils découvrent.

Voltaire reprend ce procédé dans Micromégas (1752) où deux habitants de Sirius et Saturne descendant sur terre puis dans l’Ingénu où un Huron sort de sa contrée pour découvrir le monde civilisé.

Le regard de l’autre, de l’étranger permet la satire de notre société et nous interroge sur le bien-fondé de nos mœurs. Candide est ce naïf, cet étranger au monde qui au sortir de son paradis de TTT découvre le monde et l’absurdité de ses horreurs. Il renvoie l’image d’un monde rongé par le mal que Voltaire ne cesse de dénoncer.

Les combats de Voltaire

Voltaire s’engage dans une lutte acharnée contre les différents maux qui touchent le monde comme le fanatisme, l’intolérance, la guerre et l’esclavage.

  1. Contre l’optimisme de Leibniz

Candide peut être vu comme un pamphlet contre les théories de Leibniz (1646-1716). Ce philosophe et mathématicien allemand publie en 1710 des essais de théodicée où il s’interroge sur Dieu, le mal et l’harmonie du monde.

Pour L, Dieu est parfait, juste et bon, et le monde qu’il a créé ne peut être imparfait ou mauvais. Dieu a nécessairement voulu le meilleur des mondes. L ne nie pas l’existence du mal, il l’intègre dans un grand dessein qui dépasse la courte vue de l’homme : malgré  l’imperfection du monde, tout est fait  pour la meilleure combinaison.

L’optimisme est le  système de ceux qui pensent que tout est bien, que le monde est le meilleur que Dieu ait pu créer.

Voltaire s’insurge contre ce système. Pour lui, c’est une aberration : l’optimisme est sans doute contredit par les désastres contemporains : le tremblement de terre de Lisbonne de 1755 qui tue près de 30000 pers, la guerre de Sept ans qui ravage L’Europe de 156 à 1763, les crimes des fanatiques et l’intolérance.  V ridiculise l’optimisme de L dans C. Pangloss, le maitre de métaphysico-théologo-cosmolonigologie ou nigaud tout court, n’ ridiculise l’optimisme de L dans C. Pangloss, le maitre de métaphysico-théologo-cosmolonigologie ou nigaud tout court, n’est que discours, aveuglé par la croyance que tout est bien. Malgré la perte de son œil, il refuse de voir la réalité.

  1. Contre l’Eglise et l’intolérance

La question religieuse est très présente dans les débats philo de l’époque. V se fait le pourfendeur du fanatisme et de l’intolérance religieuse : l’autodafé de L (chap 6) décidé par l’Inquisition qui condamne au fau des personnes accusées de crimes mineurs, l’interdiction faite aux comédiens d’être enterrés religieusement (chap 22) etc.  indignent V mais ne font pas de lui un athée. V est anticlérical mais il est théiste (vise à exprimer un tout qui joint le culte d’une religion à la croyance en un Dieu). Cf description de la pratique religieuse dans le chap17.

  1. Contre la guerre

Ce fléau apparaît dès le chap 3. V en souligne l’horreur et la cruauté mais aussi l’absurdité. Les Bulgares affrontent les Abares  sans que l’on sache pourquoi, la France et l’Angleterre « sont en guerre pour qqs arpents de neige vers le Canada » (chap 23). Durant le voyage de C les Espagnols assemblent des troupes contre les jésuites du Paraguay (10), les Russes assiègent une ville turque (12), une bataille navale fait rage au large de Bordeaux (20).

  1. Contre l’esclavage

Faisant écho aux dénonciations successives par Montesquieu dans son chap. « de l’esclavage des nègres » dans L’Esprit des lois (1748) et par l’article « esclavage » de l’Encyclopédie (1755), V condamne l’esclavage : épisode du nègre de S (19), récits e Cunégonde (7) et de la vieille (11,12) montrent l’horreur des sociétés qui se disent civilisées.

Les armes de Voltaire

Les armes de V sont la satire et l’irone. L’objectif est de critiquer ne fait que montrer les ridicules et il laisse au lecteur le soin de formuler la dénonciation : «  Le livres les plus utiles sont ceux dont les lecteurs font eux-mêmes la moitié » (préface du Dictionnaire philosophique). Le lecteur doit interpréter la satire.

  1. La satire

V parsème son œuvre de figures ecclésiastiques : il y a les débauchés, le grand inquisiteur de L qui partage Cunégonde (8), la pape Urbain X, père de la vieille (11), le frère Giroflée qui se console avec des prostituées comme Paquette (24). Il y a aussi les cupides : le révérend père cordelier qui vole l’argent et les bijoux de Cde (13), l’abbé périgourdin qui introduit C dans l’enfer parisien en espérant profiter de ses largesses. Il y a enfin ceux qui comme les jésuites goûtent au pouvoir  politique  en exploitant la misère du peuple.

La noblesse n’est pas épargnée : le gouverneur de BA (13), le baron et son fils.

Paris est l’objet de la satire de V au chap. 22. La ville devient le lieu de tous les vices, celui du jeu et de la luxure, le temple des beaux parleurs, des faiseurs de feuilles, ville infernale dont on ne peut sortir que malade comme C.

  1. L’ironie

Cette tonalité dominante est l’arme la + efficace de V. Elle amène à comprendre que ce que l’auteur pense est le contraire de ce qu’il écrit.

La ou les leçon(s) de C

V intitule le dernier chap. « conclusion ». Ce singulier pourrait être remplacé par un pluriel.

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