Scène d'exposition Tartuffe de Molière
Commentaire de texte : Scène d'exposition Tartuffe de Molière. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar plg.clem • 19 Mai 2022 • Commentaire de texte • 3 605 Mots (15 Pages) • 640 Vues
Français : Le Tartuffe, Molière
Sens du titre : Molière va créer un nom propre à l’aide d’un nom commun
Tartufo (de l’italien, de tratufalo) = la truffe, champignon dissimulé sous terre => hypocrisie
Il y ajoute le sous-titre l’Imposteur
La 3ème et dernière version : « Le Tartuffe ou l’Imposteur » 3 à 5 actes, 1669
-Avec une apparition du Tartuffe très tardive (acte III scène 2)
-La religion est un sujet moins polémique, accord « Paix de l’Église » apaisement jansénistes et Église catholique.
-1ère représentation au théâtre du Palais Royal le 5 février 1669
-Molière a le rôle d’Orgon, Du Croisy celui du Tartuffe.
- Connaît un grand succès
Préface :
« Voici une comédie dont on a fait beaucoup de bruits, qui a été longtemps persécuté »
« Si l’on prend la peine d’examiner de bonne foi ma comédie, on verra sans doute que mes intentions y sont partout innocentes »
« Distinguer le personnage de l’hypocrite d’avec celui du vrai des faux »
Séance 2 : Analyse linéaire 1 : La scène d’exposition vers 1 à 70
Mouvements du passage : I) v.1 à 12 : Une entrée fracassante
II) v.13 à 40 : Petits portraits cinglants
III) v.41 à 70 : Un portrait contrasté au Tartuffe
Projet(s) de lecture :
- Comment Molière présente-t-il l’hypocrisie de Tartuffe à travers une querelle entre Mme Pernelle et sa famille ?
- En quoi grâce à une scène d’exposition efficace s’érige le portrait de Tartuffe ?
- Comment Molière procède-t-il dans cette scène d’exposition pour présenter le personnage de Tartuffe ?
A.L 1 : La scène d’exposition vers 1 à 70 : Molière – Le Tartuffe
Introduction
Dramaturgiquement parlant, la scène d’exposition est un passage obligé avec une visée informative (personnages, liens, intrigue). Elle va permettre au spectateur d’avoir son attention éveillée et susciter la curiosité de celui-ci (lui proposer ici un personnage principal absent). Elle est codifiée et peut donner lieu à un échange convenu, met en place le principe de double énonciation (paroles échangées entre les personnages et pour le spectateur afin de l’informer et lui donner envie). Molière, avec le Tartuffe, réinvente les règles et créer un véritable intérêt à cette première scène. Celle-ci contient 7 personnages (le plus de toutes les pièces de Molière) et va retarder l’arrivée de Tartuffe à l’acte III scène 2 dans la dernière version.
En quoi grâce à une scène d’exposition efficace, s’érige le portrait de Tartuffe ?
I) Une entrée fracassante (v.1 à 12)
a) Un début in medias res
- Mme Pernelle prend la parole en 1ère, on l’imagine en mouvement. La 1ère réplique est sujette à un certain emportement. L’histoire a commencé avant la levée du rideau, c’est un début « in medias res » = au milieu des choses => v.1 elle sait de quoi elle parle et à qui alors que le spectateur non.
- v.1 elle a une certaine autorité sur sa servante avec la répétition à 2 reprises de l’impératif « allons » elle éprouve un certain agacement.
- Apostrophe « eux » : agacement envers ceux dont elle parle. Elle apparaît seule contre tous. Le ton est celui de l’emportement et de l’agacement « délivrer », comique, double énonciation
b) Un ton résolument comique
- Faux aparté qui renforce l’effet comique
- Molière imprime un certain rythme de l’emportement
- Réplique d’Elmire v.2 qui montre le mouvement de Mme Pernelle qui est vif
- Fausse sortie : personnage qui prétend sortir de scène mais qui finalement reste, il est retenu v.6 et v.9
- Finalement Mme Pernelle a trop à dire pour s’en aller, on le voit avec le ton, l’attitude, le mouvement qui est comique grâce à tous ces procédés.
- Double paradoxe : fausse sortie dans une entrée en scène ce qui est original
-> Mme Pernelle apparaît comme un personnage comique ⬄ barbon (personnage grincheux et mécontent) Elle est têtue, obstinée.
- Répétition de l’impératif « laissez » ainsi que l’apostrophe « ma bru » donc un parallélisme de construction avec le v.1
-> Le ton est le ton du refus. Mme Pernelle s’adresse à tout le monde sur un même ton. En qques répliques s’esquisse un comique de caractère pour les spectateurs. Mme Pernelle se présente seule : portrait en action.
c) Comique de caractère de Mme Pernelle
-> v.7 à 12 : Mme Pernelle laisse libre cours à son emportement, sa colère se déploie, avec un ton désobligeant : « ce ménage-ci » v.7 « on » v.8/v.11 => Mme Pernelle met toute la famille dans un même propos critique. L’objet de son emportement est le chaos et le désordre qu’il y a au sein de sa famille (famille d’Orgon, son fils)
- division dans le vers (hémistiche) qui donne une impression de désordre. Formation du vers illustre le chaos. Il n’y a pas d’autorité, d’unité dans cette famille.
- Métaphore « la cour du roi Pétaud » v.12 : signifie au sens figuré un manque d’autorité.
- Mme Pernelle souhaite que cette famille retrouve ordre et autorité et pense que le seul capable de le faire est Tartuffe. Le propos est direct et vulgaire avec l’emploi d’expressions familières populaires.
- Décalage entre la volonté de Mme Pernelle et sa façon de le dire, son attitude : décalage du rire. Attitude offensée et discours vulgaire et emporté.
CCL partielle
Dès les 1ères répliques, le spectateur assiste à une scène originale et dynamique qui imprime le propos dans une tonalité et pose les premiers indices de l’intrigue.
II) Petits portraits cinglants (v.13 à 40)
a) Une présentation comique
-> Il y a 7 personnages sur scène ce qui fait beaucoup
- Mme Pernelle coupe systématiquement la parole, donc l’effet comique est systématisé. Chaque personnage est coupé v.13 « si » Dorine, v.16 « mais » Damis, v.21 « je crois » Marianne, avec les points de suspension
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