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Victor Hugo, Les contemplations, « Demain, dès l’aube » (IV,15)

Commentaire de texte : Victor Hugo, Les contemplations, « Demain, dès l’aube » (IV,15). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  28 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  827 Mots (4 Pages)  •  275 Vues

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Texte 10 : « Demain, dès l’aube » (IV,15)

        Le quatrième livre des Contemplations est entièrement consacré à Léopoldine, la fille de VH. Son titre, Pauca meae, signifie « Quelques mots pour ma fille ». Bien que ce livre soit plus court, c’est ici la qualité qui est privilégié à la quantité comme nous le retrouvons dans ce poème qui n’est composé que de 12 alexandrins organisés en 3 quatrains. Ce qui frappe dans ce poème est la forme assez brève et forte de celui-ci. Le poème en question a ici été écrit 4 ans après le drame, quasiment jour pour jour. Le poème décrit un trajet que Hugo projette de faire pour retrouver un être cher. Les 3 quatrains jalonnant ainsi les étapes du voyage : le petit matin = son départ ; ses états-d ’âme au cours du voyage ; l’arrivée. Ce n’est donc qu’à l’avant-dernier poème que l’on comprend que ce rendez-vous est en réalité un pèlerinage sur la tombe de sa fille. Tout le poème est construit sur un effet de surprise. On peut distinguer 3 étapes dans ce poème :

- vers 1 à 4 : Hugo annonce un projet de voyage prévu le lendemain pour retrouver un être cher

- vers 5 à 10 : Hugo décrit son itinéraire et son état d’esprit

- vers 11 à 12 : Une fois arrivé, il se recueillera sur la tombe de sa fille

Comment Hugo exprime-t-il son émotion à travers une forme originale et sobre, celle d’un projet de voyage qui commence par l’annonce de retrouvailles attendues et se termine par une note poignante ?

         La situation de départ est donné dans les deux premiers vers à partir des compléments de temps « demain (situer l’action dans le futur) ; dès l’aube (forme d’urgence)» puis « à l’heure où blanchit la campagne » (qui est également un complément de lieu : l’action se passe à la campagne normande) qui est une métaphore poétique évoquant la brume du petit matin. L’action est ensuite exprimé par le verbe « je partirai » qui est mis en valeur par un rejet. C’est un futur plein de détermination et de volonté. A partir du vers 2 « vois-tu je sais que tu m’attends », on comprend que la motivation de ce voyage est liée à la rencontre d’un être cher. La situation d’énonciation est claire (on sait qui parle : je qui parle à un tu exprimé deux fois) et montre qu’Hugo pense que l’amour est plus fort que la mort.

Vers 3 et 4 : Le vers 3, qui précise les différents reliefs qu’Hugo va traverser, est remarquable par le parallélisme de construction qui repose sur la répétition du verbe « j’irai ». On pense ici au vers célèbre d’Hernani : « Je suis une force qui va ». Il évoque ensuite dans le vers 4, à nouveau, la personne qu’il doit retrouver. Ce vers rappelle ainsi l’urgence des retrouvailles entre deux êtres qui s’aiment (rappelant le vers 2). Ce rythme est très harmonieux et régulier (3-3-3-3). Cet effet d’harmonie se retrouve également dans la construction du quatrain où les vers 1 et 3 et 2 et 4 se correspondent. La tonalité est majoritairement lyrique dans ce quatrain entre épanchement (confidence) et évocation poétique de la nature.

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