DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Analyse d'un extrait de La Parure de Maupassant

Commentaire de texte : Analyse d'un extrait de La Parure de Maupassant. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  25 Janvier 2025  •  Commentaire de texte  •  2 057 Mots (9 Pages)  •  11 Vues

Page 1 sur 9

Séquence 2: l'art de paraître dans La Parure.

Problématique de la séquence: comment la parure est-elle à la fois un instrument de puissance et de destruction dans la nouvelle de Maupassant ?

Séance 4 : lecture analytique n°2.

Dominante : lecture.

Support : La Parure, page 15 de « le jour de la fête » à page 17 « autour du cou ».

Objectifs de la séance :

  • Observer et comprendre la transformation de Mathilde.
  • Comprendre que cet extrait illustre l'opposition entre les rêves et la réalité de Mathilde.

→ Distribution du texte à chaque élève et vidéo-projection du texte au tableau.

→ Lecture par l'enseignant puis reprise orale (relecture des lignes par cinq ou six avec pauses et questions adressées à la classe pour déchiffrer le texte) pour le comprendre. Ce moment est toujours un moment d'échange où les élèves sont amenés à comprendre le texte ainsi que l'intérêt de son analyse dans la séquence à l'aide des questions de compréhension posées à l'oral lors de la seconde lecture (lecture découpée par l'enseignant).

 

Problématique de la séance: comment cet épisode opère-t-il à la transformation de Mathilde Loisel en Cendrillon ?

Les mouvements du texte sont dégagés avec les élèves lors de la lecture découpée. L'enseignant écrit les mouvement sur le texte vidéo-projeté au tableau et explique aux élèves qui le font en même temps sur leur feuille.

Le jour de la fête arriva. Mme Loisel eut un succès. Elle était plus jolie que toutes, élégante, gracieuse, souriante et folle de joie. Tous les hommes la regardaient, demandaient son nom, cherchaient à être présentés. Tous les attachés du cabinet voulaient valser avec elle. Le ministre la remarqua. Elle dansait avec ivresse[1], avec emportement, grisée par[2] le plaisir, ne pensant plus à rien, dans le triomphe de sa beauté, dans la gloire de son succès, dans une sorte de nuage de bonheur fait de tous ces hommages, de toutes ces admirations, de tous ces désirs éveillés, de cette victoire si complète et si douce au coeur des femmes. Elle partit vers quatre heures du matin. Son mari, depuis minuit, dormait dans un petit salon désert avec trois autres messieurs dont les femmes s'amusaient beaucoup. Il lui jeta sur les épaules les vêtements qu'il avait apportés pour la sortie, modestes vêtements de la vie ordinaire, dont la pauvreté jurait avec[3] l'élégance de la toilette de bal. Elle le sentit et voulut s'enfuir, pour ne pas être remarquée par les autres femmes qui s'enveloppaient de riches fourrures. Loisel la retenait : « Attends donc. Tu vas attraper froid dehors. Je vais appeler un fiacre[4]. » Mais elle ne l'écoutait point et descendait rapidement l'escalier. Lorsqu'ils furent dans la rue, ils ne trouvèrent pas de voiture ; et ils se mirent à chercher, criant après les cochers qu'ils voyaient passer de loin. Ils descendaient vers la Seine, désespérés, grelottants. Enfin ils trouvèrent sur le quai un de ces vieux coupés[5] noctambules[6] qu'on ne voit dans Paris que la nuit venue, comme s'ils eussent été honteux de leur misère pendant le jour. Il les ramena jusqu'à leur porte, rue des Martyrs, et ils remontèrent tristement chez eux. C'était fini, pour elle. Et il songeait, lui, qu'il lui faudrait être au Ministère à dix heures. Elle ôta les vêtements dont elle s'était enveloppé les épaules, [ devant la glace, afin de se voir encore une fois dans sa gloire. Mais soudain elle poussa un cri. Elle n'avait plus sa rivière autour du cou ! ]

Les mouvements:

1. Le moment du bal, l’ascension de Mathilde (lignes 1 à 7)

2. La fin de la fête : le retour au quotidien des Loisel (lignes 7 à 13)

3. La perte de la parure, un moment de catastrophe (lignes 13 à 21).

Vient ensuite le moment de la tracé écrite où les élèves reprennent avec l'enseignant qui tape sur le clavier de l'ordinateur puis vidéo-projette au tableau, les éléments essentiels de l'analyse en donnant en amont le titre des deux grands axes pour aiguiller les élèves.

J'ai compris que: ce passage opère deux transformations du personnage de Mathilde. L’héroïne s'est finalement rendue au bal, plus belle que jamais et a séduit tous les hommes. Elle n'a donc pas eu l'air miséreuse ou pauvre mais bien d'une véritable mondaine. Ce moment magique pour elle et digne d'un conte de fée prend toutefois fin, car dans la nuit, en partant, elle perd la somptueuse parure prêtée par Mme de Forestier et reprend donc son apparence de femme ordinaire. Elle se transforme donc une nouvelle fois. Elle revient à son quotidien de Cendrillon en retrouvant ses vêtements et son mari.

I- Le temps de la fête, un moment d'ascension pour Mathilde

 Cette scène de bal est présentée comme un moment extraordinaire pour Mathilde. En témoignent le recours au terme « fête » et la toute première phrase (« Le jour de la fête arriva ») qui s’oppose implicitement aux autres jours ordinaires. De plus, la métaphore filée de l’ivresse illustre le bonheur de Mathilde qui réalise son rêve: « elle dansait avec ivresse, avec emportement, grisée par le plaisir ». A cette métaphore s’ajoute une gradation. Il s’agit pour l’auteur de traduire combien le personnage est transporté, oublie son quotidien et son véritable statut. Cette ivresse se lit également dans la syntaxe: les lignes 4 à 7 sont constituées d’une énumération, d'une seule phrase, ample, et cette amplitude témoigne de celle des mouvements de Mathilde, qui mime les virevoltes de la danse et suggère ainsi son ivresse. L’allitération de la ligne 4 contribue également à faire entendre cette ivresse et ce plaisir éprouvés par la jeune femme qui « dansait avec ivresse […] ne pensant plus à rien […], gracieuse, […] souriante […] ».

Mathilde se trouve comme dans un rêve, elle a totalement oublié sa réalité, y compris son mari.

 Le narrateur recourt également au champ lexical de la victoire et du succès : « succès », «  triomphe », « gloire » pour souligner combien Mathilde brille dans ce bal et connaît alors la réalisation de l’un de ses rêves les plus chers (lignes 5 et 6).

Cette idée est renforcée par la gradation : « tous ces hommages, de toutes ces admirations, de tous ces désirs éveillés » (ligne 6). L’expression du nombre, avec les termes au pluriel, renforcée par l’anaphore du déterminant totalisant « tous » confère à ce succès un caractère exceptionnel, ce que vient confirmer l’expression superlative « cette victoire si complète et si douce ». La répétition de l’adverbe d’intensité « si » fait de ce moment un paroxysme de plaisir.

   D'ailleurs, le narrateur insiste sur la supériorité de l’héroïne dans cette salle de bal. Le comparatif de supériorité « plus jolie que toutes » (ligne 1) indique d’emblée qu’elle irradie la salle du bal. Le personnage se trouve mis en lumière. Sortie de l’obscurité habituelle de son existence, Mathilde rayonne. Elle devient le centre d’intérêt, l’objet des regards et des désirs. Conformément à ce que nous savons de son caractère, Mathilde, sûre de sa beauté et de « sa classe », se montre, cherche à séduire et obtient satisfaction. Le narrateur, en recourant au champ lexical du regard avec des termes comme « regardaient » « remarqua » ou encore « admiration », souligne combien la jeune femme est l’objet de tous les regards, celui du ministre compris. Le fait qu’elle soit remarquée par ce dernier qui occupe une fonction importante, rehausse encore son éclat.

...

Télécharger au format  txt (12.3 Kb)   pdf (277.6 Kb)   docx (559 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com