Analyse linéaire de « au lecteur », préface des Fleurs du mal de Charles Baudelaire
Fiche : Analyse linéaire de « au lecteur », préface des Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar eleonoredissert • 6 Mai 2022 • Fiche • 1 103 Mots (5 Pages) • 1 910 Vues
Analyse linéaire de « au lecteur », préface des Fleurs du mal de Charles Baudelaire
Pb : en quoi ce poème nous présente les intentions de l’auteur pour la suite de son recueil ?
Mouvement 1 : l’Homme qui subit les péchés : quatrains 1 et 2
On a une vision inversée du monde par rapport à ce que l’on voyait jusque là. Le bien n’existe plus, le diable a pris la place de Dieu car le diable contrôle le monde entier.
Strophe 1 :
accumulation croissante : « la sottise, l’erreur, le péché, la lésine » : cela montre les nombreux visages du mal
« occupent nos esprits et travaillent nos corps » : image « militaire » du mal avec « occuper » et « travaillent » : sens de la torture, de quelque chose que l’on tord
Parallélisme de construction entre « occupe nos esprits » et « travaille nos corps » : ce qui renvoie aux 4 images du mal, l’esprit totalement occupé par le mal donc le corps est incapable de bouger
« nos » et « nous » : Baudelaire s’associe au lecteur
Oxymore : « nos aimables remords » : représente un homme déchiré entre l’aspiration à l’Idéal et l’aspiration à la chute
Rendre beau le mal
Comparaison : « comme les mendiants nourrissent leur vermine » : cela montre la misère de la situation humaine
Les 2 derniers vers marchent en miroir, par exemple avec « alimentons et nourrissent » ou « aimables remords ; leur vermine »
Strophe 2 : inversion des valeurs : satan dirige le monde
double antithèse + parallélisme de construction : « Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches »
Paradoxe : le repentir doit nous tirer vers le haut, tandis que le lâche, la mollesse nous tire vers le bas
l’homme devrait être attiré par le bien mais il se dirige tout le temps vers le mal
Mise en avant de l’hypocrisie et de la lâcheté de l’homme
évocation de la confession dans le vers 2 : « nous nous faisons payer grassement nos aveux »
Le prix des aveux est celui du Salut de Dieu
l’homme est encore attiré vers le mal « et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux »
L’adjectif épithète « bourbeux » nous rappelle l’expression de l’or et de de la boue de l’auteur, ce qui nous prouve que cette préface nous présente les intentions de l’auteur
l’homme se ment à lui même : « croyant par de vils pleurs laver toutes nos tâches »
Mouvement 2 : la toute puissance et l’influence de Satan (quatrains 3-7)
Strophe 3 : le diable manipule les hommes
Mise en avant du diable par le présentatif « c’est »
selon Baudelaire : l’ennuie = réincarnation de Satan
Champ lexical du sommeil « oreiller ; berce ; enchanté » comme si l’homme se faisait endormir ou ensorcelé par le diable —> l’homme est incapable de réagir
idée d’une manipulation par le diable
« Satan trismégiste » signifie 3 très grand en grec
Présence de l’alchimie inversée car « le riche métal de notre volonté est tout vaporisé »
« Savant chimiste » idée d’alchimie, un chimiste va réussir à transformer quelques produits mélangés pour n’en former qu’un à la fin
Strophe 4 : le rôle du diable dans les actions humaines
Idée d’un diable marionnettiste : il s’amuse avec les hommes : « tient les fils qui nous remuent »
idée d’inversion des valeurs « aux objets répugnant nous trouvons des appas »
« Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas » idée de la descente aux enfer + opposition entre le haut et le bas
Complément de manière : « sans horreur » : montre l’acquiescement de l’homme au mal, le complément est placé au début du vers tout comme « aux objets répugnants » donc il y a une antithèse entre les 2
Strophe 5 : la misère de l’homme
Compare l’homme à « un débauché pauvre » qui ne peut s’offrir que les services d’une « antique catin »
C’est le Mal qui se cache derrière cette prostituée
Misère des homes mise en évidence avec « pauvre, martyrisé, antique, clandestin et vieille »
Thème du plaisir sexuel : « plaisir clandestin, catin, débauche » récurrent dans les Fleurs du Mal
Cette misère mise en avant avec la comparaison « que nous pressons bien fort comme une vieille orange »
Et par « un débauché pauvre » qui est obligé de voler « au passage » pour ressentir un petit plaisir coupable
Il vole un plaisir qui n’est pas mérité
Métonymies « si le viol, le poison, le poignard, l’incendie »
...