Anciens combattants et coalitions gouvernementales
Rapports de Stage : Anciens combattants et coalitions gouvernementales. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresproche de celle de la France, puisqu’il y a deux associations principales et un fourmillement de petites organisations.
Ce mouvement a trois fonctions :
* Une fonction de solidarité : défendre les droits des anciens combattants en revendiquant une pension, une retraite anticipée. La carte du combattant est distribuée à partir du moment où on a participé au conflit pendant 3 mois, elle donne droit à diverses avantages (ex : place assise dans les transports en commun)
* Fonction de sociabilité : se retrouver pour manger, boire parler ; organisations de fêtes, banquets dans le village.
* Fonction mémorielle : Les termes « mémoire collective » et « souvenirs collectifs » sont différents. L’auteur Jay Winter propose la distinction suivante : le souvenir collectif c’est des gens qui ont vécu une expérience commune comme acteur de cette expérience (monuments, ouvrages afin d’ancrer ce souvenir). La mémoire collective définit le rapport d’une société à son passé à un moment donné.
Axes du discours des anciens combattants :
* Formule issue de la presse « plus jamais ça » plutôt à gauche
* « Restons unis comme au front » plutôt à droite ; il faut prolonger cette union
La majorité des anciens combattants sont des patriotes mais ils refusent la perspective d’une nouvelle guerre et envisagent même la perspective d’une réconciliation avec l’adversaire.
Thèmes qui reviennent très souvent : nos anciens adversaires sont des hommes comme nous, ce ne sont pas des sauvages, des barbares ; la guerre ne peut pas être envisagée sous une forme différente de celle qu’ils ont vécu (guerre de tranchée, boucherie).
Ces thèmes sont diffusés par la presse, la littérature de guerre (les écrivains combattants ont eux aussi leurs associations).
Le mouvement « plus jamais ça » est-ce du pacifisme ? Le pacifisme, avant 1914, existait mais c’était très largement un pacifisme intellectuel. Après 1918, le refus de la guerre est désormais porté par tous, sentiment général de la société française et on peut donc le qualifier de phénomène d’opinion plutôt que de mouvement d’opinion. 4 sortes de pacifisme :
* L’ultra pacifisme, très militant, porté par des écrivains comme Alain, Victor Marguerite mais aussi des associations comme la ligue internationale des combattants de la paix. Cette position est minoritaire mais a une certaine force. (à gauche)
* Le PCF tient une autre position : il dit que la guerre est quelque chose d’inévitable dans un système capitaliste, le seul moyen de l’éviter est de faire la révolution.
* Le pacifisme d’opportunité : on ne veut pas d’une guerre dans laquelle on s’allierait avec l’URSS (les soviétiques), porté par la droite
* Pacifisme de replis, certainement dominant jusqu’en 1928 : tout faire pour la paix, le plus longtemps possible, quitte à faire des concessions, mais si la paix ne peut être maintenue, il faut se résoudre à la guerre.
Un autre discours tourné vers l’intérieur : « restons unis comme au front ». Idée que la politique divise, elle divise tellement qu’elle peut amener la déchirure du pays dans une guerre civile. // Bavardage parlementaire, lutte et instabilité politique, scandales : mauvais pour le pays ; l a seule solution serait l’union nationale.
Cela pose un problème selon Becker : ce rejet du parlementarisme, de la confrontation des partis et programmes n’est-il pas un rejet de la démocratie ? Il existe en effet des tentations vers une forme de régime plus autoritaire.
>1ère opinion défendue : A.Prost dit qu’il ne faut pas prendre complètement au sérieux cette rhétorique anti parlementaire. A l’inverser de l’Allemagne et de l’Italie où les anciens combattants ont été le noyau dur des partis extrêmes, le mouvement ancien combattant français fait barrage face à l’émergence de telles mouvances (ils sont en effet pour la pacification de la politique).
>2ème opinion défendue : Becker ne conteste pas Prost mais dit que les anciens combattants participent d’un état d’esprit qui fait d’eux un vivier pour les adversaires du régime parlementaire.
Le mouvement ancien combattant est assez unique : la masse des adhérents de la confédération est importante. Il prolonge le consensus de la guerre sur d’autres bases, pacifiques. Il affaiblit certainement certains clivages antérieurs, notamment celui sur la laïcité. Le poids de ce mouvement a aussi certainement mal préparé la France aux enjeux des crises internationales qui suivent.
II) Bloc national, Cartel des gauches, Union nationale : s’unir et/ou se diviser ?
Avant 1914, la vie politique de la IIIe République est dominée par les gauches.
* Est-ce qu’il y a un retour des droites après 1918 ?
Il y a une évidente remontée des droites, mais de 1919 à 1939, les gouvernements sont soit de gauche, soit d’union nationale mais rarement stricto censo de droite.
1) La France du bloc national, une France de droite ?
16 novembre 1919 : les élections dans une France où l’Etat de siège a été levé, le traité de Versailles a été signé = premier vote depuis la guerre. Ces élections vont se faire selon un nouveau mode de scrutin : un scrutin de liste départementale avec répartition des sièges à la proportionnelle.
Le parti socialiste est complètement isolée parce qu’il s’est retiré de l’union sacrée depuis 1917 et le parti socialiste est en pleine radicalisation en 1919 (qui le mène au congrès de Tours, puis participation à l’internationale). Il est sans alliance avec les radicaux.
Les radicaux sont sans partenaires à gauche. Ils vont être favorables à une coalition des centres : centre-gauche les radicaux avec centre-droite (l’Alliance démocratique). Toutefois l’Alliance démocratique signe un accord avec la Fédération Républicaine et d’autres partis plus à droite pour former un bloc national.
La campagne électorale est marquée par la volonté de la droite de prolonger l’union sacrée, reconstruire le pays et protéger la France du péril bolchevique. Les résultats du scrutin : SFIO a plus de voix qu’en 1914 mais comme elle n’a pas d’allié, elle a moins d’élus. C’est donc un échec du point de vue des militants et cela nourrit l’adhésion au PC. Radicaux : seulement 82 élus. Les 450 autres députés appartiennent aux droites et au centre. Il y a plus de députés de droite que de députés de gauche mais quand on regarde les élections municipales, cantonales qui se déroulent au même moment, on constate que les radicaux conservent leur position dans les conseils généraux, les maires. Les droites ont réussi à capter le consensus de guerre pour en faire un consensus de paix.
C’est plutôt le mode de scrutin et la complexité des alliances qui font le succès des droites → il faut nuancer le succès de la droite (élections municipales…).
Après les législatives, le mandat de Poincaré s’achève et il va donc falloir en élire un nouveau en décembre 1919 et en janvier 1920. Election est apparemment pliée, G.Clémenceau serait élu car il est le père de la victoire mais il est battu. Paul Duschanel est élu président de la République : le chef de l’Etat sous la IIIe République n’a pas un rôle fort (P.Duchasnel n’a pas beaucoup de charisme…). Il est remplacé par Millerand, ancien socialiste devenu homme de droite.
Des gouvernements se succèdent entre 1919 ry 1924, Millerand, Briand, Poincaré.. Personnel de droite issu de la Fédération Républicaine ou de l’Alliance Démocratique, à l’exception du gouvernement Poincaré, des radicaux sont toujours associés.
* Union Sacrée prolongée sur dix ans, mais tronquée sur la gauche.
Actions du bloc national
Apaisement de la querelle laïque : on ne touche pas à la loi de 1905 mais on rétablit une ambassade de France au Vatican et le régime du concordat est maintenu en Alsace et en Lorraine. La fête de Jeanne d’Arc est une fête nationale.
Politique d’exécution du traité de Versailles, c'est-à-dire faire payer l’Allemagne, occupation de la Ruhr.
Défense du franc : refus de la dévaluation, au nom de l’honneur national.
L’échec du bloc national entraîne un vaste débat à droite : la liaison avec les radicaux et les freins à gouverner réellement à droite sont accusés.
2) L’expérience du cartel des gauches (1924-1926)
Episode aujourd’hui oublié par la mémoire collective même si a suscité un enthousiasme très important à son lancement. Est à l’origine de la critique selon laquelle les gauches seraient dépensières.
Mai 1924 : élections marquées par la coupure droite/gauche que l’union sacrée avait tenté d’évincer. >> Pourquoi ? Car les radicaux sont inquiets devant la droitisation du bloc national. Ils sont également opposés au concordat, à l’occupation de la Ruhr. Les socialistes sont opposés à toute participation gouvernementale, en revanche ils acceptent « l’alliance d’une minute » (on appelle réciproquement à voter
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