Au revoir là-haut, Pierre Lemaître
Commentaire de texte : Au revoir là-haut, Pierre Lemaître. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar LouisDubois • 17 Janvier 2020 • Commentaire de texte • 853 Mots (4 Pages) • 5 462 Vues
Introduction:
Pierre Lemaître, qui a écrit plusieurs romans policiers, publie en 2013 Au revoir là-haut. Il raconte les difficultés qu'ont deux anciens soldats à retrouver une place dans la société après la Première Guerre mondiale, démystifiant ainsi les valeurs héroïques. Albert et son ami Edouard, gravement atteint au visage par un éclat d'obus, vont ainsi tenter de survivre en mettant au point une arnaque consistant à vendre des monuments aux morts.
Cet extrait est une scène de rencontre amoureuse entre Albert, nouvellement employé de banque, et Pauline, domestique d'une famille bourgeoise. En quoi l'écriture burlesque de cette scène de rencontre fait d'elle une parodie à la fois critique et pleine d'humanité ?
Nous verrons d'abord comment l'auteur parodie la rencontre amoureuse puis nous en étudierons les conséquences sur les personnages, antihéros humains et attendrissants.
Le développement:
Pierre Lemaître parodie le topos de la scène de rencontre amoureuse en déjouant les attentes et les clichés. Tout d'abord, l'écriture burlesque ridiculise les personnages et détourne ainsi les codes habituels de la scène de séduction, harmonieuse et intense. En effet, Albert observe Pauline avec un regard idéalisé, comme l'indique la description de la jeune femme avec un Vocabulaire mélioratif : « lèvres satinées », « dents magnifiques ». A l'inverse, Pauline est charmée par l'aspect ridicule d'Albert, ce que montre l'expression familière « si drôle qu'on aurait dit qu'il venait de faire sous lui », Le comique de situation souligne leur embarras avec la précision « Elle se mit à rire » et le dialogue qui tourne court avec une phrase brève : « Je viens de la banque ». Ce déroulement inattendu prend le contre-pied du coup de foudre classique.
De plus, le narrateur s'amuse avec les personnages et le lecteur en intervenant au fil du récit, mettant à distance l'histoire et ses protagonistes. Ainsi, il porte des jugements amusés sur Albert et Pauline comme le montrent par exemple l'emploi de l'adverbe modalisateur « bêtement » ou la caricature qu'il fait de son assurance avec le lien de causalité : « il bomba le torse parce que depuis leur première rencontre, il avait acheté de nouvelles chaussures ». Le narrateur joue également avec les points de vue, passant de celui de Pauline à celui d'Albert pour donner accès au lecteur à leurs pensées, qui paraissent comiques (« Dieu que cette petite Pauline était jolie. ») De la même façon, il s'amuse à souligner le contraste comique entre les nombreuses pensées qui les agitent et l'embarras de leur dialogue : « Un silence s'installa. » Enfin, il crée une complicité avec le lecteur par l'emploi de l'impératif dans l'expression « Allez savoir ce qui passa dans sa tête ».
Par conséquent, l'auteur détourne ainsi les codes de la scène de rencontre amoureuse en la traitant sur le mode burlesque et parodique.
L'auteur met ainsi en scène des antihéros qui, même s'ils sont ridicules, n'en sont pas moins attachants et humains. Tout d'abord, l'auteur inverse les
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