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Baudelaire

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on

- « vous » enfermez par la syntaxe vers 70 + « dos bas » ==> excluses de l’espace

- « ombres ratatinées » ==> excluses de la lumière

B) Des femmes seulement vues par les gens en marge

- enfant

- clochard

- poète

C) un cas universel

- rythme ternaire « mères, courtisanes ou saintes » ==> englobe toutes catégories

- opposition « grâce » et « gloire » ==> englobe toutes les vies

- « débris d’humanité pour l’éternité mûrs » échos des sons donc insistance sur le mot « éternité » ==> englobe le temps

II) 3 derniers quatrains : vision du poète

A) un point de vue interne

- énonciation à la première personne

- v.73 « Mais moi, moi qui » ==> allitération en « m » pour s’opposer complètement à la vision des autres

- exclamations, apostrophes et questions ==> émotions du poète

B) un poète protecteur

Protecteur dans l’espace :

- « de loin » ==> la vision du poète englobe tout l’espace

- « fixé sur vos pas incertains » ==> une vision qui suit tout l’espace

- vers 79/80 « Mon coeur multiplié » et « Mon âme resplendit » ==> prise de l’espace par les sentiments ou les lumières de l’âme

Protecteur dans le temps : «Je vois s’épanouir vos passions novices » v 77

- allitérations en « s » et « v »

- « vois » = présent, « s’épanouir » = futur proche, « novices »= passé

==> englobe avec fluidité tous les temps

Protecteur paternel :

- « Mon » s’oppose à « vos » ==> protecteur

- « surveille », « l’oeil inquiet », « tendrement », « père » ==> lexique paternel

- « Ô cerveaux congénères », « ma famille » ==> termes subjectifs opposés à termes objectifs

- « vices » et « vertus » à la fin du vers, se répondent, place tonique ==> pas de jugement de valeur

- « sombre ou lumineux », anaphore « de tous vos » ou « de toutes vos » = rythme binaire ==> englobe tout le vécu de ses enfants

- « je goûte », « je vois », « [je] jouis », « [je] resplendis » + assonances sucrées en « i » ( diérèse « passions », « novices », « lumineux », « vis », « multiplié », « jouit », « vices », « resplendit ») ==> L’auteur est heureux dans cette situation

C) Des contrastes qui posent la dure condition humaine

- « Eves octogénaires » paradoxe car « Eve » symbole de la jeunesse ==> une vieillesse qui atteindra tout le monde puisqu’on vient tous de Eve.

- « les pas incertains », « à votre insu », « sur qui pèsent » ==> les vieilles ne contrôlent pas leur situation.

- « Ou serez-vous demain ? » ==> cette question du poète révèle l’avenir incertain

- allitération en [f] « la griffe effroyable de Dieu » ==> violence de la menace de la mort

Conclusion :

- Les vieilles femmes sont en marge du temps, de la société et de l’espace.

- Mais elles sont vues par les personnes en marge : l’aveugle, les enfants

et surtout le poète qui est « un voyant »

- et qui donc comprend ces femmes : leur espace, leur temps et leur vécu

- Par cette vision du poète, les vieilles deviennent un intermédiaire entre le lecteur et la question de la mort.

Problématique:

Comment le poème passe d’une peinture de la vie quotidienne à une évocation du mystère des êtres?

I)la transposition d’une réalité:

a)le poète: le témoin qui interpelle:

b )l’alliance de la description et de la narration: entre prose et poésie:

c)les petites vieilles: des êtres de fuite:

II) l’évocation du mystère des êtres par le dépassement de la plate réalité: une coloration spirituelle:

a)hésitation entre réel et imaginaire: le mystère:

b)les signes d’une modernité:

c)un nouveau sujet poétique: la poétisation de la précarité:

Commentaire composé:

Publié en 1859 avec « Les Sept Vieillards » sous le titre de « fantômes parisiens », ce poème dédié à Victor Hugo s’inscrit dans la poétique et l’esthétique de la modernité qui s’invite chez Baudelaire à la fin des années 1850. Saisies dans leur mouvement par le regard du poète, « Les Petites Vieilles » apparaissent comme des fantômes, des vestiges d’un Paris qui n’est plus, d’un temps révolu. Les neuf premiers quatrains de ce long poème illustrent la confrontation entre le respect de la tradition classique et une tendance à l’innovation, entre le Paris qui n’est plus et le nouveau Paris, entre l’écriture de la plate réalité et le dépassement de cette plate réalité, entre un mouvement de détachement du poète et un élan d’adhésion qui frôle la compassion. Le deuxième vers illustre à lui seul cette démarche littéraire. La poésie devient ce lieu « où tout même l’horreur tourne aux enchantements ». Au vue de la forme, il s’agit bien d’un poème mais en ce qui concerne le fond, en marquant une rupture avec les traditions, le lecteur peut voir ici un rapprochement avec la prose. Charles Baudelaire bouleverse le paysage littéraire de son temps pour imposer une nouvelle coloration, une nouvelle inspiration à la poésie. Il serait intéressant de voir comment le poème passe d’une peinture de la vie quotidienne à une évocation du mystère des êtres. Après avoir étudié cette transposition d’une réalité entre prosaïsme et poésie, nous verrons que cette réalité est dépassée par le poète grâce à l’évocation du mystère de la vie, grâce à la coloration spirituelle propre à l’esthétique baudelairienne.

Dans cette section « tableaux parisiens » dont le poème est extrait, Charles Baudelaire évoque des êtres sublimes « une passante »,des êtres inquiétants « les sept vieillards » mais aussi des êtres grotesques « les petites vieilles ». Afin de trouver l’inspiration créatrice, le poète opère à un déplacement. Il n’est plus un simple poète mais un témoin qui interpelle le lecteur sur son temps et sur sa vision de la vie. . Baudelaire en créant ce lien entre le Paris de son temps et le lecteur, se place au premier plan. Le pronom personnel « je » au vers 3 et au vers 25 atteste cette position. En tant que sujet, ce « je » est toujours suivi d’un verbe se rapportant à la vision, ainsi au vers 3 nous trouvons « je guette » et au vers 25 « j’entrevois ». Cette vision est limitée même s’il est au premier plan, comme s’il regardait que d’un seul œil, comme s’il regardait sans lui-même vouloir être vu. Cette confrontation visuelle entre le poète et les petites vieilles est de l’ordre donc du voyeurisme. Mais le poète ne fait pas que témoigner. Il interpelle aussi le lecteur en intervenant explicitement Ainsi au vers 3, le possessif, « mes humeurs fatales » se rapporte au poète qui fait référence ici à son propre état à savoir mélancolique. Le poète dans ces quatrains capte l’attention du lecteur par des apostrophes comme celles au vers 7 « aimons-les! » ou le mode impératif accentue la compassion du poète de même que cette apostrophe suscite la participation du lecteur puisque le verbe « aimons » inclut non seulement le poète mais aussi le lecteur. Baudelaire interpelle et essaye également de convaincre le lecteur. Aux vers 21,22 « avez-vous observé que maints cercueils de vieilles/sont presque aussi petits que celui d’un enfant? », la question rhétorique(ou oratoire) rend le texte plus vivant mais aussi le lecteur plus présent grâce au dialogue qu’elle feint d’instaurer. Ce témoignage apparaît alors comme véridique. Il est une transposition du réel sous la forme d’un poème.

« Les Petites Vieilles » est formellement un poème mais l’est-il strictement? La confusion a lieu d’être puisque dans ces quelques quatrains, plusieurs indices laissent croire qu’il s’agit d’un texte en prose. Ce balancement entre la prose et la poésie correspond au va et vient entre la description et

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