"Boule de Suif" Incipit

Commentaire : l’introduction de « Boule de suif »

Cet extrait est le début (l’incipit) de la Nouvelle de Maupassant « Boule de suif » écrite en 1880. C’est l’histoire d’une prostituée qui subit le chantage d’un officier prussien et l’accepte sous la pression des notables qui l’accompagnent. En quoi cet extrait est réaliste et en même présente une critique de son époque ? Dans un premier temps nous montrerons le réalisme de l’extrait et dans un second temps nous montrerons la critique de la société que l’on peut y lire.

Dans cet extrait, nous voyons le réalisme de Maupassant.

Tout d’abord, l’amorce de cette nouvelle est la description de la fuite des soldats français devant l’armée prusse. Cette description est minutieuse. En effet, un narrateur omniscient « On voyait » nous décrit la scène avec des verbes d’états « était », « semblaient ». De plus, nous avons de nombreux adjectifs ou compléments du nom pour décrire l’apparence des soldats «barbes longues et sales » « en guenille », ou encore une longue accumulation pour décrire leur état d’esprit général: « accablés, éreintés, incapables….., marchant…., tombant de fatigue ». Enfin, Maupassant utilise le champs lexical et spécialisé de l’armée française de 1870, « moblots », « division », « artilleurs » ou encore « dragon ».

Ensuite, cette description nous donne d’autant plus une impression de réel que la description est une description en mouvement, le lecteur voit une armée en mouvement. Cela se marque dans les verbes de mouvement « avaient traversé » « passaient à leur tour ». En outre, pour donner un effet de réel plus important, le lecteur a aussi le son, « voix retentissantes » « parlaient » « discutaient ». Ces verbes nous montrent la discordance entre le discours des officiers et la fuite qui se déroule sous les yeux du lecteur.

Nous observons donc que cette description présente aussi une critique de son époque.

Tout d’abord, Maupassant se montre critique en montrant le côté grotesque de l’armée en fuite. En effet, il utilise dès le début la métaphore « des lambaux d’armée », la comparant à un beau vêtement qui a perdu de sa superbe. Ensuite, le narrateur fait une énumération de tous les types de soldats qui passent. Nous voyons que chacun des termes de l’énumération est qualifié de manière péjorative : « des mobilisés….pliant sous le poids de leur fusil », « petits moblots », « quelques culottes rouges…débris… », « des artilleurs sombres », « un dragon au pied pesant ». De plus cette énumération est organisée passant des simples citoyens « des mobilisés »et finissant avec ce qui représente l’élite de l’armée impériale, le « dragon » réduit