Burundi- Été 2008
Dissertation : Burundi- Été 2008. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires................................................................................ 34 4.2. Acteurs/acteurs ......................................................................................................... 37 5. État de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire................................... 39 5.1. La production agricole .............................................................................................. 40 5.2. L’accessibilité à la nourriture.................................................................................... 44 5.3. La conservation et la transformation ......................................................................... 46 5.4. Le cadre législatif ..................................................................................................... 47 6. Responsabilité des acteurs envers la population ...................................................... 49 6.1. Responsabilité des bailleurs de fonds ........................................................................ 49 6.2. Responsabilité des acteurs gouvernementaux ............................................................ 51 6.3. Responsabilité des organisations non-gouvernementales........................................... 52 6.4. Responsabilité des instituts de recherche et d’enseignement ..................................... 53 7. Recommandations aux acteurs ................................................................................. 54 CONCLUSION ............................................................................................................. 56 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................ 57 ANNEXES ..................................................................................................................... 60
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Remerciements
À l’ACECI, et plus particulièrement à Ginette et Yvan sans qui ce stage n’aurait pu avoir lieu;
À ATI et à tous ses membres, sans qui je n’aurais pu me rendre aussi loin
À mes parents et à mon frère, pour leur soutien et leur amour inconditionnel
À Françoise, pour la patience et le temps donné à me faire aimer la langue de chez-vous À KABURAHE Antoine, pour l’accueil et la disponibilité
À Machance, avec qui j’ai parcouru les rues de Bujumbura
À tous les organismes rencontrés; à tous ces gens qui m’ont donné de leur temps et m’ont expliqué les rudiments de leur métier et exprimé leur amour de l’agriculture et des paysans burundais, et en particulier à SIMBASIZE Léonard;
À Diomède le poète, qui a gravé son cœur de Burundais dans le mien, et qui m’a tant fait aimer ce pays.
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INTRODUCTION
Le Burundi est un minuscule pays d’Afrique de l’Est où vivent près de 8 millions de personnes. Longtemps divisé par la guerre, le pays est en période post-conflit et cherche à retrouver la prospérité qu’il avait réussit à atteindre au début des années 1980. Parmi les nombreuses actions posées par le gouvernement et les différentes organisations locales, nationales et internationales présentes sur le terrain, plusieurs touchent directement ou indirectement au secteur agricole. Ainsi, entre aide humanitaire d’urgence, projets de développement transitoires et appui aux associations locales pour renforcer leurs capacités, il n’est pas toujours évident de comprendre dans quelle mesure toutes ces actions menées répondent vraiment aux besoins réels des populations rurales du Burundi, et quels sont leurs impacts sur le milieu agricole. C’est dans le but de clarifier un peu la situation et de prendre le pouls de la réalité vécue sur le terrain que l’ACECI, en collaboration avec AgroalimenTerre International, a mis sur pied un stage d’une durée de trois mois au Burundi. Ce stage pavait la voie en étant la toute première expérience de l’ACECI en matière d’études de terrain portant sur les questions éthiques de la coopération internationale. Le présent rapport se veut un retour sur les expériences retenues de l’été et un résumé des acquis et des observations qui furent effectuées au cours de ces trois mois passés à voyager entre Bujumbura, Kirundo et Gitega. Il se veut aussi et surtout le fruit d’une réflexion qui s’est prolongée plusieurs mois après le retour, et qui a permis de remettre bien des pièces de casse-tête en place. Ainsi, il sera fait mention du mandat qui a été confié à la stagiaire, de l’importance de l’agriculture au Burundi, des rôles joués par les différents acteurs dans ce domaine et de leurs relations entre eux, de l’état de la situation agricole et alimentaire actuelle et finalement de la responsabilité des acteurs envers la population rurale du Burundi. Au final, quelques recommandations seront faites aux principaux acteurs, et ce dans l’unique but de les aider à tendre, toujours, vers une plus grande éthique de travail et un plus grand souci des populations.
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1. Le mandat
La stagiaire est partie du Québec avec un mandat clair, qui avait préalablement fait l’objet de discussions entre les parties concernées (l’ACECI et elle-même) et qui avait été mis par écrit dans un document qui fut signé par les parties avant le départ. Ainsi, les objectifs du stage étaient bien connus, et la stagiaire, quoique peu expérimentée dans le domaine de l’éthique et de la responsabilité sociale des organisations, et ne connaissant ni le contexte agricole ni le contexte social burundais, se sentait pleinement en mesure de les remplir. Les deux parties étaient néanmoins conscientes que les contraintes du terrain allaient certainement rendre la tâche ardue, voire impossible à remplir en entier. L’ACECI et la stagiaire avaient ainsi fixé cinq objectifs : 1- Effectuer une enquête socio-économique dans un ou des villages pour répertorier les actions antérieures des organismes nationaux ou internationaux et en faire ressortir les bons coups et les échecs; 2- Analyser la responsabilité sociale des acteurs impliqués dans le secteur agroalimentaire et dans la lutte contre la faim et la pauvreté au Burundi; 3- Repérer les mécanismes de coopération entre les services publics et les instances internationales ainsi que l’implication de la société civile 4- Connaître les forces et les faiblesses de la population burundaise ainsi que son potentiel pour ensuite faire l’analyse de leur responsabilité avec un regard éthique 5- Développer des aptitudes afin d’accompagner ceux qui feront un stage similaire après elle. À ces cinq objectifs s’ajoutaient les objectifs définis par la stagiaire et l’organisme partenaire de l’ACECI pour ce stage, AgroalimenTerre International (ATI), puisque l’ACECI adhérait aussi à ces objectifs. Par contre, ceux-ci ayant fait l’objet d’un autre rapport1, ils ne seront pas traités ici.
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Voir le rapport de stage rédigé pour le compte d’AgroalimenTerre International en décembre 2008 par la stagiaire.
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2. La place de l’agriculture dans la vie sociale et économique du Burundi
L’agriculture au Burundi occupe une place plus que prépondérante, et ce tant dans la vie sociale qu’économique du pays. Outre les cultures vivrières traditionnelles (manioc, patate douce, pommes de terre, bananes, haricots, légumes divers, céréales) retrouvées sur les parcelles exploitées selon les régions, on y retrouve également quelques cultures d’exportation, comme le café, le thé, le palmier à huile et le coton. L’élevage y est aussi répandu, bien qu’on n’y retrouve surtout que du petit bétail (chèvres) et des vaches laitières dans certaines régions. Les pâturages, autrefois bien visibles et présents, ne le sont guère plus que dans la plaine de l’Imbo et dans certaines régions du sud-est (Cochet, 2004).
a.
b.
c. Figure 1. Quelques paysages agricoles du Burundi. a. La plaine de l’Imbo. b. La Crête Congo-Nil. c. Les marais cultivés sur les plateaux centraux. 6
Un bref voyage en autobus suffit pour comprendre que chaque coin du pays, chacun de ses paysages a été touché et est toujours conditionné et modifié par les paysannes et les paysans qui le façonnent à leur manière, selon les contraintes du terroir et en réponse à leurs besoins spécifiques. Influencée par de multiples climats et contraintes de terrain, l’agriculture burundaise prend plusieurs visages lorsqu’on passe de la plaine (figure 1a) à la montagne (figure 1b) aux plateaux (figure 1c). Plus que les paysages extérieurs, l’agriculture a façonné les mœurs et la vie sociale de ces gens, à tel point que les traditions et la culture en général en sont restées imprégnées. Pas étonnant, alors, que l’agriculture occupe une place prépondérante dans l’économie du pays. D’une importance historique et culturelle indéniable, l’agriculture est, au Burundi, plus qu’une manière de gagner sa vie; c’est un mode de vie intimement lié à l’identité.
2.1. Une pratique chargée
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