Comment la littérature permet elle une plus grande solidarité entre les individus

comment la littérature peut-elle, selon vous, agir pour une plus grande fraternité entre

les individus ?

Le mot fraternité a été, au cours de l’histoire, défini de différentes façons selon les

penseurs. Ses enjeux, ses conditions et ses conséquences varient en fonction du cours de

pensée et il en découle de nombreuses réflexions : qu’est ce que la solidarité, comment

l’acquiert-on ainsi que pour quelles conséquences ? Cependant, l’idée de « lien » reste le

dénominateur commun proposé par le Trésor de la Langue Française. En effet, ce lien a

depuis toujours été recherché par l’être humain, notamment pour préserver la paix et le

bien-être des individus. Il permet d’élever et de faire progresser nos sociétés vers une plus

grande compréhension de l’autre et de soi-même, vers la création d’environnements sains

ou chacun peut s’épanouir en accord avec les autres. Pour que cette fraternité agisse dans

nos vies, de nombreux moyens ont été utilisés : l’art et notamment la littérature. Il est alors

intéressant de nous demander en quoi la littérature se montre être un outil efficace pour

créer le lien entre les individus. Pour le montrer, nous observerons tout d’abord comment la

littérature a permis de rassembler des individus en réaffirmant leur appartenance humaine.

Ensuite, nous observerons comment la construction de ce lien permet de défendre des

causes pour le respect de l’égalité.

La fraternité est facilitée lorsque l’individu peut se reconnaître en l’autre. La littérature

rassemble les individus vers un même point commun, quelque chose qui leur ressemble.

Elle rapproche les individus par et pour leur humanité. Ce principe ainsi pensé nous ramène

donc à l’essence de notre humanité, à son universalité qui nous rapproche. Elle permet à

l’individu de parler par et pour son groupe social. Finalement, la littérature est un moyen

d’expression pour s’adresser à des individus qui nous ressemblent sous certains aspects

sociaux et qui peuvent nous comprendre. Par exemple, Olympe de Gouges qui est l’autrice

de la célèbre “ Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne ”, s’est adressée à

toutes les femmes car elle était elle-même une femme, une femme qui a subit des inégalités

sexistes. Elle s’exprime donc à travers ce qu’elle a vécu et ce qu’elle représente. Olympe de

Gouges encourage ses auditrices à se rapprocher, à s’unir en leur caractère féminin. Mariée

tôt à un homme qu’elle n’aime pas et privée d’éducation intellectuelle, cette autodidacte agit

pour la fraternité par le moyen de son œuvre car elle expose aux yeux des concernées des

sentiments, des volontés qu’elles partagent et qui leur permettront de s’entraider.

Cependant, le principe de fraternité ne se limite pas au lien à l’autre comme miroir de

soi-même, lien susceptible d’exclure le dissemblable, avec celui ou celle qui ne partagerait

pas une identité sociale commune. La littérature permet alors la fraternité même avec des

personnes différentes sous certains aspects. Elle raconte l’histoire ou le point de vue d’un

individu, qui pousse l’interlocuteur à ressentir de l’empathie, à se questionner sur la situation

de l’autre. Celui qui s’exprime peut donner des explications, exprimer ses ressentis et donc

convaincre celui à qui il s’adresse pour mettre de côté leurs différences et s’entraider selon

leur humanité. La fiction littéraire remplit tout particulièrement ce rôle puisqu’elle met en

scène des personnages auxquels on s’attache, une histoire narrative qui appelle à une

dimension participative de la part du lecteur et facilite donc l’empathie et la compréhension

de l’autre. Pour illustrer cette idée, nous pouvons citer le roman “ Trois Femmes Puissantes ”

écrit par Marie NDiaye qui décrit les injustices de femmes noires modernes. Cette œuvre,

par le moyen de nombreuses descriptions, aide le lecteur à se mettre à la place de ces

femmes et à comprendre leurs douleurs même s’il ne les vit pas. Il permet l’empathie et la

solidarité car l'interlocuteur s’indigne d’une situation qui n’est pas la sienne, par fraternité.

L’engagement de certains hommes dans la progression féministe confirme l’impact de la

littérature sur les mentalités, sur la compréhension de l’autre qu’elle permet. En effet, c’est le

cas de Victor Hugo, célèbre philosophe des Lumières, qui milite alors pour le droit de vote

féminin ou encore l’autre philosophe Condorcet qui publie un ouvrage intitulé “ Admission

des Femmes au Droit de Cité” défendant les droits des femmes à cette époque.

Ensuite, la littérature agit pour une plus grande fraternité en représentant une

littérature engagée pour l’égalité. De part le principe de fraternité, l’individu a de la

considération pour l’autre et pour ses droits. La littérature devient alors un moyen

d’expression et une arme pour combattre