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Commentaire compsé de l'Horloge de Charles Baudelaire

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Par   •  19 Décembre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 255 Mots (6 Pages)  •  1 047 Vues

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Commentaire composé de « l’Horloge » de Charles Baudelaire.

Aboubakr NMILI

Master : « Littératures, Francophonie et imaginaire méditerranéen.

Professeur de français

Le 19ème siècle est caractérisé par un sentiment de malaise et de mélancolie des hommes victimes d'un monde économique où il devient impossible de vivre dignement. Ce mal du siècle se manifeste également dans les productions littéraires et artistiques avec une vague de jeunes artistes révolutionnaires. Le romantisme, le réalisme, le symbolisme sont des mouvements artistiques qui ont mis en exergue ce malaise profond qui dévore l’homme. Les fleurs du mal, est un recueil de poésie de Charles Baudelaire dans lequel le poète exprime le spleen qui le ronge. Le temps est l’une des préoccupations philosophiques qui suscite l’intérêt aussi bien des philosophes que les poètes. En effet, l’Horloge, et bien d’autres poèmes, met l’accent sur cette aporie. Le texte est en vers composé de six quatrains et prend l’allure de l’horloge notamment par sa composition. Ainsi, convient-il de s’interroger : dans quelle mesure ce poème est-il une allégorie de l’écoulement inexorable du temps qui exprime la tragédie de la condition humaine ? A cet effet, nous analyserons les éléments qui font de ce texte une allégorie du temps fuyant. Ensuite nous mettrons l’accent sur les manifestations de cet écoulement fatal du temps. Enfin, nous verrons comment ce poème se révèle une réflexion profonde sur la condition humaine.  

  1. Allégorie du temps

Ce texte se veut une allégorie du temps fuyant tant par sa composition que par la thématique qu’il met en scène. D’entrée de jeu,  la composition du  poème suggère l’image du temps. En effet, le poème se compose de 6 strophes comptant, chacune, 4 vers, cette structure peut être assimilée au nombre d’heures de la journée mais aussi au cadran de l’horloge. De plus, le poème s’ouvre sur un terme qui constitue la thématique focale «  Horloge ! » symbole du temps qui organise la vie sociale. Ce terme est mis en relief par le biais de l’apostrophe, accentué davantage par une exclamation traduisant un effet de subjectivité de l’énonciateur ici le poète. Le texte regorge de termes s’apparentant au champ lexical du temps «  Horloge, Seconde, maintenant, saison, autrefois, les minutes, temps, le jour, la nuit, le clepsydre.. » ce réseau lexical évoque l’idée du décompte et l’écoulement inexorable du temps et empreint le texte d’une tonalité tragique, d’autant plus que le dernier vers qui clôt le poème « où tout te dira : meurs, vieux lâche ! il est trop tard » crée une image inquiétante de l’homme impuissant face au Temps, dieu impitoyable.

Par ailleurs, le Temps dans ce poème est tantôt déifié via maintes images poétiques déployées, tantôt animalisé par des images faisant de lui un monstre qui dévore l’être humain. Certes, le Temps se révèle être un dieu comme en témoigne la métaphore «  Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible », or ce dieu n’est pas clément, il est au contraire désigné par une série d’adjectifs mettant en relief son impitoyabilité. Cette image étrange et inquiétante est appuyée par le verbe «  menacer » dans le deuxième vers. L’utilisation de ce verbe connote l’idée du tragique puisque le doigt renvoie plutôt à l’aiguille de l’horloge qui, à chaque signal nous rappelle notre condition fragile d’être mortelles. Ainsi, le poème se révèle être bel et bien une allégorie de la fuite du temps. Cet écoulement inexorable temps revêt une coloration tragique.

  1. L’écoulement inexorable du temps.

Le temps dans ce poème est évoqué via ses différents corrélats désignant chacun des unités de mesure : le Seconde, la minute, l’heure, le jour, la saison. Ces unités sont liées à des images poétiques qui se chargent d’une tonalité tragique «  les minutes, mortel folâtre » «  le jour décroit » «  chaque instant te dévore » la fuite du temps est évoquée ici par le biais des images inquiétantes mettant en relief la condition fragile de l’être humain face à l’épreuve du temps. De plus, le temps est caractérisé par la métaphore de la vapeur « le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon » cette métaphore insiste sur l’idée selon laquelle l’homme est incapable de saisir le temps ni d’en profiter pleinement puisqu’il est sans cesse fuyant. De surcroit, la structure et la composition du poème convergent vers l’idée du passage, de l’écoulement du temps. Cette idée se manifeste vie maints procédés stylistiques. Commençons d’abord par la structure des rimes qui sont alternées rime féminine/rime masculine. Cette alternance suggère l’idée du compte à rebours si on la compare à la pendule de l’horloge. Aussi, les enjambements récurrents dans le poème imitent en quelque sorte le rythme accéléré du temps

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