Charles Baudelaire (1821-1867)

s son habillement. On lui confère bien vite une réputation d'excentrique.

Peu avant la révolution de 1848, il lit un peu d'Edgar Poe. Il y trouve un véritable esprit frère et se consacrera beaucoup à la traduction des œuvres complètes de Poe jusqu'à la fin de sa vie. La révolution débute, Baudelaire est heureux. Il porte toujours un mépris envers la société. Il le manifeste publiquement mais son impatience l'éloigne de cette cause.

La période de 1849 à 1856 est menée par trois femmes : Jeane Duval, dont il se sépare, mais qui continueras toujours de le secourir, Mme Sabatier, amie rencontrée par l'entremise de Théophile Gauthier, et Marie Daubrun, la maîtresse de son ami Théodore Banville. Ses amours produiront de nombreux poèmes. Le succès des traductions de Poe, la publication de plusieurs poèmes et d’essais critiques dans plusieurs revues le mènera à ce qu'en 1856, il signe un contrat pour la publication d'un recueil de poèmes, "Les fleurs du mal". Dès sa mise en vente, la justice sévit : 6 poèmes doivent être retirer. Ce qui ne déplais pas tout à fais à l'auteur, vu la publicité gratuite dont il dispose. Victor Hugo va même aller jusqu'à cité : "Une des rares décorations que le régime actuel peut accorder, vous venez de le recevoir".

Éblouissant la notoriété, Baudelaire redouble d'activité et publie des poèmes en prose, un article sur Mme Bovary, une étude sur Théophile de Gautier, d'autres traductions d'Edgar Poe, le Salon de 1859, de nouvelles poésie et même, ce qui ne surprend pas venant de Charles : un long essais sur l'usage des stupéfiants "les Paradis Artificiels" (" Opium et Hachisch "). Son goût pour la provocation l'amènera même à postuler pour l'Académie française.

Lassé de la France, il va séjourné en Belgique où il n'y trouvera que déceptions, indifférences ou hostilités. Pendant ce temps, en France, plusieurs articles lui sont consacrés et une revue publie même les Nouvelles "Fleurs du mal".

À partir de 1865, de graves problèmes de santé débutent .. Alors qu'il se consacre à la troisième édition des "Fleurs du mal" et à ses œuvres complètes, il est atteint d'hémiplégie puis d'aphasie. Ramené à Paris près de sa mère et ses amis, il s'éteint le 31 août 1867, à seulement quarante six ans.

Aujourd'hui reconnu comme l'un des auteurs les plus importants de la poésie française, Baudelaire est devenu un classique alors qu'il s'est vu reprocher son écriture et le choix de ses sujets. Selon Rimbaud, il est le premier voyant, c'est-à-dire le premier poète moderne. En effet, c'est en commentant Delacroix que Baudelaire invente la poésie moderne "Le vrai artiste, le vrai poète ne doit peindre que selon ce qu'il voit" (Salon de 1859). "Voir" c'est observer la réalité, même la plus triviale. Mais "voir", c'est aussi imaginer. L'imagination "reine des facultés" exprime la beauté secrète (les fleurs) d'un monde déchu (le mal). Grâce a elle, le poète dit au monde : "Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or".

Au travers de son œuvre, Baudelaire a fait en sorte de créer et de démontrer les liens entre "beau" et "laid", "bien" et "mal", "bonheur" et "idéal" inaccessible entre le poète et son lecteur.